Une (r)évolution qui n’a probablement pas échappé au secteur des assurances
De toute évidence, 2023 va signer le glas des conditions de travail telles que la France les a vécues avant la pandémie du Covid 19. Les confinements successifs ont mis en lumière l’incapacité du monde du travail à être réactif face à des contraintes externes. Contrairement aux Anglo-saxons qui ont sur nous une grande avance concernant le télétravail et autre méthode de coworking, nous continuons poussivement à fonctionner sur des méthodes inadaptées.
Force est de constater depuis ce mois de janvier 2023 les exemples de nouvelles initiatives pour introduire et accompagner le travail hybride et asynchrone. Et le secteur de l’assurance n’est pas le dernier à avoir accompli certaines avancées dans ce domaine, comme l’initiative récente des Mutuelles du Soleil qui vient de mettre en place pour ses collaborateurs, la semaine de 4 jours. Il est peut-être temps de faire évoluer la façon dont la plupart des entreprises gèrent l’organisation du travail à l’ère post-Covid.
Un retour à la normalité vécu comme un retour en arrière
Une étude conduite par Opinion Way souligne concrètement trois points :
- les Français estiment perdre près d’une journée de travail par semaine dans des réunions inutiles,
- un tiers aimerait travailler plus de manière asynchrone
- près d’un sur deux (46 %) envisagerait de changer d’emploi, justement à cause d’un manque de flexibilité.
Il y a donc une attente croissante en matière de flexibilité horaire et de lieu de travail. Les épisodes de télétravail et de travail hybride de l’ère Covid ont été riches d’enseignements. Et un retour au bureau n’est ni attendu unanimement par les salariés ni souhaitable d’un point de vue managérial.
Pour les employés, un retour à la situation d’avant serait donc vécu comme un retour en arrière et une régression. Les chiffres moyens des CA en France de2020 à 2022 à l’appui, le travail hybride offre des gains de productivité concrets et l’engagement des salariés est positivement influencé lorsqu’un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle s’instaure. Les grands principes de la QVT (qualité de vie au travail) n’ont pas été démentis !
Les bienfaits du travail asynchrone ?
La présente étude met également en lumière les bienfaits du « travail asynchrone » — autrement dit, un travail où les échanges ne se font pas forcément au moment où toutes les personnes concernées sont présentes (vidéos asynchrones, échanges de fichiers dans des espaces de partages, etc.) par opposition au travail « synchrone » ou « travail en temps réel » (téléphone, visioconférence, réunion, etc.).
Les actifs français travailleraient en moyenne 17 heures par semaine en mode asynchrone. Ce type de travail permettrait de diminuer le stress, de se recentrer sur l’essentiel des missions, et donc de gagner en productivité. Il permet également de mieux échanger entre salariés et de trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Limiter le risque de fuite des talents
Si les outils de Digital Workplaces sont désormais bien présents dans les entreprises, la volonté managériale, elle, semble moins l’être. Ainsi, et toujours selon cette étude, 76 % des Français souhaiteraient bénéficier de conditions encore plus flexibles, que ce soit en termes d’horaires (64 %) ou de lieux de travail (55 %). Alors, après la fuite des cerveaux dans le secteur de la recherche, gare au risque de fuite des talents, notamment dans les secteurs des services et de la technologie !
Car 46 % des employés envisageraient aujourd’hui de changer d’emploi pour ces raisons. Un chiffre en hausse de +5 points en moins de 6 mois. Si les jeunes restent les plus nombreux à se dire prêts à démissionner (60 % chez les moins de 35 ans), la hausse est particulièrement forte chez les 35 à 49 ans (47 %, +8 points). Toutefois, attention à l’effet « boomerang », car beaucoup de ceux qui ont démissionné commenceraient à le regretter. La Grande Démission céderait ainsi doucement la place à la Grande Déception.
Alors que le débat sur le travail hybride et le Future of Work entre dans sa troisième année, il est en tout cas plus clivant que jamais.