Face à la montée du chômage parmi les chefs d’entreprise, les acteurs de l’assurance et les entrepreneurs sonnent l’alerte.
En France, l’année 2022 a marqué un record historique avec la création de près de 1,1 million d’entreprises. Cette dynamique entrepreneuriale, cependant, fait face à un défi majeur : l’augmentation significative du chômage parmi les chefs d’entreprise. Selon une étude de l’association GSC, ce chiffre a bondi de 37 % en un an, affectant plus de 25 000 dirigeants au cours des six derniers mois.
Des facteurs économiques aggravants
Cette situation alarmante est exacerbée par plusieurs facteurs économiques, tels que l’inflation, la hausse des coûts des emprunts bancaires, le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE) liés au Covid, et une consommation en berne. Des éléments qui suscitent l’inquiétude quant à une éventuelle régression à des conditions de précarité similaires à celles observées avant la pandémie.
Il semble donc plus que jamais important de réfléchir à un meilleur accompagnement des entrepreneurs, majoritairement à la tête de petites entreprises, dans cette étape aussi délicate que cruciale qu’est la transition professionnelle.
L’importance de la sensibilisation
Dans une tribune parue dans le magazine Capital, l’entrepreneur et président de la Chambre de commerce et d’industrie des Yvelines Guillaume Cairou met l’accent sur le travail sur l’importance d’informer et de conscientiser les chefs d’entreprise quant aux risques de perte d’activité. Historiquement, les entrepreneurs ont tendance à négliger la possibilité d’un échec, en particulier lors du lancement de leur projet. Il incombe donc aux réseaux consulaires et autres partenaires de les informer sur ces risques économiques. La méconnaissance des dispositifs existants, tels que les indemnités chômage spécifiques pour les indépendants, reste un problème majeur.
De plus, Guillaume Cairou évoque la possibilité qu’un accompagnement psychologique soit mis en place, compte tenu des répercussions sur la vie familiale et la confiance en soi des entrepreneurs en cas d’échec.
Le coût des assurances
Parallèlement, la tribune rappelle que la question du coût des assurances ne peut être négligée. Souvent, les entrepreneurs doivent faire des choix difficiles, comme renoncer à une assurance chômage privée pour prioriser d’autres engagements plus immédiats. Privilégiant une contribution à leur retraite d’indépendant, seulement 1 % des chefs d’entreprise sont couverts par une assurance chômage.
Renforcer le rôle de l’ATI
Dans sa tribune, Guillaume Cairou appelle également à revoir l’efficacité de l’Allocation Travailleurs Indépendants (ATI), mise en place en 2019 et révisée en 2022. Malgré sa faible utilisation, ce dispositif a le potentiel d’aider de nombreux entrepreneurs à rebondir, notamment en facilitant leur retour, au moins temporaire, au salariat. En ces temps d’incertitude économique, il semble donc impératif que l’ATI devienne un véritable filet de sécurité pour tous les entrepreneurs.
L’association GSC fait de la sensibilisation
Dans ce contexte, l’association GSC a lancé une campagne radiophonique visant à informer les chefs d’entreprise sur les assurances disponibles en cas de perte d’emploi.
Cette campagne souligne la méconnaissance généralisée de ces dispositifs et cherche à encourager les entrepreneurs à se préparer à d’éventuelles difficultés. Selon un sondage, plus de 60 % des entrepreneurs n’ont jamais entendu parler de dispositifs de maintien de revenus en cas de perte d’emploi, révélant un manque criant d’information. Ce taux de couverture extrêmement bas soulève naturellement des questions importantes au sein du secteur.
La campagne de l’association GSC, à travers ses spots radiophoniques diffusés sur de grandes stations nationales depuis le 8 novembre dernier, vise à changer cette réalité. Elle encourage une prise de conscience collective sur l’importance de la prévoyance et de la protection des entrepreneurs, pierres angulaires de l’économie française.