En France, les dégâts des eaux constituent la principale source de sinistres dans les logements.
Une gestion préventive pourrait transformer cette réalité, révèle une étude récente de l’Observatoire de la sécurité des foyers.
Les dégâts des eaux sont désormais reconnus comme la première cause de sinistre dans les logements français, avec plus d’un million de cas rapportés chaque année. Ces incidents, qui affectent une large part des ménages, résultent souvent de défauts structurels tels que toitures défectueuses, gouttières obstruées et canalisations endommagées.
Une récente étude menée par l’Observatoire de la sécurité des foyers en collaboration avec Covéa et Verisure pointe du doigt une possible prévention pour au moins la moitié de ces incidents.
Selon les données de France Assureurs, en 2022, les dégâts des eaux représentaient près de 38 % des sinistres déclarés, avec une moyenne de 4 160 cas quotidiens sur les 10 820 enregistrés. Christophe Gadouleau, directeur national Dommages du Groupe Saretec, explique que ces chiffres ont augmenté au fil des années : « Ils représentaient moins de 35 % au début des années 2010 et près de 43 % aujourd’hui. »
Toutes les régions ne sont pas égales devant ce fléau : les Hauts-de-France et la Corse se distinguent avec le plus haut taux enregistré, atteignant 18 % chacun, suivis par l’Aquitaine et l’Occitanie, avec 11 % et 6 % respectivement. Une situation qui s’explique par « un parc immobilier vieillissant en France, entraînant de fréquentes ruptures de canalisations, ainsi qu’au réchauffement climatique, qui provoque des orages et des tempêtes à répétition, notamment dans les Hauts-de-France ces derniers mois », détaille Christophe Dandois, cofondateur de Leocare.
Les infiltrations extérieures telles que celles des toitures, balcons ou gouttières débordantes sont fréquentes, particulièrement dans les maisons individuelles. En immeuble, ce sont plutôt les façades et les murs enterrés qui posent problème.
À l’intérieur, les principales causes de dégâts sont les canalisations privées non accessibles et les appareils ménagers comme les machines à laver, dont les fuites peuvent rapidement engendrer des coûts significatifs.
L’étude souligne l’importance de la prévoyance et de l’innovation dans la gestion des biens immobiliers. Des mesures simples, comme la vérification régulière de l’état des toitures et des gouttières ou encore le remplacement périodique des joints de douches et de baignoires, pourraient limiter considérablement les risques. De plus, il est conseillé de couper l’arrivée d’eau lors d’absences prolongées et de ne pas laisser les machines fonctionner sans surveillance.
Cette situation révèle un besoin de transformation dans la manière de gérer et de maintenir les propriétés résidentielles. En adoptant des pratiques de maintenance proactive, les propriétaires pourraient non seulement éviter les désagréments mais également réduire significativement leurs primes d’assurance.
Les assureurs, de leur côté, pourraient envisager des politiques encourageant ces bonnes pratiques, potentiellement par des incitations ou des réductions de tarifs pour ceux qui adoptent ces mesures préventives.