Blâmée à plusieurs reprises par des ONG, AXA a récemment annoncé de nouveaux engagements sur le gaz. Le groupe français se met-il réellement au vert ?
Alors que les énergies fossiles sont responsables des émissions de gaz à effet de serre et par conséquent du réchauffement climatique, de nombreuses entreprises y renoncent petit à petit. Un engagement pour la cause environnementale considéré parfois, par certaines ONG, comme insuffisant.
AXA renonce à couvrir de nouveaux champs gaziers
Après avoir été interpellée par l’organisation non-gouvernementale Reclaim Finance en avril 2023, AXA a récemment revu son engagement sur le gaz. Alors que le nombre de catastrophes naturelles continue de progresser – elles ont doublé en 20 ans – l’ONG écologique avait appelé l’assureur à renforcer ses mesures face à l’expansion pétro-gazière : « Nous vous appelons à montrer la voie à votre industrie, comme vous avez su le faire par le passé en adoptant notamment une politique robuste face à l’expansion pétro-gazière ».
C’est chose faite, puisqu’après SCOR, Hannover Re ou encore Allianz, AXA devient le dixième assureur à annoncer ne plus couvrir de nouveaux champs gaziers, dans sa nouvelle politique énergétique de Juillet 2023.
Des engagements suffisants ?
Cet engagement reste toutefois insuffisant pour Reclaim Finance, qui indique qu’il n’entrera en vigueur qu’à partir de 2025 et ne concernera pas les projets développés par les entreprises dites « en transition ». « S’il vaut mieux tard que jamais, il est regrettable de devoir se contenter d’une mesure encore très éloignée des projections de l’Agence internationale de l’énergie et qui ne prendra effet que dans deux ans alors que les populations souffrent dès maintenant de l’amplification des effets du dérèglement climatique. », déclare Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance.
L’ONG dénonce un choix qui va à l’encontre du scénario visant à limiter le réchauffement climatique à moins 1,5 °C d’ici 2050, convenu dans les Accords de Paris, lors de la COP 21.
Néanmoins le groupe français a montré son engagement dans la lutte contre le changement climatique en prévoyant sa sortie complète de l’industrie charbonnière d’ici 2030 dans l’UE et 2040 dans le reste du monde ou encore en rejoignant la « Net Zero Asset Owner Alliance ».
Ce collectif d’investisseurs, lancé en 2019, a pris l’engagement d’assurer la neutralité carbone de leur portefeuille d’investissements d’ici 2050.