Repousser l’âge de la retraite aura des conséquences en matière de prévoyance, avertit le président de la Fédération nationale de la Mutualité française.
La prévoyance couvre en effet les risques de décès, d’incapacité de travail ou d’invalidité. Selon les assureurs, l’allongement de l’âge de départ à 65 ans serait de 10 millions d’euros supplémentaires.
La future réforme des retraites voulue par le gouvernement aura « des conséquences pas anodines », prévient Éric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité française, interviewé par franceinfo. Il explique que les « impacts seront plus élevés en matière de prévoyance sur les contrats des mutuelles ». Le report du départ de l’âge à la retraite à 65 ans « pourrait aboutir à une nécessité de coûts en prévoyance aux alentours de 10 milliards d’euros » supplémentaires, estime Éric Chenut. Selon une estimation réalisée au printemps, les assureurs craignent que les coûts augmentent de plus de 43 % en raison de la réforme des retraites. À l’heure actuelle, la prévoyance collective, qui couvre les risques de décès, d’incapacité de travail ou d’invalidité représente 13 milliards d’euros.
Sur les 10 milliards d’euros supplémentaires qui risquent d’être engendrés par la réforme des retraites, 8 milliards relèveraient directement des conséquences de la réforme sur les personnes en invalidité. Les 2 milliards restants représenteraient quant à eux l’augmentation de cotisations supplémentaires sur les actifs actuels. Il s’agit là d’estimation, en attendant que le projet définitif des retraites soit connu. Selon les conclusions des négociations menées entre l’exécutif et les partenaires sociaux, « les modèles pourraient être réajustés », précise Éric Chenut.
Un risque d’accident de travail augmenté
Autre paramètre à prendre en compte, l’accidentologie au travail. En effet, plus on avance dans l’âge, plus les risques d’accident au travail augmentent. Philippe Delerive, directeur gestion du risque et assurances du groupe Exponens, cité dans Capital, estime que relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans augmenterait de 20 % les cotisations prévoyance arrêt de travail. Éric Chenut juge pour sa part que, « au regard des conditions de travail de certains salariés qu’il faudra se poser la question de la reconversion ».
Des enjeux importants qui vont devoir être pris en compte par les assureurs. Un chantier majeur pour les années à venir, sur lequel nous reviendrons régulièrement dans L’Assurance en mouvement.
Source : interview franceinfo