Près d’une salariée sur deux seraient en souffrance psychologique, selon le nouveau Baromètre Santé au Travail de Malakoff Humanis. Un sujet qui devient un important enjeu des entreprises.
Malakoff Humanis a récemment publié les résultats de la 14e édition de son Baromètre Santé au travail. Si le groupe de protection sociale note que les salariés sont, globalement, de plus en plus satisfaits de leur travail et de leur qualité de vie au travail, il met en lumière des chiffres inquiétants quant à la santé mentale des femmes au travail.
La santé des femmes se dégrade
Globalement, les salariés semblent plus heureux. 75 % d’entre eux ont confiance dans leur avenir professionnel, 41 % jugent avoir une bonne qualité de vie au travail, et enfin 72 % sont satisfaits du niveau de flexibilité proposé par leur entreprise. Des chiffres qui n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Néanmoins, ils sont moins nombreux à se déclarer en bonne santé, avec un écart significatif chez les femmes et hommes (62% des femmes et 68% des hommes).
Alors qu’en 2022, 40 % des femmes salariées se disaient en moins bonne santé psychologique, elles sont aujourd’hui 44 %, face à 32 % des hommes. Elles sont également 55 % à avoir souffert de troubles psychologiques au cours des 12 derniers mois (dépression, troubles anxieux, burn-out…).
Ces femmes, interrogées par Malakoff Humanis, semblent plus inquiètes que les hommes par la situation financière de leur foyer, l’avenir de leurs enfants ou encore la situation du monde, en particulier liée à l’environnement.
Si cette différence entre les genres intervient dans tous les secteurs d’activité, les métiers de la Santé et de l’Action sociale témoignent encore un peu plus de la mauvaise santé des femmes. Alors qu’elles y sont surreprésentées (67 % des salariés sont des femmes), ce secteur est l’un de ceux dans lequel les salariés se déclarent en moins bonne santé que la moyenne. Ils sont 47 % à juger leur état de santé physique mauvais face à une moyenne de 37 %, tous secteurs confondus. En ce qui concerne la santé psychologique, ils sont 45 % à souffrir, contre 38 % sur l’ensemble des salariés en France.
Un enjeu pour les entreprises
Alors que les risques psychosociaux ne cessent de progresser chez les femmes, elles sont nombreuses à attendre de leur employeur la mise en place d’un accompagnement.
« La santé des salariés est plus qu’un enjeu légal : elle questionne notamment la RSE des entreprises mais c’est sa performance qui est également en jeu. La santé de l’entreprise est liée, sans conteste, à la santé de ses salariés. », rappelle Anne-Sophie Godon-Rensonnet, Directrice des services et du département études et recherches sur la performance sociale des entreprises chez Malakoff Humanis.
Pour améliorer la prise en compte de la question des femmes dans les entreprises, il faudrait « produire des données sexuées en santé du travail », « évaluer les risques » et enfin « agir pour transformer le travail » en mettant en place des actions, selon Florence Chappert, Responsable de la Mission Egalité Intégrée (Anact), dans une émission de Malakoff Humanis, consacrée à la Santé des femmes au travail et diffusée ce mercredi 27 septembre 2023.
Article écrit avec CP