Yomoni, spécialiste dans la gestion d’épargne en ligne, a réalisé une enquête auprès de 3 101 individus, représentatifs de l’ensemble des catégories socioprofessionnelles (CSP), pour explorer leur capacité à épargner.
Cette étude met en lumière non seulement les disparités professionnelles mais aussi des aspirations communes à travers les différentes CSP.
Une préoccupation partagée : le manque de ressources pour épargner
A travers toutes les catégories socioprofessionnelles en France, un constat unanime émerge : une part significative des Français estime ne pas disposer de revenus suffisants pour épargner. Cette perception est partagée par 78 % des ouvriers, 72 % des employés, 69 % des cadres intermédiaires, 67 % des agriculteurs, 65 % des artisans, et 47 % des cadres supérieurs.
Ces chiffres soulignent une problématique majeure : malgré des différences de métiers et de statuts, la majorité des travailleurs estiment ne pas percevoir un revenu suffisant pour répondre à leurs besoins d’épargne. Une préoccupation qui peut avoir des implications profondes sur leur sécurité financière à long terme et leur qualité de vie.
Le montant nécessaire pour épargner
Pour envisager de mettre de l’argent de côté, une augmentation de salaires est souhaitée. Ainsi, 42 % des agriculteurs, 44 % des employés, et 47 % des ouvriers considèrent qu’une hausse jusqu’à 500€ nets mensuels serait suffisante. Entre 600 et 1 000€ d’augmentation sont nécessaires pour 38 % des artisans, 47 % des cadres supérieurs, et 41 % des employés.
Concernant le salaire mensuel net idéal, plus de la moitié des agriculteurs et des professions intermédiaires visent 5 000 €. Pour la majorité des ouvriers et employés, 4 000 € nets mensuels semblent nécessaires. Quant aux artisans, commerçants et chefs d’entreprise, 7 000 € nets par mois constituent le revenu rêvé. Enfin, pour les cadres supérieurs, un salaire net mensuel d’environ 9 000 € est l’objectif.
Le salaire comme indicateur de succès ?
Le salaire n’est pas perçu comme le seul indicateur de réussite par 52 % des artisans, commerçants et chefs d’entreprise. Toutefois, pour d’autres CSP, la rémunération est étroitement liée à la notion de succès, avec des pourcentages allant de 49 % pour les agriculteurs à 72 % pour les cadres intermédiaires.
La corrélation entre le salaire et la perception de réussite est particulièrement intéressante, révélant une dichotomie entre les CSP. Alors que certains professionnels ne considèrent pas le salaire comme le principal indicateur de succès, d’autres y voient une mesure directe de leur réussite professionnelle et personnelle. Cette divergence met en relief la complexité des valeurs et des motivations qui sous-tendent les aspirations professionnelles des Français.
Les Français prêts à s’adapter pour mieux gagner
Face au désir d’accroître leurs revenus, les Français sont disposés à se remettre en question pour changer et même ouverts à la prise de risque. Les agriculteurs et les employés envisagent un changement d’emploi tandis que les artisans et les ouvriers préfèrent jongler entre plusieurs jobs. Les cadres supérieurs sont prêts à s’expatrier, alors que les cadres intermédiaires se tournent vers l’entrepreneuriat en freelance. Opter pour le travail non déclaré représente même une alternative pour certains, y compris la fraude fiscale pour les cadres supérieurs si cela s’avère nécessaire.
L’ouverture des répondants à changer de situation professionnelle ou à prendre des risques pour améliorer leurs revenus témoigne d’une volonté d’adaptation et d’une recherche active de solutions pour surmonter les obstacles financiers. Que ce soit par le changement d’emploi, la multiplication des sources de revenus, ou même la considération de solutions moins conventionnelles, il est clair que les Français sont prêts à tout envisager pour atteindre leurs objectifs financiers.
Le difficile constat des Français sur les salaires
L’enquête menée par Yomoni révèle une réalité frappante concernant les perceptions des Français vis-à-vis de leurs salaires et leur capacité à épargner. Il est évident que le sentiment d’insuffisance financière transcende les différentes catégories socioprofessionnelles, mettant en lumière un désir commun d’améliorer leur situation économique personnelle pour se permettre d’épargner.
Ce constat met en exergue le besoin criant d’une réévaluation du montant des salaires mais également des politiques d’épargne pour mieux répondre aux aspirations et aux besoins de sécurité financière des Français. Il reflète également la diversité et la complexité des perceptions de la réussite et du bien-être économique dans la société d’aujourd’hui.