Frédéric Faye, Directeur RH Groupe, environnement de travail et achats et Dorothée Phélip, responsable culture et communication interne – Groupe Apicil répondent aux questions de Jean-Luc Gambey pour Vovoxx Média, dans le cadre du Magazine #5 Dessine-Moi l’Assurance.
« Ce sont les humains qui font l’entreprise »
La Marque Employeur est-elle un sujet « stratégique » pour les entreprises ? Et pour la vôtre ?
Frédéric Faye : Oui, particulièrement dans le contexte tendu du marché de l’emploi actuel où il faut savoir se démarquer pour attirer les talents. Comme toutes les entreprises, nous avons des valeurs universelles, et les nôtres (engagement, excellence, partage) associées à notre raison d’être « Par une relation proche et attentionnée, soutenir toutes les vies, toute la vie », prennent tout leur sens pour les collaborateurs, avec l’impact sur l’environnement, les politiques RSE, la valorisation de l’humain. Être dans un groupe de protection sociale, c’est être en faveur de l’humanisme ; toutes les parties prenantes de l’entreprise incarnent ce leadership humaniste auprès de leurs clients et des collaborateurs.
Nous avons donc intérêt à tout faire pour incarner ce que nous voulons représenter et nous développons aussi toute cette culture interne à travers le management.
Dorothée Phélip : Cela fait un peu plus de trois ans que nous travaillons notre Marque Employeur. Nous ne pouvons pas dire que cela n’existait pas avant ; mais aujourd’hui, ce à quoi l’on s’attache, c’est à apporter des synergies entre les différents services qui agissent pour attirer et fidéliser les collaborateurs. Le Recrutement mettait en place des actions, la Formation et la Communication aussi. Donc cela existait déjà mais la marque employeur avait moins de réalité. Alors que maintenant, tout ce que chaque service fait, nous le rassemblons sous cet objectif de renforcer notre Marque Employeur, et grâce à cette synergie, cela lui donne aussi plus de puissance.
Pour développer et soigner la Marque Employeur, faut-il pour séduire et fidéliser les collaborateurs ?
Frédéric Faye : Une Marque Employeur efficace agit sur la réputation de l’entreprise en véhiculant une image positive et fidèle à la réalité. Elle va attirer les candidats qui se reconnaissent personnellement dans les éléments de notre politique RH. C’est important, surtout, de rassurer les candidats en incarnant dès leur recrutement et tout au long de leur carrière qui nous sommes vraiment pour refléter notre promesse collaborateurs. La fidélisation et la rétention des talents sont plus que jamais un enjeu majeur pour les entreprises et en particulier pour notre Groupe. Le départ d’une figure clé de l’entreprise peut nous faire craindre un effet domino, et inciter les autres collaborateurs clés à partir également. Cela entame le moral et la motivation des équipes et peut impacter la performance de l’entreprise.
Dorothée Phélip : Ce sont les humains qui font l’entreprise et celle-ci doit être transparente et cohérente avec ce que nous affichons. Il ne faut pas que des candidats, une fois passé le pas de notre porte, aient le sentiment de découvrir un autre monde entre ce qu’ils ont vu, perçu, et ce qu’est la réalité. Nous avons des retours de candidats qui rentrent dans le groupe et qui nous disent qu’au contraire, il trouve plutôt une grande cohérence. Et cela, nous pouvons le faire car ce que nous affichons s’appuie sur des exemples, sur des preuves.
Pouvez-vous évaluer l’impact de la Marque Employeur ?
Frédéric Faye : L’impact d’une Marque Employeur s’apprécie en plusieurs séquences et sur différentes dimensions. En premier lieu, à travers le feedback que l’on peut nous donner, candidats comme partenaires. Sur le recrutement, nous avons en général un retour immédiat sur les actions qui marchent, les messages qui fonctionnent. Notamment avec les candidats shortlistés. Si un candidat nous parle spontanément de notre culture, cela veut dire que nous avons raison de mettre en avant ce qui fait notre différence. Mais aussi via les études de notoriété ou au travers des retours d’expériences de toutes nos parties prenantes.
Pourriez-vous décrire votre Marque Employeur et pour quelles raisons elle été mise en place ?
Frédéric Faye : Le premier avantage d’une Marque Employeur est qu’en la mettant en place, nous véhiculons nos valeurs, la culture de notre entreprise et sa raison d’être, ses avantages… au monde extérieur. La deuxième raison pour laquelle nous devons continuer à développer notre Marque Employeur est qu’elle nous permet de gérer notre e-réputation. Attirer plus de candidats, les meilleurs dans la mesure du possible et reflétant la diversité que nous prônons au travers notre stratégie : l’inclusion par la diversité.
Dorothée Phélip : Le partage, l’engagement et l’excellence. C’est peut-être très universel, mais nous nous attachons surtout à les rendre très opérationnels. Tout le travail sur notre promesse employeur peut s’exprimer en six mots : le talent, l’expertise, le dynamisme (avec des actions en faveur de l’intrapreneuriat par exemple), la bienveillance (l’accompagnement, le bien-être au travail), l’inclusion (qui se retrouve notamment dans notre signature Uniques ensemble), le sens (l’ADN du groupe, la solidarité, l’humanisme, la vision partagée dans notre raison d’être). Chacun de ces six items se déploie de manière très concrète au quotidien.
