Dans un secteur de l’assurance en constante évolution, où la guerre pour l’attractivité des talents devient de plus en plus acharnée, l’étude de rémunération nationale Hays 2024 offre un aperçu détaillé et précieux des tendances actuelles en matière de recrutement et de rémunération.
Grâce à l’analyse de près de 2 000 candidats et clients à l’échelle nationale, cette étude met en lumière les défis et les opportunités qui se présentent aux acteurs du secteur.
La guerre de l’attractivité sur le marché de l’assurance
Naviguer sur le marché des talents en assurance devient progressivement un défi plus ardu pour les équipes de RH et les professionnels du domaine. L’attrait et la capacité à réagir rapidement sont cruciaux pour réussir à embaucher. Face à un nombre de postes vacants excédant les candidats qualifiés disponibles, les principales entreprises du secteur entrent en compétition pour maintenir leur main-d’œuvre et séduire de nouveaux talents.
Il est fréquent que certaines entreprises ciblent spécifiquement leurs concurrents dans le but de recruter leurs employés. Face à une telle situation, il devient presque inévitable d’accéder aux requêtes d’augmentation salariale ou de progression professionnelle des employés.
Les entreprises de taille moyenne ou ayant une moindre visibilité doivent aussi redoubler d’efforts, en offrant davantage de flexibilité, d’opportunités de carrière et de bénéfices annexes pour rester compétitives.
Evolution des politiques de rémunération
L’étude révèle que cette année, les salaires ont connu une hausse significative, rendant les discussions autour des rémunérations particulièrement tendues et se soldant souvent par une déception pour les entreprises incapables de proposer les échelons salariaux les plus élevés. Il est courant de voir des offres d’emploi rejetées lors des dernières étapes du processus de recrutement.
Par ailleurs, les candidats en début de carrière bénéficient d’une situation avantageuse, étant donné que les employeurs adoptent une attitude plus accueillante à leur égard. Selon les données récentes publiées par l’Observatoire de l’Évolution des Métiers de l’Assurance au début de l’été 2023, le secteur de l’assurance a vu l’intégration de 1 400 nouveaux employés, portant le total des recrutements à 18 300 pour l’année 2022. Ces chiffres témoignent de la vitalité et du dynamisme continus de ce secteur.
Tendances de rémunération par métier et disparités régionales
L’étude détaille les fourchettes de rémunération pour une gamme étendue de métiers dans l’assurance, qui ne tiennent pas compte des éléments variables et des avantages en nature. La partie variable pouvant représenter jusqu’à 50% du salaire fixe, ces fourchettes sont celles appliquées en Île De France. A titre d’exemple :
- Un gestionnaire adhésions santé avec moins de 3 ans d’expérience perçoit un minimum de 25000€ brut annuel ;
- Un expert d’assurance avec 3 à 5 ans d’expérience est à minima rémunéré 45 000€ brut/an ;
- Un technico-commercial de plus de 5 ans d’expérience perçoit 42 000€brut/ an minimum ;
- Un souscripteur d’assurances collectives sera à 65 000€ brut annuel au-delà de 8 années d’expérience.
Les données révèlent des écarts significatifs de salaire selon l’expérience et la région, avec une tendance à la hausse pour la plupart des postes, particulièrement pour ceux ayant plus de huit ans d’expérience.
Les écarts de rémunération entre Paris et les régions sont également mis en exergue, avec des salaires globalement inférieurs de 20% en région. Cette différenciation géographique souligne l’importance d’une approche régionale dans les stratégies de recrutement et de rémunération des entreprises.
Les métiers de l’assurance en tension et ceux les plus recherchés
Les métiers en tension révélés par l’étude illustrent la spécificité des besoins du secteur tels que les gestionnaires sinistres immeuble, les actuaires et les gestionnaires sinistres construction.
Tandis que les gestionnaires assurance vie, les télévendeurs ou téléconseillers et les gestionnaires en sinistres IARD arrivent en tête des métiers de l’assurance les plus sollicités.
En parallèle, les compétences les plus recherchées telles que la maîtrise de l’anglais, un bon relationnel, l’adaptabilité et la polyvalence soulignent l’importance des qualités personnelles et de la formation en assurance.
Vision pour l’avenir du secteur de l’assurance
L’étude souligne que maintenir l’engagement des jeunes talents devient progressivement plus ardu en raison de la vivacité du secteur et d’une nouvelle perception de l’environnement professionnel. Les entreprises doivent constamment s’adapter pour répondre aux attentes changeantes du marché. Une flexibilité accrue dans l’évaluation des candidats est recommandée, privilégiant parfois la passion et l’engagement personnel sur l’expertise technique spécifique, pour éviter de laisser un poste inoccupé pendant une longue période.
De surcroît, le secteur assurantiel doit anticiper une croissance soutenue dans la création d’emplois, stimulée par une diversification des risques à couvrir et une demande accrue pour des spécialistes en gestion des sinistres.
« L’adaptabilité est le mot d’ordre »
L’étude de rémunération Hays 2024 offre un regard détaillé et nuancé des défis et des opportunités du marché de l’emploi dans le secteur de l’assurance. Elle met en évidence la complexité croissante du recrutement dans un marché hautement compétitif, tout en offrant des pistes concrètes pour les entreprises désireuses de se démarquer.
Les tendances de rémunération et les attentes des candidats, évoluant dans un contexte de forte demande et de pénurie de compétences spécifiques, imposent une réflexion stratégique approfondie pour les acteurs du secteur. Dans ce contexte, l’adaptabilité, la réactivité et une compréhension fine des spécificités régionales et sectorielles deviennent des atouts indispensables pour toute organisation aspirant à attirer et à retenir les talents dans l’assurance.
« Dans le monde du travail d’aujourd’hui, qui évolue rapidement et constamment, l’adaptabilité est le mot d’ordre. Les entreprises prennent diverses mesures pour accroître leur résilience face à l’évolution des défis, qu’ils soient connus ou inattendus.
Notre monde change, souvent d’une manière que nous n’aurions pas pu imaginer. Le contexte inflationniste qui perdure et la pénurie de talents que l’on connaît depuis plusieurs années dans certains secteurs influencent encore aujourd’hui l’univers du travail, y compris bien sûr, les salaires.
La progression fulgurante de l’IA a également marqué l’année 2023, et les professionnels comme les organisations sont désormais obligés de se poser les bonnes questions dès maintenant, sans attendre. » conclut la PDG Hays France et Bénélux, Tina Ling;