En 2022, les dépenses médicales sont restées stables, mais selon une étude de Verspieren, elles pourraient s’envoler en 2023. En cause, notamment, la réforme des retraites. On fait le point sur les résultats de cette étude.
Les dépenses de santé des Français sont restées relativement stables en 2022, selon une étude menée par Verspieren auprès de ses 12 millions d’assurés. En moyenne, les adultes bénéficiant d’une complémentaire santé ont dépensé 1111,60 euros pour leur santé, contre 1143 euros en 2021.
Un reste à charge en légère hausse
Cela représente 80 à 110 euros par mois, avec des disparités régionales : la Bourgogne-Franche-Comté, les régions Pays de la Loire et Provence Alpes Côtes d’Azur enregistrent les plus fortes baisses de dépenses médicales. Au contraire, ces dépenses sont en hausse en Corse et, dans une moindre mesure, en Occitanie et en région Aquitaine.
Quant au reste à charge avant complémentaire santé, il a légèrement progressé en 2022 au niveau national (+ 0,69 point), pour s’établir à 54,33 %, contre 53,64 % l’année précédente.
100 % santé plébiscité pour le dentaire
L’hospitalisation occupe le principal poste de soins, avec près d’un quart (24,6 %) des dépenses enregistrées. Elle est suivie par les dépenses en dentaire et en soins courants. La réforme 100 % Santé, entrée en vigueur le 1er janvier 2021, s’est accompagnée d’un recours accru aux soins dentaires : près de 30% des bénéficiaires d’une complémentaire santé ont consulté un dentiste en 2022 (+0,30 point par rapport à l’année précédente). Pour ce poste, le reste à charge avant complémentaire représente 73,63 %.
Les tarifs en soins dentaires ont légèrement augmenté, avec un coût moyen de 129,60 euros (+ 4 euros par rapport à 2021).
Le panier 100 % Santé a été retenu pour 41,24 % des actes, ce qui en fait le choix de prédilection des Français, malgré une baisse de 1,06 point par rapport à l’année précédente. A partir d’octobre 2023, les frais dentaires ne seront pris en charge par la Sécurité Sociale qu’à hauteur de 60 %, contre 70 % actuellement.
Selon Verspieren, cela se traduira, pour ses contrats frais de santé, par une hausse de 23,2 % de remboursements supplémentaires sur les soins dentaires.
Optique : un reste à charge élevé
La réforme 100% santé a également généré une hausse des ventes de prothèses auditives (+ 68%), mais les tarifs sont restés stables et la dépense moyenne pour une prothèse est à la baisse. En 2022, elle atteint 1479,40 euros, soit 84,20 euros de moins qu’en 2021.
En revanche, la réforme n’a pas eu d’impact sur le secteur de l’optique. Le reste à charge avant complémentaire santé est resté stable en 2022, à hauteur de 99,79 %. L’utilisation du panier 100 % santé reste très minoritaire pour ce poste de soins : il représente seulement 1,86 % des actes. « Les réseaux de soins qui étaient en place avant la réforme 100 % Santé peuvent expliquer cette faible attractivité́ », commente l’étude.
Réforme des retraites : hausse des dépenses de santé
L’accalmie des dépenses médicales en 2022 ne saurait toutefois perdurer. Selon Verspieren ces dépenses « atteindront des records » en 2023. La réforme des retraites explique en partie cette hausse attendue. Dès septembre, l’âge légal de départ à la retraite sera relevé de 3 mois par année de naissance, pour atteindre 64 ans en 2030.
Cela se traduira par une hausse progressive du nombre d’assurés de plus de 60 ans, qui représentent actuellement 7 % de la population couverte et qui consomment davantage de soins (63 % de plus que la moyenne). L’assureur a évalué l’impact de la réforme : pour les 8 prochaines années, l’augmentation de la consommation de soins devrait s’établir à 2,70 % sur ses contrats frais de santé, soit une hausse annuelle de 0,34 %.