Le 17 avril 2023, France info Occitanie sonne l’alerte sur des escrocs à l’arnaque au rétroviseur qui sévissent dans Gard. Rappel des faits… et de ce qu’il faut faire face aux arnaques à l’assurance.
Rétroviseurs, faux assureurs et vrais arnaqueurs
Il est toujours désagréable de retrouver sa voiture avec un rétroviseur cassé ! Mais dans cette arnaque, la « victime » n’est pas celle supposée…
En effet, dans le Gard, des escrocs font croire aux automobilistes qu’ils ont cassé le rétroviseur de leur voiture. Se faisant ainsi passer pour les victimes, ils appellent leur compagnie d’assurance en présence du mis en cause. Cependant, à l’autre bout du fil, c’est un complice qui joue le rôle de l’assureur et qui indique que les frais de réparation sont particulièrement importants.
Souhaitant éviter un tel montant, et le malus associé, en passant par un constat transmis à leur assurance, les véritables victimes acceptent alors la proposition de l’arnaqueur d’un versement immédiat en liquide.
De nombreuses personnes âgées, ou automobilistes inquiets des menaces de délit de fuite évoquées par l’escroc, se sont ainsi vu accompagner par ce dernier jusqu’au distributeur le plus proche et délester de 100 à 4000€ !
Des arnaqueurs dans le rétroviseur
Lorsqu’on regarde (justement !) dans le rétroviseur, on voit que les arnaques à l’assurance ne manquent pas d’esprit d’innovation ! Car, s’ils ont toujours existé, les arnaqueurs d’aujourd’hui tendent à industrialiser la pratique sans pour autant complexifier les techniques. Du faux devis avec un simple logiciel Word ou Excel à l’intimidation avec un rétroviseur cassé : ces nouveaux pièges semblent être de véritables jeux d’enfants !
Pourtant, les risques encourus pour les arnaqueurs comme pour les participants et les victimes ne sont pas négligeables :
- Une peine pénale pouvant aller jusqu’à 375 000 euros d’amende et cinq ans d’emprisonnement pour ceux qui répondent aux annonces de fraude au devis ;
- L’usurpation d’identité pouvant les faire basculer de complice à victime après avoir fourni au faussaire des informations personnelles ;
- Et le risque de se faire dérober leur code de carte bleu pour les automobilistes qui cèdent au chantage du rétroviseur.
Outre les sanctions pénales, l’article L113-8 du code des assurances prévoit également la nullité du contrat d’assurance en cas de déclaration mensongère.
Car, si une assurance victime d’une escroquerie a l’obligation d’apporter la preuve de ses allégations, elle a parallèlement le droit d’enquêter en cas de doutes. Et comme le stipule l’article 427 du code de procédure pénale : tout mode de preuve est accepté !
Arnaques à l’assurance : les conseils de l’ACPR
Face à ces nouvelles techniques des arnaqueurs à l’assurance, l’ACPR rappelle les 4 règles d’or pour s’en protéger :
- Ne jamais remplir les formulaires de contact sans connaître parfaitement le site à qui vous confiez vos informations personnelles ;
- Se méfier des « bons plans », des dénonciateurs d’escroqueries « bien intentionnés » et des produits financiers au rendement miraculeux ;
- Ne pas se fier aux « influenceurs de la finance » qui, loin d’être des professionnels du secteur, proposent de gagner (comme eux) beaucoup d’argent sans rien faire ;
- Oublier « l’âme sœur » fraîchement rencontrée sur un site dédié qui vous raconte qu’elle a gagné de belles sommes avec un investissement accessible à tous.
Et en cas de doute, vous pouvez consulter la liste noire de sites et entités non autorisés à proposer des produits assurantiels ou financiers. Un outil de recherche a également été créé pour vérifier l’authenticité d’un interlocuteur via son URL ou sa dénomination.
Autant de moyens déployés pour éviter les arnaques à l’assurance mais qui ne doit pas empêcher de suivre la règle d’or principale : la vigilance !