France Assureurs, Fédération rassemblant 248 entreprises d’assurance et de réassurance, publie sa sixième cartographie des risques de la profession. Les cyberattaques, le dérèglement climatique et l’environnement économique dégradé constituent les trois principales menaces identifiées par la profession.
Le risque de pénurie de matières premières et d’énergie ainsi que le risque politique mondial arrivent en 4e et 5e positions.
À la fin de l’année 2022, France Assureurs a interrogé pour la sixième année consécutive près de 600 personnes issues des équipes dirigeantes du secteur de l’assurance et de la réassurance en France. Pour chaque risque identifié, les dirigeants ont donné leur appréciation de l’impact direct sur leur entreprise en termes de fréquence et de gravité potentielle à moyen terme.
Des sinistres climatiques dont les coûts pourraient doubler
À un horizon de cinq ans, les cyberattaques, le dérèglement climatique et l’environnement économique dégradé sont les trois principaux risques identifiés par la profession. Le risque de cyberattaque se maintient en tête du classement des risques depuis la première édition de la cartographie des risques il y a six ans.
Sur ce risque, les assureurs encouragent la prévention et la formation de tous les acteurs pour se protéger. Le dérèglement climatique conserve la deuxième place du classement, après une année 2022 marquée par l’ampleur des sinistres climatiques, avec la répétition d’épisodes de grêle, de tempêtes et d’incendies, mais aussi une sécheresse qui pourrait être la plus grave jamais connue.
Ces événements confirment la tendance dévoilée en 2021 dans l’étude de France Assureurs sur le coût des sinistres climatiques qui pourrait doubler sur les 30 prochaines années par rapport aux 30 dernières. Le dérèglement climatique est aujourd’hui l’un des défis majeurs à affronter. L’environnement économique dégradé qui regroupe les risques liés à l’inflation, la stagflation ou la croissance en berne, progresse de deux places par rapport à l’année dernière pour atteindre la troisième position du classement.
Sans surprise, le risque de pénurie de matières premières et d’énergie ainsi que le risque politique mondial intègrent le haut du classement, respectivement 4e et 5e. Le conflit russo-ukrainien a, en effet, remis sur le devant de la scène l’intrication entre risque géopolitique et sécurité des approvisionnements en énergies fossiles ou en métaux et minerais. Les ruptures d’approvisionnement de ressources observées en 2022 pourraient durablement marquer l’environnement des risques.
Un rôle de vigie
« Avec cette sixième édition de sa cartographie, France Assureurs assume son rôle de vigie pour l’ensemble des acteurs de l’économie en proposant une analyse prospective des risques. Les cyberattaques et le dérèglement climatique demeurent en tête du classement » souligne Florence Lustman, présidente de France Assureurs. « Leur relative stabilité dans notre cartographie démontre qu’il s’agit là des principaux défis auxquels nous devons collectivement faire face. La montée en puissance du risque politique et du risque de pénurie d’énergie et de matières premières dans notre cartographie 2023 fait écho au retour de la guerre en Europe. »
Des risques et des défis pour la profession
Les risques émergents font apparaître de nouveaux besoins auxquels les assureurs et réassureurs doivent répondre. Pour un très grand nombre d’acteurs, la qualité des données représente encore le premier axe de travail pour le secteur.
Trois autres axes sont également bien identifiés par le secteur. Le dérèglement climatique, assorti du risque de transition vers une économie bas-carbone : la profession de l’assurance se trouve en première ligne pour couvrir ces risques et accompagner les populations et les entreprises, en particulier dans la mise en place de plans de prévention.
Les mutations technologiques, au premier rang desquelles les cyberattaques : le dynamisme de ces risques alimente les attentes des populations auprès de la profession en termes de demandes de protection. Enfin, les équilibres démographiques demeurent un dernier axe de recherche et d’innovation pour la profession pour accompagner les populations dans le vieillissement démographique qui touche la grande majorité des économies avancées et même une partie des économies en développement.