Intégration des critères RSE dans la rémunération des managers : une tendance en expansion
L’intégration de critères RSE dans la rémunération des dirigeants des grandes entreprises connaît une montée en puissance en France. Cette pratique, aujourd’hui volontaire, devient de plus en plus courante, notamment au sein du CAC40, où quasiment toutes les entreprises ont soumis une partie de la rémunération variable de leurs dirigeants à ces critères.
Cette évolution, portée par le code Afep-Medef sur la gouvernance des grandes entreprises, s’étend progressivement aux ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) et même aux PME, soulignant ainsi l’importance croissante de la RSE dans la stratégie des entreprises.
Une démarche volontaire et motivante
L’intégration des critères RSE dans la rémunération vise à démontrer l’engagement des entreprises envers la RSE, renforçant ainsi leur crédibilité en tant qu’employeurs responsables. De plus, elle constitue un levier de motivation pour les dirigeants, les incitant à atteindre les objectifs fixés en matière de performance environnementale et sociale.
Élargissement des bénéficiaires
Actuellement, ces dispositifs sont principalement réservés aux cadres dirigeants et aux managers. Cependant, une proportion significative du CAC40 intègre ces critères dans les dispositifs d’intéressement, visant ainsi à motiver collectivement l’ensemble des collaborateurs. Cette évolution souligne l’importance accordée à la RSE dans la culture d’entreprise et la performance globale.
Choix des indicateurs et contrôle interne
Les indicateurs les plus couramment utilisés sont les émissions de CO2 et la diversité/inclusion, reflétant ainsi les enjeux prioritaires pour les entreprises. Cependant, il est essentiel de choisir des indicateurs objectifs et fiables, en veillant à ce qu’ils reflètent les enjeux matériels de l’entreprise. De plus, un contrôle interne efficace est nécessaire pour garantir la crédibilité et la transparence de ces dispositifs.
Influence des acteurs externes
Outre les comités RSE et rémunération, les investisseurs jouent un rôle croissant dans l’intégration des critères RSE dans la rémunération des dirigeants. Dans le secteur du private equity, notamment, cette pratique devient de plus en plus courante, les investisseurs cherchant à accroître la valeur des entreprises de leur portefeuille en intégrant des critères RSE dans leur rémunération.
Des effets positifs sur la performance globale
L’accent mis sur la RSE dans la rémunération des dirigeants est susceptible d’améliorer la performance sociale et financière des entreprises. Cette approche contribue à orienter les décisions stratégiques vers une transition écologique et sociale durable, renforçant ainsi la crédibilité et la légitimité des entreprises.
L’intégration des critères RSE dans la rémunération des managers est une tendance en expansion qui témoigne de l’engagement croissant des entreprises envers la responsabilité sociale et environnementale. Cette pratique, motivante et bénéfique pour la performance globale des entreprises, reflète l’évolution des attentes sociétales et des pressions réglementaires.
Auteur: Béatrice Héraud
Source : Youmatter – Rémunération : comment sont choisis les critères RSE ?