Après les « soft skills », les compétences comportementales très recherchées en entreprise ces dernières années, les recruteurs scrutent désormais les « mad skills », littéralement les « compétences folles ».
Des compétences atypiques qui font la singularité d’un candidat et qui gagnent à être valorisées.
Les recruteurs recherchent désormais des profils singuliers. Du moins, ils ne se concentrent plus uniquement sur les compétences techniques et professionnelles (hard skills) et les compétences comportementales (soft skills), rapporte le magazine Neon. L’originalité d’un candidat est désormais scrutée, comme des compétences à part entière.
Le concept de mad skills est né aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley, berceau de l’innovation technologique. La notion a commencé à être utilisée en France dès 2019, mais la crise sanitaire a renforcé son déploiement, en chamboulant les codes du travail.
« Les entreprises ont plus que jamais besoin de profils qui sortent du cadre, qui n’ont pas peur du changement, qui sauront être résilient, mais aussi qui sauront faire preuve d’adaptabilité et de polyvalence », souligne Florian Tran, psychologue du travail et des organisations, consultant et responsable de pôle, au cabinet de conseil indépendant Ekilibre, cité dans Ouest-France.
Penser out-of-the-box
« Les crises font voler en éclat l’ordre établi. Elles agissent comme des révélateurs : les imposteurs sont démasqués, les incompétences, imprévisions, décisions prises au détriment de l’intérêt collectif ou luttes de pouvoir apparaissent au grand jour. Les profils atypiques dotés de mad skills, eux, s’avèrent d’une grande aide grâce à « leur capacité à penser out-of-the-box, à être visionnaire, à faire des associations et des liens inédits. Leurs atouts ? Une intuition hors norme, leur capacité à détecter les signaux faibles, les failles, leur imagination, curiosité et vision globale » ajoute Myriam Ogier, coach spécialisée dans les profils atypiques citée dans le média en ligne Welcome to the jungle
Concrètement, les « mad skills » regroupent les compétences acquises, via des expériences personnelles qui sortent de l’ordinaire comme la pratique d’une activité sportive, créative, associative mais aussi des expériences hors du commun, une maladie, une épreuve ou une expatriation…
Florian Tran insiste d’ailleurs sur le fait que « même les échecs, peuvent être cités comme à l’origine du développement de mad skills, en expliquant, bien sûr, la façon dont on a procédé pour dépasser la difficulté, et comment on en ressort grandi ».
Savoir valoriser ses mad skills
A l’heure où la guerre des talents fait rage et où les entreprises soignent particulièrement les recrutements, les mad skills peuvent faire la différence. Selon un sondage publié par Indeed en 2019, 68 % des recruteurs attachent de l’importance aux « expériences personnelles et hobbies à la lecture du CV », et 54 % déclarent qu’une expérience professionnelle atypique a déjà eu un impact positif sur leur décision d’embauche. Il est donc important de valoriser les mad skills dès la rédaction du CV.
Pour les candidats, il s’agit de s’appuyer sur leurs réalisations personnelles selon le type d’emploi auxquels ils prétendent, de mettre davantage en valeur leurs centres d’intérêt et d’utiliser leur mad skills comme des lignes directrices pour donner du sens à leur parcours et vendre leur personnalité. Pour le recruteur, il s’agit d’accorder plus de place à la personne en tant que telle pendant l’entretien et de laisser au candidat des opportunités de s’exprimer sur qui il est vraiment. Alors, prêts pour mettre un peu de folie dans votre vie professionnelle ?