L’aversion au risque, l’attachement à la pierre et la certitude d’une retraite de base assurée par la répartition n’expliquent pas tout. En matière d’investissement, ce qui fait aujourd’hui défaut à la majorité des Français est un niveau de connaissance suffisant des produits financiers et des dispositifs de placements. Un déficit de culture financière d’autant plus dommageable qu’il prive les particuliers du contrôle de leur épargne et les empêche de flécher leur argent vers des investissements responsables, pourtant largement plébiscités par la population.
Tel est l’un des enseignements chocs de l’étude réalisée par Goodvest avec l’accord de Paris sur le climat – en partenariat avec Poll&Roll [1].
Les Français plébiscitent la finance verte mais manquent de repères
Les Français expriment un réel intérêt pour l’épargne responsable. D’après l’enquête conduite par Goodvest, 75 % d’entre eux souhaiteraient pouvoir investir dans la préservation de l’environnement ou la transition écologique et 50 % dans la recherche scientifique en santé. Inversement, 88 % rejettent en bloc le financement des industries polluantes ou des énergies fossiles. « Quelque chose est en train de se passer. On observe aujourd’hui une nette accentuation du niveau d’intérêt pour la finance responsable », jauge Joseph Choueifaty, cofondateur de Goodvest, ajoutant que « ces pourcentages traduisent une volonté de mieux polariser ses investissements autour des questions sociales et environnementales ».
Si les intentions sont bel et bien là, les concrétisations, elles, se heurtent en revanche à une méconnaissance des produits d’épargne et plus largement des mécanismes financiers. Là encore, les chiffres sont édifiants : seuls 4 Français sur 10 (38 %) savent comment est utilisée leur épargne, et seulement 1 sur 3 (35 %) déclare être bien informé sur les différentes offres de placement et d’investissement proposées par les banques.
Les lacunes des institutions bancaires
À qui la faute ? Bien que les torts soient probablement partagés, l’étude pointe un manque de transparence des institutions bancaires quant à la gestion des épargnes. En effet, plus des deux tiers des sondés (68 %) indiquent que leur banquier ne les informe pas à ce sujet, à moins qu’ils n’en fassent explicitement la demande.
Néanmoins, en matière de conseils d’épargne, le banquier reste l’interlocuteur privilégié pour près de la moitié des Français (49 %). Un paradoxe d’autant plus saisissant quand on sait que seuls 18 % des particuliers ont entièrement confiance dans les conseils de leur banquier et qu’à peine 10 % ont foi dans les banques en général.
Des solutions existent pour s’épargner l’inaction !
La méconnaissance ne touche pas uniquement les produits et le fléchage de l’épargne. L’étude Goodvest montre que, plus globalement, les Français ne savent pas vers qui se tourner pour demander aide et accompagnement en ce qui concerne leurs projets d’investissement. Ainsi, 35 % mènent eux-mêmes leurs recherches et forgent leur culture financière par leurs propres moyens. Mais le risque n’est pas nul. Avec tout ce que l’on peut trouver sur le Web, il faut savoir trier les informations mises à disposition, et démêler le vrai du faux. En outre, 17 % des sondés, parfois les mêmes, demandent des recommandations à leurs proches, une proportion qui atteint même les 32 % chez les 18-34 ans. Enfin, 13 %, soit plus d’1 Français sur 10, ne se renseignent tout simplement pas.
« Le manque de connaissances des Français en matière de placements constitue une vraie problématique sociétale. Une grande partie des patrimoines sont positionnés essentiellement sur des dépôts en compte courant, sur des livrets réglementés ou des fonds en euros qui servent à financer en partie des activités non seulement délétères pour la planète, mais également massivement rejetées par les Français. Or, des solutions de placement responsables existent et ont besoin de toutes et tous pour se développer et se déployer plus largement. Chacun a la possibilité de reprendre la main sur son épargne et de devenir acteur du changement ! », conclut Joseph Choueifaty, cofondateur de Goodvest.
[1] Ce sondage a été mené auprès de 1 000 Français (18-65+) du 21 au 27 avril 2023.
Selon CP