Face à l’augmentation des catastrophes naturelles, le secteur de l’assurance est de plus en plus confronté aux conséquences de dérèglement climatique. Nouveau défi : en raison des sècheresses à répétition, de nombreuses maisons construites sur un sol argileux se fissurent et menacent de s’effondrer.
Dans un épisode du podcast La Loupe, le journaliste Xavier Yvon revient sur ce phénomène, symbole d’un système assurantiel qui pourrait bien être submergé par le réchauffement climatique.
Dans un récent épisode du podcast La Loupe, le journaliste à l’Express Xavier Yvon soulève une problématique majeure : l’impact du changement climatique sur le secteur de l’assurance. Avec l’augmentation des sécheresses et des catastrophes naturelles, les assureurs français sont confrontés à une hausse des sinistres. Or, le système actuel semble mal préparé à cette réalité.
Le risque est pourtant concret : de plus en plus de propriétaires pourraient découvrir d’immenses fissures dans leurs murs à leur retour de vacances. En cause, les sols argileux qui, en période de sécheresse, peuvent provoquer des mouvements de terrain et endommager les habitations. Ce phénomène, appelé RGA (Retrait-Gonflement des sols Argileux) amplifié par le réchauffement climatique, pourrait toucher jusqu’à la moitié des maisons en France. Selon le dernier recensement du Ministère de la Transition écologique, en France, environ 10, 4 millions de maisons individuelles seraient concernées.
Certains dégâts sont énormes et peuvent aller jusqu’à la demande de mise en péril. Pour sauver la maison, il est souvent nécessaire de revoir toutes les fondations avant de tenter de réparer les dommages intérieurs et extérieurs. Or, le coût de ces travaux sont particulièrement élevés : les montants atteignent facilement 200 000 euros.
Si ce phénomène n’est pas nouveau, il concerne néanmoins de plus en plus d’habitations. Sur la période de 1989 à 2021, le montant total pour les indemnisations RGA s’élevait à 16 milliards d’euros. Sur la période 2020 à 2050, une étude faite par la Fédération des assureurs montre que cette somme devrait presque tripler, pour atteindre les 43 milliards d’euros.
Bien souvent, face à cette situation, les sinistrés sont confrontés à un excès de bureaucratie et les assurances paraissent dépassées. D’après les associations, 70% des demandes d’indemnisation sont retoquées à la première venue de l’expert d’assurance.
Toutefois, si le système actuel ne semble pas adapté à la multiplication des catastrophes naturelles et pourrait bien être submergé, les assurances sont les premières à alerter sur le sujet. Les maisons fissurées devenant le symbole d’un système en besoin de transformation.
Il s’agit de repenser les modèles pour anticiper les conséquences du changement climatique et garantir une prévoyance efficace. Un défi majeur pour les assureurs, qui devront faire preuve d’innovation, d’adaptabilité et de résilience face à un contexte environnemental en constante évolution.