Génération, société de courtage du groupe Adelaïde, spécialisée dans la gestion de contrats Santé et Prévoyance d’entreprises, appuie ses analyses sur les habitudes de consommation de plus de 2 millions de bénéficiaires.
Si le 100% Santé atteint son objectif pour l’audiologie et le dentaire, les effets de la réforme peinent encore à se montrer pour l’optique
La réforme du 100% Santé visait à étendre l’accès aux soins des Français, notamment dans les secteurs de l’audiologie, du dentaire et de l’optique. En 2022, le recours au panier 100% Santé dans les deux premiers se confirme à nouveau avec une hausse respective de 2,2 points pour l’audiologie et de 1,2 point pour les prothèses dentaires par rapport à l’année 2021.
On remarque notamment une très nette hausse de la consommation en matière d’audiologie qui vient une nouvelle fois démontrer que le 100% Santé propose une réponse attendue au renoncement aux soins qui était particulièrement constaté sur ce domaine (plus 11,1% entre 2021 et 2022).
En revanche, avec une augmentation de 0,3 point, aucun démarrage significatif ne s’est imposé dans le domaine de l’optique. Avec des chiffres très impactés par la limitation du remboursement des montures à partir 2020 et la faible utilisation du 100% Santé sur ce poste, le reste à charge demeure élevé sur l’optique.
« Deux ans après son lancement, les assurés semblent s’être approprié le 100% santé et celui-ci a rempli les objectifs qui lui étaient assignés pour l’accès aux soins audios et dentaires. Pour l’optique, il semble nécessaire d’approfondir et d’actualiser le dispositif, ce qui va dans le sens des récentes annonces ministérielles sur l’extension du 100% Santé» déclare Matthieu Havy, directeur général de Génération
Une baisse d’attrait confirmée pour les tendances ayant émergé lors de la pandémie (médecines douces, le bien-être, la prévention, la téléconsultation)
Le baromètre annuel 2021 faisait état d’un important attrait pour les médecines douces, la recherche du bien-être et le recours à la prévention, liée notamment à la mise en place la même année d’un dispositif spécial de prise en charge de lutte contre la souffrance psychique générée par la crise sanitaire. Cette tendance n’a pas été confirmée dans les éditions de juin et septembre 2022 qui constataient une baisse des consultations de psychologie et un ralentissement des actes de médecines douces.
La fin du dispositif a notamment marqué une baisse du nombre de consultations de psychologue non remboursées (qui demeurent cependant nettement supérieures à celles de 2019). Cette nouvelle édition du baromètre confirme la tendance : la consommation dans ce domaine reste 3 fois supérieure à celle de 2019.
En ce qui concerne l’évolution des tendances remarquées lors de la pandémie, le baromètre permet de constater :
- Le ralentissement de l’augmentation d’actes de médecine douce avec une moyenne nationale portée à 36,2 actes pour 100 bénéficiaires au titre de l’année 2022.
- Une nouvelle chute de la part des téléconsultations de médecin généraliste (moins 5,5% depuis 2019) liée aux évolutions réglementaires. Plus précisément, la part des téléconsultations sur le nombre de consultation de médecin généraliste qui semblait se stabiliser autour des 7% en 2022 a chuté à 4% à partir du mois d’octobre (depuis le 1er octobre 2022, le taux de remboursement des téléconsultations généralistes est désormais identique à celui d’une consultation physique).
Un remboursement moyen qui continue d’augmenter
Sur l’année 2022, on observe une augmentation du remboursement moyen par bénéficiaire de 2,9 %, par rapport à l’année 2021. Cette augmentation globale des remboursements peut trouver plusieurs explications à la fois démographiques, économiques, sanitaires, géographiques et règlementaires telles que l’évolution du nombre d’actes, des coûts, des changements d’habitudes de consommation, de garanties ou la création de nouveaux actes.
Ainsi, la part de la pharmacie dans les remboursements effectués chez Génération a augmenté de 6,5% au cours de l’année passée avec une très nette augmentation de la consommation destinée aux enfants et une augmentation significative du recours au vaccin (+36,5%).
Par ailleurs, on observe également une augmentation de la part des soins liés aux auxiliaires médicaux, les actes de radiologie et de spécialité, avec une augmentation de 10,6% des coûts liés aux transports.
Accès ici au Barometre_sante_annuel_janvier2023_v2 (4)