Maud Vautrain figure dans le palmarès 2023 des Talents de l’Assurance. Directrice de la conformité chez Covéa, elle partage avec nous sa vision des métiers de l’assurance.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ?
Mon métier consiste à m’assurer que notre Groupe est conforme à la réglementation à travers différentes missions : anticiper les futures nouvelles législations, étudier leurs impacts, conseiller, identifier et évaluer les risques de non-conformité. C’est un champ large d’activités dans notre secteur qui est par ailleurs très réglementé.
Quel est le chemin qui vous a menée à ce métier ?
Des échanges avec des contacts familiaux qui travaillaient dans l’assurance ont éveillé ma curiosité et m’ont conduite à m’orienter vers ce domaine. J’ai ainsi fait le choix de me spécialiser à la fin de mon cursus universitaire en droit des assurances. À la fin de mes 5 années d’études, je devais choisir entre rejoindre le marché du travail ou poursuivre celles-ci. J’ai finalement fait un mix en passant le concours d’entrée à l’école du Barreau (que j’ai obtenu) tout en acceptant l’offre qui m’avait été faite de travailler au GEMA (Groupement des entreprises mutuelles d’assurance), fondu depuis 2016 au sein de France Assureurs.
Mes activités au GEMA – petite structure, plus contexte de croissance réglementaire au début des années 2000 – m’ont permis d’acquérir une vraie connaissance sur de nombreux sujets. Ce passage est forcément un atout dans mon poste actuel qui nécessite de « maîtriser » de nombreuses et diverses législations.
Que vous apporte votre métier ? En quoi vous plaît-il ?
Mon métier me permet de mettre mon énergie au service de mon équipe et du Groupe. Ce qui me plaît en particulier, c’est de rendre les plus accessibles possible les normes de droit, de comprendre les pratiques, les difficultés opérationnelles…
La densité de la réglementation n’est pas simple et fait peser une contrainte forte sur les directions business qui doivent, avec notre appui, intégrer ces exigences dans leurs activités. Trouver un sens à ces réglementations n’est pas toujours aisé ni systématique…
La phase d’anticipation dans le métier de la conformité est aussi une étape très importante afin de bien préparer leur mise en œuvre. Il en est de même de la phase aval se traduisant par la réalisation des contrôles internes (et leurs résultats) qui permettent d’évaluer le niveau de conformité de nos activités eu égard à la réglementation.
Si vous deviez « convaincre » de nouveaux talents pour rendre attractif votre métier que leur diriez-vous ? Et pour rendre attractif le secteur de l’assurance en général ?
L’assurance est au cœur de la société, en cela le secteur a un rôle central et une responsabilité pour faire face aux défis, sans cesse renouvelés, et participer à sa mesure à la poursuite d’objectifs d’intérêt général. Faire du droit dans cet environnement est forcément passionnant. L’assurance est un thème permanent de préoccupation des instances chargées de la réglementation en France, en Europe et à l’international.
Depuis que vous exercez votre métier, en quoi a-t-il évolué ?
J’exerce ce métier depuis 2018. Depuis cette date, quatre principales évolutions sont à noter : le développement d’une culture de conformité et d’éthique correspondant aux objectifs d’intérêt général auxquels contribuent le secteur ; la multiplication de règles de compliance visant à demander aux entreprises de mettre en place des règles de prévention des risques afin de les éviter et d’éviter au final une sanction (ex : protection des individus, lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, contre la corruption…) ; le foisonnement de réglementations, non seulement sectorielles, mais aussi transectorielles (ex. : durabilité, numérique), et, enfin, la difficile articulation entre toutes ces normes de droit et les nouvelles technologies qui peuvent permettre de la faciliter.
Comment envisagez-vous les évolutions et l’avenir de votre métier ?
S’agissant des évolutions de mon métier, il faut continuer à veiller à recruter des collaborateurs aux profils variés, des experts réglementaires -spécialisés ou non- à l’ouverture d’esprit permettant de comprendre les contraintes business, des personnes ayant exercé des fonctions opérationnelles, des missions de contrôle, ayant connu des autres univers aux contraintes similaires…
Quant à l’avenir du métier, il est ancré dans la réglementation elle-même pour le secteur de l’assurance, donc j’imagine que son futur n’est pas en risque ! On peut dire que l’inflation législative et réglementaire contribue à la pérennisation de cette fonction. Pour autant, il convient de veiller à rationaliser les interventions législatives et autres normes dites « souples » (soft law) !
Crédit Photo – Covéa
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