Le droit au deuil est un sujet de débat en France. Nombre de congés insuffisants, manque d’accompagnement, difficultés administratives… Existent-ils des solutions pour nous aider à mieux appréhender cette période douloureuse ?
Constat malheureux : la mort est un sujet mondial qui nous touche tous sans distinction. Perdre un enfant, un parent, un ami, des situations aussi inacceptables que courantes.
En France, il y a plus de 5 millions de veuves et veufs, parmi lesquels 500 000 vivent un veuvage précoce, et 610 000 jeunes orphelins. Selon un sondage Ifop de 2010, 91 % des Français ont déjà été confrontés à la mort concrète, le plus souvent parce qu’ils ont perdu un proche, et 81 % auraient déjà vu le corps d’un défunt. Le deuil s’inscrit dans une réalité que l’on ne peut éviter.
La « maladie » du deuil
En août 2018, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), reconnaissait le deuil comme une maladie, nommée « deuil prolongé » (prolonged grief). Plus récemment, en mars 2022, ce douloureux passage faisait son entrée dans le DSM5, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie. Si cette évaluation du deuil est très contestée dans le monde médical, elle nous démontre une chose, qui fait l’unanimité : les personnes endeuillées méritent la possibilité d’un accompagnement sérieux.
Si l’impact psychologique est bien connu, la période de deuil peut également avoir des conséquences considérables sur la santé physique. Une constatation révélée dans une étude menée en 2021 par le CREDOC pour l’Association Empreintes. Ainsi, 12 % des Français affirment avoir contracté une maladie ou subit l’aggravation d’une maladie antérieure à la suite d’un deuil. Et 28 % déclarent avoir éprouvé des douleurs physiques inhabituelles.
Difficultés administratives, réactions psychologiques, physiques ou comportementales… Le deuil est un processus normal après la perte d’une personne chère, mais nous laisse parfois désarmé, sans savoir comment y faire face.
Savoir s’accompagner « face au deuil »
Des solutions et mesures d’accompagnement sont alors mises en place par certains acteurs de l’assurance. Créée en 2004 par l’OCIRP, l’association Dialogue et Solidarité vient en aide gratuitement aux personnes endeuillées à la suite du décès d’un conjoint ou concubin. Prônant la parole, l’écoute et la confidentialité, elle vise à apaiser la souffrance et sortir de l’isolement.
Ag2r La Mondiale s’est également mobilisé, proposant un accompagnement à court et long-terme aux allocataires et cotisants de la caisse de retraite AG2R Agirc-Arrco et d’AG2R Prévoyance afin de « les aider à traverser cette période difficile en bénéficiant d’un suivi sur le plan personnel et professionnel ».
Retrouvez le replay de la conférence web de la Fondation OCIRP sur le thème de l’accompagnement des endeuillés.
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