L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) vient de publier les résultats de son deuxième exercice de stress-test climatique, le premier dédié exclusivement aux organismes d’assurance.
Cette initiative, réalisée sur une base volontaire, a rassemblé la participation de 15 organismes, couvrant ainsi près de 90 % de l’activité du secteur. Les conclusions mettent en lumière une exposition significative des assureurs aux risques climatiques, avec des impacts sur leur bilan et des conséquences potentielles pour les assurés, comme des hausses de tarifs dans certaines zones et un risque d’inassurabilité croissant.
Encouragement à l’action rapide et prospective
L’ACPR, tout en saluant les progrès accomplis depuis la première édition de cet exercice, encourage les assureurs à poursuivre leurs efforts de prise en compte rapide et prospective du risque climatique dans leur stratégie, gouvernance et modèles internes. Ces recommandations s’inscrivent dans la continuité de l’exercice pilote mené en 2020 auprès des secteurs de la banque et de l’assurance.
Des résultats concrets et des enseignements importants
Les assureurs ont soumis leurs bilans à trois scénarios combinant des risques physiques (tempêtes, sécheresses, inondations…) et des risques de transition. À long terme, ces tests ont révélé une augmentation significative de la sinistralité liée aux catastrophes naturelles, ainsi qu’une forte disparité géographique pour les risques de sécheresse, submersion et inondation. À court terme, les assureurs ont été davantage mis en difficulté par un choc financier, affectant l’ensemble de leurs actifs et conduisant à une dépréciation de la valeur de leur portefeuille.
Perspectives d’action et mesures préventives
Pour répondre à ces défis, les assureurs envisagent de mettre en place des dispositifs internes d’aide aux assurés, notamment des offres multirisques climatiques dédiées à certains secteurs comme l’agriculture. De plus, ils réfléchissent à des politiques tarifaires dépendantes des risques encourus et à d’éventuelles exclusions en fonction du périmètre géographique.
Une obligation réglementaire et une vision à long terme
Le stress-test climatique s’inscrit dans les cadres réglementaires européen et français, obligeant les organismes à intégrer le risque de durabilité dans leur évaluation des risques. Il met en lumière l’importance des politiques d’adaptation au changement climatique et confirme la pertinence des réflexions autour du régime de catastrophes naturelles en France.
Source : Communiqué de Presse