Réalisée en partenariat avec Challenges et BFM Business, AGIPI nous présente sa nouvelle étude ODEXA : « Les femmes et la prise de risque ».
À cette occasion, nous avons interviewé Emmanuelle Mercier, en charge de la RSE chez AGIPI.
Votre étude révèle plusieurs résultats significatifs. Par exemple, alors que 89% des femmes reconnaissent l’importance de la prise de risque pour réussir, 62% d’entre elles admettent être déjà passées à côté d’opportunités professionnelles par manque de confiance en soi. Comment interprétez-vous ce résultat et que suggérez-vous pour renforcer la confiance des femmes dans le domaine professionnel ?
Emmanuelle Mercier : C’est, en effet, les deux éléments-clés révélés par ce sondage : les femmes ont une certaine aversion au risque et manque de confiance en elle. Les risques auxquels sont confrontées les femmes dans le monde de l’entreprise demeurent trop souvent méconnus, ou invisibilisés. Aux préoccupations matérielles s’ajoutent des biais cognitifs qui poussent les femmes à prendre moins de risques que les hommes.
Chez AGIPI, nous sommes convaincus qu’il faut identifier ces risques pour mieux y répondre. En tant qu’association d’assurés, avec 52% adhérentes, nous sommes particulièrement conscients des difficultés rencontrées par les femmes au cours de leur vie professionnelle. Au-delà de la protection que l’on peut apporter, nous nous associons à des acteurs du monde entrepreneurial, comme l’incubateur Les Premières Sud ou le réseau Femmes Business Angels, afin de favoriser les rencontres entre investisseuses et entrepreneures, donner de la visibilité à leurs projets, favoriser les échanges inspirants.
Plus de deux Français sur trois reconnaissent que les femmes prennent davantage en compte les questions sociétales dans leur entreprise que les hommes. Pourtant, elles seraient moins valorisées que les hommes dans la société et les médias. Comment expliquez-vous ce décalage ?
Je pense que ce manque de valorisation s’explique par de nombreux facteurs. Ici encore, on peut identifier des biais. Les femmes peuvent parfois internaliser l’idée qu’elles devraient se contenter de moins et s’autocensurer. Et lorsqu’elles dépassent ce frein interne, il semblerait malheureusement que des stéréotypes de genre persistent.
C’est pour cette raison qu’AGIPI donne de la visibilité à des projets portés par des femmes et aux femmes entrepreneures. Il est primordial de créer un cercle vertueux : donner à voir plus de femmes dans les médias, pour que d’autres entrepreneures gagnent en confiance et portent à leur tour un message à impact positif dans l’espace public.
Comment les différents résultats de cette enquête vont influencer les actions et les initiatives d’AGIPI en matière de RSE ?
AGIPI est une association d’assurés particulièrement engagée aux côtés des femmes, aussi bien dans leur vie professionnelle ou personnelle. La proximité avec nos adhérentes nous permet de développer rapidement des solutions adaptées. Par exemple, avec 52% d’adhérentes, nous proposons des garanties spécifiques en cas de cancer du sein, qui touche en France près d’une femme sur huit.
AGIPI soutient et accompagne également les femmes dans l’entrepreneuriat, en rendant visible leur investissement et leur engagement en faveur de la construction d’une société plus durable et plus juste. Cela s’est notamment traduit ces dernières années par la mise en lumière de femmes engagées lors de soirées AGIPI à Paris ou encore Marseille. En 2023, le Prix AGIPI pour un Monde Durable, décerné à l’issue d’un concours de start-ups, a également permis de mettre sur le devant de la scène 3 start-upeuses talentueuses dans le domaine de la santé.
Les résultats de cette enquête nous permettent d’identifier les actions sur lesquelles nous devons continuer de travailler : la visibilité, l’organisation de rencontres entre professionnelles, etc.
AGIPI mène des partenariats avec des organisations telles que Femmes Business Angels et Les Premières Sud pour soutenir les femmes entrepreneures. Pourriez-vous nous en dire plus sur ces partenariats et en quoi ils contribuent à valoriser les femmes entrepreneures ?
Nous soutenons ou coorganisons des projets et événements avec des acteurs de l’entrepreneuriat partout en France, afin de favoriser les rencontres entre investisseuses et entrepreneures, donner de la visibilité à leurs projets, favoriser les échanges inspirants.
Notre collaboration avec le réseau Femmes Business Angels lie enjeux locaux et nationaux avec l’organisation du Tour de France à impact : en 2023, nous étions à Marseille, Bordeaux et Caen et nous serons à Lille le 29 mai et à Rennes le 19 septembre !
En soutenant l’incubateur Les Premières Sud, et notamment la promotion de start-upeuses qui se prépare à lever des fonds, nous contribuons à l’accompagnement de qualité dont elles ont besoin pour réussir.
Comment AGIPI s’engage-t-elle dans la lutte contre les violences intrafamiliales en partenariat avec des associations telles que Femmes Avec… ? Quels sont les objectifs de cet engagement et quels résultats ont été obtenus jusqu’à présent ?
En partenariat avec Femmes Avec…, AGIPI a intégré une garantie contre les violences conjugales dans ses contrats et produit un documentaire pour sensibiliser au sujet. L’objectif est de fournir un soutien juridique et psychologique aux victimes. Cette garantie « Violences conjugales », intégrée au contrat de prévoyance durant le confinement, est aujourd’hui étendue aux violences intrafamiliales et au contrat d’assurance emprunteur : 535 000 adhésions en bénéficient.
Pouvez-vous nous parler de votre engagement personnel pour la cause des femmes et comment cela se reflète dans votre travail chez AGIPI ?
C’est l’engagement d’AGIPI en faveur des femmes qui m’a donné envie de rejoindre cette aventure ! Je suis animée par de profondes convictions pour l’égalité hommes-femmes. Je les ai mises en œuvre auparavant et je continue à les porter dans mes engagements associatifs personnels. Chez AGIPI, je dispose de l’espace et du soutien nécessaires pour développer l’accompagnement des femmes entrepreneures par les partenariats, les mettre en lumière mais aussi encourager et sensibiliser nos adhérentes. Les conditions sont pleinement réunies pour innover dans une démarche intrapreneuriale.
Enfin, quels sont les principaux défis auxquels fait face le secteur de l’Assurance dans la lutte contre les inégalités femmes-hommes ?
Le secteur de l’assurance est marqué par des défis que l’on retrouve ailleurs : une meilleure prise en compte des sujets de santé féminins, une sensibilisation à la protection du dirigeant et de sa famille, notamment pour la retraite. Quant à l’égalité professionnelle, le nombre de femmes entrepreneurs agentes d’assurance ne cesse d’augmenter, et c’est une bonne chose pour le secteur.
Nous avons également un rôle d’éducation à jouer en matière d’épargne : les chiffres confirment que les femmes sont généralement moins enclines que les hommes à en prendre et à assumer des responsabilités importantes. Cette grande prudence face au risque s’observe au-delà de la vie entrepreneuriale des femmes, cela se constate dans leurs décisions d’épargne. Ainsi, si elles devaient investir de l’argent, 72 % opteraient pour un placement sûr avec un rendement faible, contre seulement 62 % des hommes.
Chez AGIPI, nous portons avant tout les intérêts de nos adhérents. Mais nous sommes aussi convaincus que l’investissement dans l’entrepreneuriat féminin permettra l’émergence de nombreux projets à impact positif pour la planète et la société, et donc de favoriser l’égalité femmes-hommes dans tous les secteurs, dont l’assurance.