Face à l’escalade des coûts liés à des sinistres qui ne cessent de se multiplier, les assureurs des municipalités sont confrontés à un dilemme.
Une réalité qui affecte de plus en plus de communes, les laissant dans l’incertitude concernant leur assurance future.
Dans la petite commune du Coteau, proche de Roanne, une situation alarmante se dessine. Suite à un violent orage de grêle survenu le 22 juin 2022, qui a causé d’importants dégâts, la commune se trouve aujourd’hui dans une position précaire, sans assurance pour « les dommages au bien ». Le gymnase et la salle de spectacle, gravement endommagés, vont être démolis. Le coût des réparations s’élève à trois millions et demi d’euros, un montant que la commune ne peut assumer seule.
L’assureur de la commune a pris la décision de résilier unilatéralement le contrat, laissant Le Coteau sans couverture d’assurance depuis le 1ᵉʳ janvier. Cette situation crée une incertitude considérable pour l’avenir, car environ cinquante bâtiments communaux, incluant écoles et salles de sport, nécessitent une assurance. Sandra Creuzet-Taite, maire sans étiquette du Coteau, exprime sa préoccupation face à l’éventualité d’autres sinistres, soulignant l’impact potentiel sur le budget de fonctionnement de la commune, estimé à environ 6 millions d’euros.
La situation du Coteau n’est pas isolée. De nombreuses communes françaises font face à des difficultés similaires, avec des assureurs qui hésitent à couvrir des risques de plus en plus coûteux, dus aux catastrophes naturelles et autres sinistres. Cette tendance à la résiliation unilatérale de contrats d’assurance soulève des questions sur la transformation du secteur de l’assurance et son adaptation aux nouveaux défis.
En réponse à cette problématique nationale, le gouvernement a lancé une mission en octobre 2023, confiée à Alain Chrétien, maire de Vesoul, et à Jean-Yves Dagès, ancien président de la fédération nationale Groupama.
Leur objectif est d’étudier la question de l’assurance des communes et de proposer des solutions. Lors du congrès des maires en novembre, l’urgence de la situation a été mise en avant, mettant en lumière la nécessité d’innover dans le secteur pour garantir une couverture adéquate aux collectivités.
Le Coteau, comme d’autres communes, se retrouve donc dans une situation délicate, entre la nécessité d’une assurance et la difficulté à en obtenir une abordable. Un défi qui appelle à une réflexion profonde sur le rôle de l’assurance dans la protection des biens publics et la résilience des collectivités locales face aux sinistres.