En janvier, le mouvement « Dry January » invite chacun à s’abstenir de consommer de l’alcool, offrant une opportunité de sensibilisation aux risques liés à l’alcoolisme.
Lorraine Cousin Cabrolier, chercheuse en santé publique à l’INSERM et à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), souligne l’importance de cette initiative.
Selon elle, bien que la consommation d’alcool chez les hospitaliers ne soit pas supérieure à la moyenne, il est crucial de discuter ouvertement de cette question encore taboue en France.
Une consommation modérée mais vigilance nécessaire
L’étude Aladdin a révélé que, même si la majorité des personnels hospitaliers de nuit ne dépassent pas un ou deux verres par prise, 42 % admettent avoir consommé au-delà des repères d’une consommation à risque. Ce constat souligne la nécessité d’une prise de conscience et d’une réflexion sur les habitudes de consommation d’alcool.
Tabou autour de l’alcool et difficultés de dépistage
L’un des obstacles majeurs identifiés est la réticence des professionnels à discuter de leur consommation d’alcool, ce qui complique les efforts de dépistage et de prévention. Le Dry January, en créant un environnement collectif, peut aider à initier le dialogue sur ce sujet délicat.
Autres addictions à surveiller
Outre l’alcool, l’étude Aladdin met en garde contre d’autres formes d’addiction chez les professionnels de santé. Une proportion significative admet la consommation quotidienne de somnifères ou d’opiacés, souvent plus accessible dans le milieu hospitalier.
Approche préventive de la MNH
Rafael Andreotti, directeur de la Prévention à la MNH, insiste sur l’importance d’interroger l’omniprésence de l’alcool dans les liens sociaux et de résister à la pression sociale. La MNH s’engage à comprendre les comportements spécifiques des professionnels de santé pour mieux orienter ses actions de prévention, notamment dans le cadre de la lutte contre les cancers.
Le Dry January est une initiative pertinente pour sensibiliser aux risques liés à l’alcool, même dans le milieu hospitalier, où le tabou autour de cette question reste fort. La prévention et l’éducation sont essentielles pour aborder cette problématique de manière efficace.
Auteur: Lorraine Cousin Cabrolier