Quels sont, selon vous, les contours, les caractéristiques d’une Marque Employeur efficiente ?
Frédéric Faye : La Marque Employeur est non seulement un élément crucial de l’Expérience collaborateur, mais également de la productivité de l’entreprise. Elle diminue le coût du recrutement car c’est un investissement à long terme pour fidéliser les talents et éviter des campagnes de recrutement régulières et coûteuses. Si notre culture de travail est positive et qu’elle est visible sur Internet notamment, nous pouvons être sûr que les personnes dont nous avons besoin vont remarquer notre marque. Cela nous donne ainsi accès à plus de candidats désireux de rejoindre l’entreprise. Une Marque Employeur forte = employés engagés et enthousiastes.
Dorothée Phélip : Notre objectif est de se distinguer tout en restant juste. Ce qui compte est la sincérité du discours, d’être le reflet de ce que nous incarnons réellement. Les messages véhiculés doivent être authentiques, c’est-à-dire correspondre à l’existant, à la culture d’entreprise.
Le secteur de l’assurance et certains de ses métiers semblent souffrir d’un déficit d’attractivité. Quel est votre avis ?
Frédéric Faye : Certains de nos métiers sont complexes et peu connus mais le marché de l’emploi est favorable et c’est un secteur en pleine transformation. Déficit d’image ? À un moment donné ça a été le cas ; je pense que ça l’est moins. Nous cherchons toujours à avoir une symétrie des attentions, entre ce que nous développons pour nos clients et nos collaborateurs pour répondre à leurs besoins. Donc il y a forcément un rapprochement assez fort entre la Marque et la Marque Employeur. Nous avons aussi beaucoup travaillé ces dernières années avec la communication externe et corporate pour aligner nos messages.
Différentes marques du secteur de l’assurance ont des collaborateurs comme « porte-parole » ou « ambassadeur » de l’entreprise. Quel est votre avis ?
Frédéric Faye : C’est primordial. Il faut encourager l’émergence des collaborateurs internes ambassadeurs de notre marque pour soutenir, relayer la stratégie du Groupe, sociale, business, marketing, RH… Les prises de parole de nos ambassadeurs sur le web et les médias sociaux renforcent la visibilité et l’e-réputation de notre marque. Nos ambassadeurs internes nous donnent accès à leur réseau personnel et nous permettent de toucher une audience plus large.
Dorothée Phélip : Nous avons initié depuis quelques mois un programme d’employee advocacy , avec la volonté d’avoir des collaborateurs qui sont ambassadeurs de la marque, notamment sur les réseaux sociaux. Cela vaut de l’or dans le sens où les collaborateurs apportent une grande crédibilité, en plus de tout ce que pourrait engager la Marque. Nous les engageons également dans des événements internes ou externes dans le cadre d’actions solidaires, sportives ou à destination de nos clients. Cinq de nos entités employeurs sont labellisées Great Place to work . C’est d’autant plus facile et encourageant pour les collaborateurs de s’exprimer à l’extérieur quand ils savent que nous avons ce label, nous sommes légitimes pour exprimer tout ce que nous faisons.
En conclusion ?
Frédéric Faye : L’un des objectifs de la démarche de Marque Employeur est de construire une promesse employeur forte et différenciante par les différents leviers que les dirigeants jugent opportuns d’activer. Une promesse employeur repose tout au plus sur 3 à 5 points forts et authentiques de l’entreprise en tant qu’employeur.
Chez APICIL, nous faisons le choix de nous différentier par le sens, les responsabilités et l’autonomie donnés à nos collaborateurs, et notre capacité à développer leurs compétences. Notre Université d’entreprise permet à nos collaborateurs de développer leurs compétences pour s’ajuster aux évolutions et transformations du groupe d’aujourd’hui, mais aussi de demain. Notre ambition est d’être un des meilleurs employeurs de la région AURA (Auvergne-Rhône-Alpes). Mais pour cela, il faut s’en donner les moyens.
Dorothée Phélip : Tout cela est aussi un travail de cohérence en interne et c’est le rôle de la RH, des managers, des dirigeants, des collaborateurs ; nous sommes tous véhicules et porteurs de cette Marque Employeur. La cohérence doit être à tous les niveaux.
Le Groupe Apicil est un groupe français de protection sociale complémen- taire à but non lucratif fondé en 1938. Apicil est le 3e groupe de protection sociale en France, son mode de gouvernance est paritaire et mutualiste. Il soutient des causes d’intérêt général avec plus de 16 M€ consacrés aux dépenses de mécénat et d’action sociale et contribue ainsi à l’avancée de projets sociétaux majeurs.
1-Les programmes d’employee advocacy consistent à encourager les em- ployés à participer aux efforts de communication et à les inciter à partager les contenus à valeur ajoutée de leur entreprise sur leurs propres réseaux sociaux.
2-Great Place To Work® est la référence mondiale en matière d’expérience collaborateur. Les entreprises qui souhaitent candidater au Palmarès Best Workplaces doivent obtenir, au minimum, 65% de réponses positives à la moyenne des questions du Trust Index©.