Georges Chatelle figure dans le palmarès 2023 des Talents de l’Assurance. Directeur juridique d’Henner, il partage avec nous sa vision des métiers de l’assurance.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ?
Mon métier de directeur juridique consiste d’une manière générale, avec l’équipe juridique, à la fois à prévenir les risques juridiques et d’image pour l’entreprise et ses dirigeants et à en défendre les intérêts en cas de risque possible ou avéré ainsi qu’à accompagner l’entreprise dans ses projets stratégiques et ses développements commerciaux, en tant que « business partner ».
Plus précisément, notre direction juridique intervient dans la plupart des branches du droit, ventilées sur trois pôles (droit des assurances/prévoyance, droit des affaires, droit des sociétés), dans les domaines du conseil, du contractuel et du contentieux. À l’international, les équipes sont accompagnées par des conseils locaux.
Quel est le chemin qui vous a mené à ce métier ?
J’ai fait des études de droit par choix personnel après un parcours littéraire, probablement par attrait du langage juridique, de sa rigueur et surtout de l’analyse appliquée à des cas pratiques.
Le secteur de l’assurance de personnes, en l’occurrence le courtage avec sa forte dimension conseil aux assurés, m’a semblé être dans la continuité de mes premières expériences professionnelles au sein d’un organisme de protection sociale obligatoire.
Je suis entré chez HENNER il y a un peu plus de 30 ans et il me semble que c’était hier ! j’ai eu la chance de pouvoir accompagner durant toute cette période l’entreprise dans son évolution et ses développements, tant en France qu’à l’étranger : une formidable et riche expérience, qui m’a permis de grandir et de me construire professionnellement.
Que vous apporte votre métier ? En quoi vous plaît-il ?
Ce que j’aime tout particulièrement dans mon métier, c’est d’abord sa dimension « créativité », ce qui peut paraître surprenant s’agissant d’activité juridique et qui mérite un éclairage.
De mon point de vue, en effet, la matière juridique est une « boîte à outils », qui permet certes d’identifier les risques et de les éviter, mais qui doit surtout permettre de trouver des solutions de contournement « sécures », en vue d’atteindre « les objectifs projetés » : c’est la dimension « créativité » à laquelle je me réfère. J’ajoute que « les objectifs projetés » étant en l’occurrence en lien avec la protection sociale complémentaire des individus et de leur famille, ma satisfaction de pouvoir y contribuer est réelle.
C’est également sa dimension « communication », à savoir essayer de rendre simples et compréhensibles pour ses interlocuteurs des choses qui généralement ne le sont pas.
Si vous deviez « convaincre » de nouveaux talents pour rendre attractif votre métier que leur diriez-vous ? Et pour rendre attractif le secteur de l’assurance en général ?
S’agissant de mon métier, je dirais sans hésitation et avec beaucoup de conviction qu’au-delà de l’analyse des textes, de la jurisprudence et de la doctrine pour laquelle un juriste a forcément de l’appétence et qui est la condition sine qua non de l’exercice du métier, c’est l’application pratique de cette analyse aux problématiques de l’entreprise qui décuple l’intérêt de ce métier ? La « créativité » et la communication synthétique et compréhensible des solutions que nous dégageons sont autant de satisfactions au quotidien qui valorisent notre métier.
Concernant l’attractivité du secteur de l’assurance, elle résulte selon moi à la fois : de la diversité des sujets juridiques à adresse ; de la technicité croissante des sujets et notamment du réglementaire, qui nécessitent plus que jamais l’exercice de la synthèse et de la communication, exercice à mon sens passionnant et valorisant ; des moyens que sait mettre la profession de l’assurance au service de ses activités et enfin d’activités qui concernent « l’humain », et qui sont exercées avec une véritable éthique.
Depuis que vous exercez votre métier, en quoi a-t-il évolué ?
La fonction juridique est de moins en moins perçue, voire n’est plus perçue aujourd’hui comme « la censure » qui entrave le fonctionnement des équipes opérationnelles et qui « castre » les initiatives commerciales. Nos juristes sont aujourd’hui de plus en plus considérés comme de véritables « business partners ».
Comment envisagez-vous les évolutions et l’avenir de votre métier ?
De mon point de vue, compte tenu de la profusion et de la complexité croissante des textes et de la réglementation, nos juristes sont en train de devenir les partenaires incontournables de l’ensemble des fonctions opérationnelles des entreprises de l’assurance. Ils doivent être et seront de plus en plus intégrés en amont dans la marche des affaires, ce qui valorisera sans nul doute leur action.
Ils devront cependant toujours veiller à bien communiquer, tant pour évincer définitivement une image de « censeurs » qui a encore la peau dure, que pour être force de conviction auprès « leurs clients internes » en rendant simple ce qui ne l’est pas toujours, et enfin en faisant preuve de « créativité » en lien avec leurs interlocuteurs.
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