Le baromètre de l’état moral financier des Français, récemment publié par Rosaly, entreprise française certifiée B-Corp, met en lumière la prévalence inquiétante du stress financier au sein de la population.
Cette étude révèle des niveaux élevés d’anxiété financière, notamment parmi les femmes et les jeunes générations. Il souligne l’impact de la situation de leurs finances sur le bien-être général des Français.
Méthodologie et chiffres clés
L’enquête a été réalisée en ligne auprès de 7 186 personnes représentatives de la population nationale française, âgées de 18 ans et plus. Elle s’est déroulée du 2 au 11 avril 2024, en exploitant un panel de répondants de 27 200 personnes de BuzzPress. Les résultats ont été pondérés selon des quotas préétablis pour garantir la représentativité de l’échantillon, en s’appuyant sur des données administratives et des données collectées par l’INSEE.
Le baromètre de Rosaly révèle que 67% des Français éprouvent du stress financier. Parmi eux, les jeunes générations sont particulièrement touchées, avec 70% de la génération Z exprimant cette inquiétude. De plus, les femmes semblent davantage affectées, 83% d’entre elles déclarant être stressées financièrement, contre 61% des hommes.
Ce stress financier a un impact significatif sur le bien-être des Français, influençant négativement leur sommeil, leur humeur et leur libido. La préoccupation majeure de la population demeure le pouvoir d’achat, cité par 68% des répondants.
Un stress général et persistant chez les Français
En 2024, seulement 33% des Français affirment ne pas ressentir de contrariétés financières. L’anxiété financière est plus répandue parmi les femmes, avec 83% d’entre elles déclarant ressentir ce stress (29% totalement et 44% moyennement), tandis que chez les hommes, ce taux est de 61% (27% totalement et 34% moyennement).
Différentes générations sont également touchées à des degrés variables : 70% de la génération Z, 65% de la génération Y, 68% de la génération X, et 63% des baby-boomers se sentent financièrement stressés. Ces données illustrent la portée intergénérationnelle du problème.
Le stress financier : un tabou en France
Malgré la prévalence de ce stress, 83% des Français déclarent ne pas pouvoir en parler librement. Ce chiffre est particulièrement élevé chez les femmes, à 87%, contre 79% chez les hommes. Les jeunes de la génération Z sont légèrement plus ouverts à ce sujet, avec 11% capables d’en parler totalement et 12% moyennement, mais restent majoritairement réticents (77%).
Les autres générations montrent une retenue encore plus marquée, la génération Y (81%), la génération X (84%), et les baby-boomers (88%) déclarant être incapables d’exprimer librement leur anxiété financière.
Impact du stress financier sur la vie quotidienne
Le stress financier n’est pas sans conséquences sur les Français, affectant divers aspects de leur vie quotidienne. Plus de 59% déclarent que leur sommeil est mis à mal par leurs soucis financiers, tandis que 42% relèvent un impact sur leur humeur, et 41% notent des effets négatifs sur leur libido. Les femmes sont particulièrement touchées : 63% voient leur sommeil perturbé, et plus de 45% ressentent les effets du stress financier sur leur humeur et leur libido.
De plus, 39% des répondants signalent que leur santé physique et mentale est affectée par ce stress, et 31% indiquent que leur famille, leurs enfants et leurs proches en pâtissent également. De même, 38% ressentent les répercussions du stress financier sur leur travail.
Le pouvoir d’achat : une préoccupation majeure
La question du pouvoir d’achat dans le futur est un facteur de stress majeur pour les Français. Selon le baromètre, 68% des répondants s’inquiètent de leur pouvoir d’achat futur, dont 30% sont totalement stressés et 38% le sont en partie. Cette angoisse est particulièrement prononcée chez les générations les plus jeunes : 38% de la génération Z et 39% de la génération Y se disent totalement ou partiellement stressés par leur pouvoir d’achat futur.
En revanche, seulement 32% des Français ne sont pas du tout stressés par cette question, les proportions variant selon les générations : 23% pour la génération Z, 31% pour la génération Y, 35% pour la génération X, et 29% pour les baby-boomers. La préoccupation principale pour les générations plus jeunes semble être leur pouvoir d’achat, avec 77% des membres de la génération Z exprimant de l’anxiété à ce sujet, comparativement à 69% de la génération Y.
L’étendue du stress financier en France et ses répercussions
Ce baromètre révèle à quel point le stress financier imprègne la vie quotidienne des Français, affectant divers aspects de leur santé et de leur bien-être. Les femmes semblent particulièrement touchées, tout comme les jeunes générations, qui s’inquiètent fortement de leur pouvoir d’achat futur.
Ces résultats soulignent la nécessité d’une sensibilisation accrue à la santé financière et de solutions pour aider les Français à gérer leurs finances et leurs préoccupations associées. La persistance de cette situation et son impact généralisé sur la population mettent en évidence l’urgence d’aborder ces problèmes à la fois au niveau individuel et sociétal.
« Si le stress financier a un impact évident sur la qualité de vie des Français, c’est également le cas sur les entreprises. En effet, déjà en 2019, le cabinet Mercer affirmait que “lorsque les salariés ne s’inquiètent pas de leurs finances, ils sont plus productifs et engagés au travail” et évaluait que le stress financier coûte en moyenne 604 000€ par an à une entreprise de 1 000 salariés. En 2018, le cabinet McKinsey & Company communiquait sur d’autres données sensibles : 49 % des salariés passent du temps au travail à gérer ou à s’inquiéter de leurs finances personnelles, ce qui peut se traduire par des pertes de productivité substantielles pour les entreprises. Un fait confirmé par 30 % des travailleurs qui indiquaient, à l’époque, que les inquiétudes concernant leurs finances les ont conduits à être moins productifs au travail. Nous voulions donc savoir si en 2024, les choses s’étaient améliorées et si le stress financier impactait moins la vie des salariés français… Malheureusement, cela semble s’aggraver encore davantage et surtout sur les jeunes générations et les femmes », a commenté Arbia SMITI, fondatrice de Rosaly.