Jobs d’été : entre désintérêt et fortes attentes des jeunes

En 2024, plus de la moitié des jeunes déclarent ne pas vouloir travailler cet été, soulevant des questions sur les salaires et l’innovation nécessaire dans les emplois saisonniers. 

L’été 2024 s’annonce complexe pour le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme. Une enquête récente* menée par Rosaly, révèle une tendance marquée chez les jeunes de moins de 27 ans : 56 % d’entre eux préfèrent profiter de leurs vacances plutôt que de s’engager dans des emplois saisonniers. Cette étude, réalisée auprès de 2 127 jeunes, montre une baisse significative de l’intérêt pour les jobs d’été, malgré des salaires et des avantages globalement améliorés.

Parmi les jeunes motivés, 28 % n’ont pas encore commencé à chercher un emploi, ce qui accentue la pénurie de main-d’œuvre ressentie par les professionnels du secteur. Seuls 18 % ont déjà sécurisé un emploi pour l’été, ce qui souligne un certain manque de prévoyance. Cette attitude est confirmée par le fait que 59 % des étudiants attendent la dernière minute pour postuler, exacerbant les défis de recrutement.

Les conditions salariales offertes sont également un point de friction. Plus de la moitié des travailleurs saisonniers (51 %) jugent leur rémunération insatisfaisante. Ce mécontentement est amplifié par une réticence à négocier : 82 % des jeunes admettent ne pas avoir discuté de leur salaire, et seulement 3 % ont réussi à obtenir une augmentation.

L’enseigne de restauration POKAWA, par la voix de son responsable des ressources humaines Marc Saad, témoigne de la transformation du secteur : « Dès les annonces d’emploi, nous mettons en avant les avantages de Rosaly et notamment l’acompte sur salaire. Ce sont des atouts pour recruter des saisonniers qui comprennent tout de suite l’intérêt de ce genre de services en plus et postulent en plus grand nombre. Grâce à ça, nous avons aussi un turnover beaucoup plus faible (jusqu’à -27 % sur certains établissements) qu’avant et un engagement de nos salariés beaucoup plus fort. »

Cette enquête soulève aussi une demande croissante pour des modalités de paiement plus flexibles : 68 % des jeunes aimeraient être payés à la fin de chaque service plutôt qu’en fin de mois, et 76 % apprécieraient une gestion des pourboires en « cagnotte » en temps réel. Arbia Smiti, fondatrice de Rosaly, illustre cette attente : « Cette demande est pour nous un facteur d’évolution clé. Ainsi, nous sommes actuellement en train de développer une nouvelle fonctionnalité chez Rosaly qui permet à tous les serveurs, par exemple, de recevoir leurs pourboires directement à la fin de chaque journée. C’est une demande que nous avions identifiée au sein de nos clients et qui se révèle encore plus largement désirée au niveau des salariés via les résultats de notre enquête »

La transformation du secteur semble dès lors inévitable pour répondre aux attentes d’une génération en quête d’avantages immédiats et de conditions de travail améliorées.

*Méthodologie : Enquête réalisée auprès de 2 127 jeunes entre 18 et 27 ans. Sondage effectué en ligne à partir du panel de répondants BuzzPress (27 200 personnes en France). Entre le 15 et 24 mai 2024, un sondage électronique a été envoyé par email et publié en ligne sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn. Les réponses ont ensuite été compilées et pondérées en fonction de quotas préétablis visant à assurer la représentativité de l’échantillon et afin d’obtenir une représentativité de la population visée. Toutes les pondérations s’appuient sur des données administratives et sur les données collectées par l’INSEE.

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