Le 16 mai 2024, le courtier Verlingue a publié la cinquième édition de son baromètre de l’absentéisme, portant sur l’année 2023.
Les résultats montrent une baisse significative du taux d’absentéisme par rapport à 2022, mais révèlent également une augmentation de la durée moyenne des arrêts de travail. Malgré cette baisse, le taux d’absentéisme reste plus élevé qu’en 2019 ce qui caractérise un défi omniprésent pour les entreprises.
Un taux d’absentéisme en baisse
Selon ce nouveau baromètre, le taux d’absentéisme a diminué de 9% par rapport à 2022, atteignant 5,7% en 2023. Cette baisse concerne tous les secteurs et toutes les régions du territoire national.
Cependant, ce taux reste supérieur à celui de 2021 et surtout à celui de 2019, avec une augmentation de 18% par rapport à cette dernière année.
Moins de salariés absents, mais plus longtemps
Le nombre de salariés ayant été absents au moins un jour a chuté de 22%, avec 38,1% des salariés concernés en 2023. De plus, un quart des salariés n’a jamais été absent au cours des trois dernières années, ce qui souligne une tendance positive en termes de présence au travail.
Mais, parallèlement à cette baisse du nombre de salariés absents, la durée moyenne des arrêts de travail a augmenté de 17%, passant de 17,7 jours en 2022 à 20,7 jours en 2023. Cette augmentation est liée en partie à une réduction des arrêts de courte durée, qui étaient plus fréquents en 2022 en raison du variant Omicron.
Coût de l’absentéisme et réglementation
Le coût direct de l’absentéisme représentait 3,4% de la masse salariale en 2023. Ce coût est prévu d’augmenter de 10% par an en raison de la nouvelle réglementation concernant l’acquisition de congés payés pendant les arrêts maladie.
Variations selon la durée des arrêts
La durée moyenne des arrêts inférieurs à 8 jours a diminué, passant de 4,3 jours en 2022 à 3,5 jours en 2023. Toutefois, la fréquence de ces arrêts a augmenté, particulièrement chez les jeunes salariés de moins de 25 ans, enregistrant une hausse de 12% par rapport à 2021.
Les arrêts de plus de 30 jours, quant à eux, ont vu leur proportion augmenter, représentant 72% de la durée totale des arrêts en 2023, contre 64% en 2022.
Salariés en CDI et absentéisme
Un quart des salariés en CDI n’a jamais été absent au cours des trois dernières années. Les cadres et les salariés avec moins d’un an d’ancienneté présentent les taux d’absentéisme les plus bas.
En effet, le taux d’absentéisme des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté est de 2,9%, comparativement à 5,9% pour ceux ayant plus d’un an d’ancienneté.
Acquisition des congés payés durant les arrêts maladie
La nouvelle législation permet désormais aux salariés en arrêt maladie pour des motifs non professionnels d’accumuler deux jours ouvrables de congés payés par mois, pouvant atteindre jusqu’à 24 jours par an.
Cette mesure pourrait augmenter de 10% le coût direct de l’absentéisme pour les entreprises, qui représentait déjà 3,4% de la masse salariale en 2023, soit environ 378 € par salarié absent.
« Il faudra mesurer si la jurisprudence sur les congés payés aura des effets sur l’absentéisme » indique Maître Frank Wismer, avocat associé, fondateur d’AVANTY Avocats.
Gérer l’absentéisme face à des défis croissants et des coûts accrus
« Ce baromètre offre ainsi une analyse de l’absentéisme et de ses composantes, permettant à chacun d’identifier les tendances propres à chaque secteur. Dans un contexte économique complexe et face à un marché de l’emploi toujours plus tendu, la maîtrise de l’absentéisme demeure un défi majeur pour les employeurs. Depuis 2018, nous étudions une large base de données regroupant plus de 400 000 salariés afin de mesurer et définir les actions de prévention adaptées aux diverses réalités rencontrées en entreprise » conclut Jean-Marc Esvant, Directeur Général Adjoint de Verlingue.
Ainsi, le baromètre de Verlingue pour 2023 révèle des tendances mixtes en matière d’absentéisme. Bien que le taux global d’absentéisme ait diminué, la durée moyenne des arrêts de travail a augmenté, posant de nouveaux défis pour les entreprises. La nouvelle réglementation sur les congés payés durant les arrêts maladie est susceptible d’augmenter encore les coûts liés à l’absentéisme.
Les entreprises devront continuer à surveiller ces tendances et à mettre en place des stratégies efficaces pour gérer et réduire l’absentéisme.