En avril dernier, le Royaume-Uni a marqué un tournant en Europe en autorisant la Ford Mustang Mach-E électrique à circuler sur ses routes. Équipée de la technologie Blue Cruise de Ford, cette voiture permet aux conducteurs de relâcher brièvement le volant sur certaines autoroutes, mais elle n’est pas encore totalement autonome. Selon la classification de la Society of Automotive Engineers, elle se situe au « niveau deux ou deux plus. »
Le temps de réaction : un défi sous-estimé
Cette semaine, des chercheurs australiens (22 août 2023) ont souligné un enjeu capital : à mesure que la technologie de conduite autonome progresse, les temps de réaction des conducteurs humains en cas d’urgence s’allongent. Autrement dit, l’idée de pouvoir travailler, se divertir sur les réseaux sociaux ou simplement se détendre pendant la conduite autonome demeure encore lointaine, comme l’ont déclaré les chercheurs de l’Université RMIT en Australie.
Niveaux d’autonomie : de la simple assistance à l’interaction humaine
Les niveaux d’autonomie un et deux, englobant des fonctionnalités telles que le maintien de voie, le stationnement automatisé et le régulateur de vitesse, sont désormais bien établis.
Toutefois, aux niveaux trois et quatre, les conducteurs humains doivent encore être prêts à réagir en cas d’urgence. Les chercheurs de l’Université RMIT ont observé que les conducteurs effectuant d’autres tâches dans le véhicule réagissent nettement plus lentement que ceux qui conduisent sans assistance technologique. De plus, le degré de détente ou de distraction du conducteur avant une situation d’urgence simulée influence significativement le temps de réaction.
L’attente des réglementations : un défi supplémentaire pour les assureurs
Les assureurs éprouvent des difficultés à anticiper ces avancées technologiques, et le gouvernement britannique, hésitant à adopter des réglementations détaillées, ne facilite pas leur tâche. Il est probable que l’adoption de la réglementation nécessaire n’interviendra qu’après les prochaines élections générales. Néanmoins, les assureurs ne peuvent pas se permettre de rester inertes, car une fois que les réglementations seront en vigueur, l’arrivée rapide de véhicules autonomes plus avancés deviendra incontournable.
L’assurance face à la conduite autonome : un nouveau défi à surmonter
L’écart en termes de risque entre les véhicules entièrement manuels et les véhicules entièrement autonomes est considérable. Les assureurs devront repenser leur approche pour évaluer les véhicules nécessitant une interaction humaine à différents niveaux. De plus, il est fort probable que de nombreux modèles autonomes ou semi-autonomes seront électriques, ce qui pose déjà de nouveaux défis pour l’industrie de l’assurance et ses équipes de gestion des sinistres.
La transition vers l’ère de la conduite autonome constitue un véritable défi pour l’industrie de l’assurance, la contraignant à s’ajuster rapidement afin de proposer une couverture adaptée à un environnement automobile en perpétuelle mutation.