La fraude a toujours constitué une des grandes problématiques de l’assurance. Selon l’Agence pour la lutte contre la fraude à l’assurance (ALFA), elle représente au moins 360 millions d’euros en IARD en 2020.
Le Code des assurances prévoit des sanctions à l’encontre des fraudeurs… encore faut-il qu’ils soient identifiés. L’intelligence artificielle pourrait révolutionner la lutte contre la fraude dans l’assurance.
Selon un sondage mené par YouGov pour Lelynx.fr, le nombre de Français qui assument avoir commis une fraude à l’assurance a presque doublé en 2022, passant de 11 % à 20 %. Cette hausse s’explique notamment par les difficultés financières croissantes rencontrées par les assurés lors la crise sanitaire. 36 % des 18-34 ans déclarent avoir déjà fraudé leur assurance.
Chez leurs aînés de plus de 55 ans, ce pourcentage tombe à 15 %. Une différence qui peut, entre autres, s’expliquer par l’impact très fort d’un sinistre sur la prime d’assurance auto ou moto des plus jeunes.
Parmi les exemples de fraude, la fausse déclaration de sinistre, la présentation de fausses factures ou encore la fraude solidaire consistant à faire porter la responsabilité ou, au contraire, à l’endosser à la place de quelqu’un d’autre.
Jusqu’à 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende
La loi française punit les fraudeurs à l’assurance. Tout d’abord, ces derniers risquent tout simplement de ne pas recevoir d’indemnisation de la part de leur assureur auto, moto, santé ou habitation.
L’assureur peut aussi mettre un terme au contrat d’assurance en prononçant la nullité, tout en exigeant de recevoir le paiement des primes à venir. Par ailleurs, dans les cas où la compagnie d’assurance a déjà indemnisé l’assuré, ce dernier peut également être obligé de lui rembourser les sommes perçues ! L’escroquerie à l’assurance est un délit pénal, puni d’une amende pouvant atteindre 375 000 euros et 5 ans de prison.
Identifier les anomalies et les schémas de fraude
Mais pour se faire, il faut déjà que les fraudeurs soient démasqués. Et c’est là que les nouvelles technologies peuvent jouer un rôle. La start-up Shift Technology a été conçue dans cette optique. Le cœur de métier des solutions de Shift est de mettre l’Intelligence Artificielle en application pour servir au mieux les acteurs de l’assurance, notamment en les aidant à prendre les meilleures décisions.
Sur l’ensemble des processus critiques liés aux différentes étapes d’une police d’assurance, l’IA permet d’identifier des anomalies, des comportements suspects, des schémas de fraude, etc. « Bien appliquée, elle permet de donner du sens aux importants volumes de données, et surtout, de les transformer en informations actionnables » souligne Jeremy Jawish, fondateur de Shift Technology, cité dans Maddyness.
Des réseaux démantelés
L’entrepreneur cite plusieurs exemples de réseaux démantelés, comme ces fraudeurs qui brûlaient des maisons pour blanchir de l’argent et réaliser des plus-values ou qui accidentaient sciemment des véhicules haut de gamme défectueux pour se faire rembourser le prix des modèles neufs.
Shift permet également de détecter les fausses factures qui ont cours en optique ou en dentaire.
« En aidant les assureurs à prendre de meilleures décisions, nous leur permettons d’en faire plus pour leurs assurés. Nous leur procurons du temps pour créer de nouveaux produits et services, les aidons à maintenir des primes abordables, à améliorer leur expérience client… », poursuit Jeremy Jawish. « La technologie en tant que telle n’est ni bonne ni mauvaise : elle est un outil que chacun peut choisir d’utiliser à bon ou à mauvais escient, et je pense que si nous parvenons à nous en servir correctement et à la mettre à notre service, elle saura nous récompenser. »
Les potentialités offertes par l’intelligence artificielle intéressent les assureurs et leur permet de gagner en compétitivité et de mieux servir les assurés honnêtes.