Les Français vivent plus longtemps en bonne santé. Une récente étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), montre que les plus de 65 ans restent en forme plus longtemps.
L’argument de l’augmentation de l’espérance de vie est souvent mis en avant par le gouvernement pour repousser l’âge du départ à la retraite. En France, l’espérance de vie à la naissance s’allonge régulièrement mais ces années supplémentaires de vie ne sont cependant pas toutes nécessairement vécues « en bonne santé ».
C’est pourquoi la DREES, depuis 2018, publie chaque année un autre indicateur, l’espérance de vie sans incapacité, qui correspond au nombre d’années qu’une personne peut espérer vivre sans être limitée dans les activités de la vie quotidienne.
11,3 ans pour les hommes, 12,6 ans pour les femmes
En 2021, les hommes âgés de 65 ans, peuvent espérer vivre 11,3 ans sans incapacité et les femmes 12,6 ans. L’indicateur de l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a progressé depuis 2008 : + 2 ans et 7 mois pour les femmes et + 2 ans et 8 mois pour les hommes.
Sur cette période, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a crû plus vite que l’espérance de vie à 65 ans. Ainsi, parmi les années restant à vivre à 65 ans, la part de celles qui seront vécues sans incapacité est passée pour les femmes, de 44,7 % à 54,4 % entre 2008 et 2021 et pour les hommes, de 47,7 % à 59,3 %. À la naissance, les femmes peuvent espérer vivre 67,0 ans sans incapacité et les hommes 65,6 ans en 2021.
Les espérances de vie sans incapacité à la naissance ont également augmenté depuis 2008, de 2 ans et 6 mois pour les femmes et de 2 ans et 10 mois pour les hommes. En 2020, la France se situait au dixième rang des pays de l’Union européenne à 27 (UE-27) concernant l’indicateur de l’espérance de vie sans incapacité des hommes à 65 ans, un niveau au-dessus de la moyenne européenne (+ 8 mois) et au cinquième rang pour les femmes, un niveau là encore au-dessus de la moyenne européenne (+1 an et 8 mois). La France se situe également légèrement au-dessus de la moyenne européenne pour les espérances de vie sans incapacité à la naissance pour les hommes (+5 mois) comme pour les femmes (+10 mois).
Une incidence forte de la pandémie Covid-19
La pandémie causée par le Covid-19 a eu une incidence forte sur l’évolution des espérances de vie et des espérances de vie sans incapacité. En 2020, les espérances de vie sans incapacité, après révision ont stagné, alors que les espérances de vie baissaient.
En 2021, quand les espérances de vie augmentent à nouveau légèrement, les espérances de vie sans incapacité augmentent quant à elles fortement. Les évolutions des espérances de vie sans incapacité doivent être analysées avec prudence. Les entretiens ont été menés par téléphone et non en face à face.
Par ailleurs, dans le contexte pandémique où de nombreuses restrictions limitaient les activités que chacun pouvait réaliser (confinements, couvre-feux), les personnes souffrant de problèmes de santé peuvent s’être senties moins limitées durant la pandémie du fait de leur état de santé que dans des circonstances plus habituelles, car toute la population était restreinte dans ses activités.
Source : étude de la DREES sur l’espérance de vie sans incapacité