Alors que la population des plus de 60 ans s’accroîtra significativement dans les prochaines années, la question du maintien à domicile devient cruciale. Entre enjeux et propositions, quelle voie pour l’autonomie future ?
Le vieillissement de la population française est une réalité incontournable. Selon les projections, en 2050, les personnes de plus de 60 ans représenteront un tiers de la population, une augmentation notable par rapport aux 20% enregistrés en 2000. Cette transformation démographique pose d’importants défis, tant sur le plan de l’organisation de l’espace que sur celui de la vie sociale des aînés.
Un rapport publié le 20 février 2024 par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge met en lumière la situation actuelle et esquisse des pistes pour un futur où vivre à domicile ne serait plus une gageure pour nos aînés.
Le constat actuel révèle une anticipation insuffisante face aux défis du vieillissement. Avec une prévision de trois millions de personnes âgées présentant des incapacités modérées à sévères d’ici à 2040, la France semble mal préparée. Les projections budgétaires à court terme, les disparités d’accès aux soins, la baisse du nombre d’aidants et le manque d’adaptation des logements, où 96% des seniors résident mais seulement 6% des habitats sont réellement adaptés, sont autant de points noirs soulignés par le Haut Conseil.
Face à ces défis, le rapport propose une politique de « faire domicile », plus en adéquation avec les aspirations des personnes âgées à une pleine citoyenneté. La loi de 2015 visant à adapter la société au vieillissement était un premier pas vers cette direction, mais le Haut Conseil recommande désormais une approche plus globale, garantissant à chaque aîné le droit de vivre de manière autonome et incluse dans la société.
L’une des recommandations majeures du rapport est la réforme de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), jugée insuffisante et complexe. Une nouvelle prestation universelle est suggérée, accessible sans distinction d’âge ou de cause des déficiences, et garantissant un niveau d’aide minimal sur tout le territoire.
En attendant une transformation en profondeur, le Haut Conseil insiste sur l’urgence de corriger les lacunes de l’APA, notamment pour les personnes souffrant de maladies neurodégénératives ou de troubles cognitifs.
Il met également en avant l’importance d’innovations financières pour améliorer l’adaptabilité du logement, essentielle pour permettre aux aînés de demeurer chez eux en toute sécurité.
Ce rapport dessine un avenir où prévoyance, adaptation et innovation sont les maîtres-mots pour répondre aux défis posés par le vieillissement de la population. Une transformation de la société s’impose pour offrir à chacun la possibilité de vieillir dignement et de manière autonome, un enjeu qui nécessitera une surveillance et un engagement constants de toutes les parties prenantes.