La richesse d’une entreprise est avant tout humaine. Dans un contexte de marché de l’emploi tendu, la guerre des talents fait rage. Les entreprises cherchent de plus en plus à diversifier les profils pour s’enrichir de talents complémentaires.
C’est une photo qui a enflammé les réseaux sociaux. Huit hommes blancs, la cinquantaine, en costume-cravate, alignés pour signer un partenariat entre HEC et Polytechnique. Aucune femme, aucun jeune aucune minorité ethnique, aucune personne en situation de handicap. Le degré zéro de l’inclusion.
Recruter les bons collaborateurs n’est pas une chose aisée ; la plupart des personnes ont pour habitude de choisir des collaborateurs qui leur ressemblent ; ce syndrome du clonage s’inscrit dans ce qu’on appelle l’aisance cognitive ; c’est une façon de faire confortable pour notre système de pensée qui ne met pas à rude épreuve notre système de valeurs ; la tolérance n’est pas convoquée, car le choix s’aligne sur la sécurité de l’uniformité, au risque de fabriquer l’ennui. Le défi de l’entreprise est précisément de sortir de ce schéma et d’organiser la dissonance cognitive pour poser les bases d’un fort leadership collectif.
C’est une erreur de penser qu’il suffit d’assembler des personnes ayant un fort niveau d’intelligence pour avoir la meilleure équipe. Le génie est, au contraire, de créer des combinaisons atypiques pour challenger les intelligences des uns et des autres et offrir ainsi le meilleur à l’entreprise, analyse un article de La Cabrik, qui n’hésite pas à paraphraser Albert Einstein. « La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse disait Albert Einstein ; on pourrait dire la même chose de la diversité ».
Accueillir la différence et ouvrir les regards
Ceux qui ont lu les biographies de Steve Jobs et d’Elon Musk savent qu’une des clefs du succès de la créativité de leurs entreprises est précisément d’avoir su créer un environnement qui oblige les personnes à se croiser naturellement pour partager, collaborer ou juste faire connaissance. « Accepter la diversité, c’est en réalité accueillir la différence pour ce qu’elle est et faire la place à de nouvelles conceptions en donnant sa chance à des talents qui jusqu’alors n’avaient sans doute pas osé s’exprimer voire se révéler, par crainte d’être jugé ou exclu. Car un regard nouveau, une approche et une sensibilité décalée voire disruptive sont susceptibles de remettre en question le modèle de performance, les méthodes de travail voire la culture interne pour inviter l’entreprise à se réinventer » explique Ingrid Bianchi, dirigeante de Diversity Source Manager dans un article de JobSféric.
Passeport Avenir a lancé récemment son Manifeste pour la diversité des talents, dans l’école et dans les entreprises. Signé par des chefs d’entreprise, ce document témoigne d’un engagement à accueillir tous les jeunes, plus particulièrement ceux issus des milieux populaires, à agir contre les stéréotypes et à renforcer les partenariats entre l’école et l’entreprise.
Le travail à temps partagé constitue une autre belle façon d’apporter en entreprise cette richesse de la diversité. Le professionnel, qui a rencontré dans d’autres missions des situations très variées, arrive avec un regard neuf et expérimenté.
À la fois pleinement embarqué dans l’entreprise, et offrant un point de vue extérieur, il puise dans son répertoire de situations et de solutions pour construire la meilleure approche. Le temps partagé permet ainsi à une jeune entreprise d’avoir accès à des compétences pointues qu’elle ne pourrait autrement pas se payer, ou dont elle n’aurait pas besoin à temps plein, tandis que l’expert apprécie la variété des missions et reste ancré dans le long terme, argumente dans un article de Talent sur Mesure.
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