Menée pour l’Action Tank Entreprise et Pauvreté et La Banque Postale, en partenariat avec le Boston Consulting Group (BCG), une étude met en évidence la « double pénalité de pauvreté » qui concerne 9,2 millions de personnes pauvres en France.
Divers mécanismes liés aux modalités de consommation et structures de marché viennent grever encore davantage le pouvoir d’achat de ces personnes, en renchérissant le coût unitaire de biens et services, notamment en termes de charges liées au logement, de transport ou de crédits. Forts de cette étude et dans un contexte de crise énergétique et de reprise inflationniste, la filiale du groupe MAIF Altima Assurances et le groupe HLM Habitat Réuni proposent une offre d’assurance habitation spécifiquement adaptée au parc social.
Qu’est-ce que la « double pénalité de pauvreté » ?
Ce phénomène désigne le fait que « les ménages pauvres doivent, en plus de subir un pouvoir d’achat plus faible, payer un même bien ou service plus cher par unité de consommation que le consommateur médian. » Sachant que l’étude se base sur le seuil de pauvreté monétaire établi par les dernières données 2019 de l’INSEE, à 60% du revenu médian en France métropolitaine.
Ce phénomène a notamment été mis en lumière sur les trois catégories de dépenses suivantes, pour lesquelles « les ménages pauvres paient plus cher, pour une même unité de consommation, que des ménages non-pauvres » :
– Transports : +312 euros de double pénalité brute annuelle, soit + 13,5% des dépenses
– Charges liées au logement (hors loyer) : +231 euros de double pénalité brute annuelle, soit + 13% des dépenses
– Assurances : +199 euros de double pénalité brute annuelle, soit + 16% des dépenses
Ainsi selon les profils, de nombreux ménages sont confrontés à une double pénalité pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros par an. Pour 2022, l’étude a estimé la double pénalité brute totale annuelle à 1 536 euros, soit 8,7% des dépenses des foyers concernés. Certaines aides perçues par les personnes en difficultés permettent cependant de réduire les effets de cette double pénalité : on parle alors de double pénalité « nette » mais d’après l’étude, ces aides ne permettent de réduire la double pénalité que de 96 euros.
Quelles sont les causes de cette double pénalité ?
L’étude met en avant les explications suivantes :
– effet de volume : « les coûts fixes pénalisent les ménages pauvres car ceux-ci consomment des plus petites quantités »
– effet d’exclusion : « le profil de risque et-ou le manque de trésorerie des ménages pauvres ne leur permet pas d’accéder à des biens de qualité moyenne »
– manque d’information ou de mauvais arbitrages : « par manque d’informations les ménages pauvres ont des comportements de consommation en leur défaveur »
– effet de localisation : « conséquence de l’effet d’exclusion sur l’immobilier, les ménages pauvres sont pénalisés par la localisation de leur logement »
Au vu de ces constats, l’Action Tank Entreprise et Pauvreté invite les entreprises à « développer des offres inclusives qui ont un effet de réduction de la double-peine brute. C’est une des raisons d’être de l’Action Tank que de définir les contours, les conditions de telles offres et de favoriser leur passage à l’échelle. »
Quant aux pouvoirs publics, ils ont naturellement aussi « un rôle à jouer, au travers de règlementations protégeant les clients les plus fragiles, et d’aides ciblées permettant de réduire la double-peine nette. »
L’offre Habitation d’Altima Assurances, en partenariat avec Habitat Réuni
Dans leur communiqué de presse commun, les deux partenaires Altima Assurances et le groupe HLM Habitat Réuni, qui représente 36 bailleurs répartis dans 10 régions françaises, reprennent à leur compte l’étude d’Action Tank Entreprise et Pauvreté, leur nouvelle offre d’assurance Habitation se voulant une réponse à cette question de la double pénalité de pauvreté.
Les deux partenaires s’appuient en effet sur deux constats :
– d’après l’étude d’Action Tank, « les ménages à faibles revenus sont pénalisés sur leur tarif d’assurance habitation jusqu’à 7%, du fait de contrats inadaptés aux logements sociaux. »
– d’après un constat d’Habitat Réuni, « une précarité croissante des nouveaux entrants dans les logements sociaux est à l’œuvre : 70% d’entre eux ont des ressources inférieures aux plafonds PLAI (Prêt Locatif Aidé d’Intégration). »
D’une durée de 4 ans, ce partenariat porte ainsi sur la commercialisation d’une offre d’assurance habitation exclusivement accessible aux locataires des 36 bailleurs d’Habitat Réuni. « Adaptée aux besoins réels des locataires, sans pour autant tenir du low cost », l’offre se base sur les atouts suivants :
– un contrat « complet, sans option, qui intègre la protection des biens de tous les occupants ainsi que de nombreuses garanties d’assistance »
– une tarification « simplifiée, basée sur deux critères, le nombre de pièces et la localisation du logement »
– une « souscription facilitée », via le canal digital ou par téléphone avec l’aide d’un conseiller
– une offre « ouverte à tous les locataires des bailleurs sociaux, même après une résiliation par un autre assureur. »
Une offre au bénéfice du pouvoir d’achat des assurés ?
Ayant déjà fait l’objet d’une phase de test auprès de quelques bailleurs sociaux, ce contrat d’Assurance d’Habitation sera désormais disponible sur l’ensemble du parc d’Habitat Réuni. Son Président Luc Legras salue « ce partenariat avec un assureur engagé, entreprise à mission, qui enrichit les actions du groupe au profit du pouvoir d’achat des locataires. »
Du côté d’Altima Assurances, la Directrice Générale Françoise Peronnet souligne que « la signature de ce nouveau partenariat va permettre à 178 000 locataires sociaux d’accéder à une offre adaptée à leurs besoins. Dans un contexte toujours plus inflationniste, il nous paraît crucial en tant qu’assureur d’adapter notre gamme de produits pour que chacun puisse s’assurer et couvrir son foyer. »
Insistant sur le « coût maitrisé » de l’offre et le gain en pouvoir d’achat offert aux locataires, les deux partenaires entendent améliorer continuellement leur offre comme l’indique Françoise Peronnet : « le travail d’Altima ne s’arrête pas là : nous allons accompagner proactivement Habitat Réuni dans le déploiement du produit, tout en restant dans une démarche d’amélioration continue. »