La fintech Qantev, spécialisée dans l’analyse et l’automatisation des remboursements des frais d’assurance santé, souhaite révolutionner l’assurance santé dans le monde en misant sur l’intelligence artificielle.
À sa tête, Tarik Dadi, entrepreneur inspiré et inspirant, qui avait sillonné le monde pour accompagner la transformation digitale du groupe AXA avant de créer son entreprise et Hadrien de March, polytechnicien.
Qantev s’est donné pour mission de simplifier le travail des assureurs en exploitant les données de remboursement santé grâce à l’intelligence artificielle.
La conformité aux réglementations locales relatives à la confidentialité et à la protection des données constituent des préalables. « Les assureurs santé accumulent énormément de données à la suite des demandes de remboursement ou de prise en charge, les stockent, mais ne les utilisent pas pour la prise de décision au quotidien ! Les décisions sont prises manuellement sur la base de documents scannés, par une armée d’infirmiers, de médecins et d’opérateurs qui traitent des documents papiers toute la journée et prennent des décisions très importantes et très coûteuses en se basant uniquement sur leur connaissance et sur un fichier Excel » souligne Tarik Dadi, interviewé par Médias 24.
Un constat qui s’applique même aux marchés très matures. « L’assurance privée collecte et analyse les mêmes types de données et a les mêmes process, qu’elle soit à Tokyo ou à Bogota ».
Un patient mieux soigné coûte moins cher
Aujourd’hui, Qantev propose une plateforme SaaS qui permet aux assureurs d’agréger toutes les données liées aux demandes de remboursement et d’aider à la prise de décision grâce aux technologies et à des techniques de traitement des données avancées, à l’intelligence artificielle et au machine learning. « Nous nous sommes donné pour mission d’aider les assureurs à amener leurs patients vers les meilleurs soins. Un patient mieux soigné coûte moins cher. La prévention est la clef. Les assureurs veulent être des partenaires des parcours de soins, et pas seulement des payeurs ».
Au moyen de ses algorithmes, la solution permet l’analyse de données complexes, la vérification de la couverture des soins par la police d’assurance, l’analyse des factures, des ordonnances ou des contrats entre les prestataires de soins et l’assureur.
En automatisant les différents processus de la chaîne de remboursement assurantielle, cette intelligence artificielle envoie à l’assureur, en quelques minutes, un diagnostic et une analyse complète de la demande de remboursement.
Et faisant d’une pierre deux coups, la startup aide les assureurs à améliorer la satisfaction des patients, car le temps de traitement – et donc de réponse – lié aux demandes de remboursement se réduit ; mais aussi l’excellence opérationnelle de l’assureur, car la solution permet une prise de décision rapide, voire automatique, de limiter les erreurs de traitement et d’identifier les abus des prestataires de soins.
15 % d’erreurs ou d’abus
Annuellement, jusqu’à 15% des dépenses des compagnies d’assurance sont considérées comme des paiements à tort du fait d’erreurs ou d’abus. Ce montant peut s’élever à plus de « 80 milliards de dollars au niveau international », d’après Tarik Dadi.
Tarik Dadi possède déjà une solide expérience des datas dans l’assurance. En 2015, le jeune entrepreneur fraîchement diplômé en mathématiques computationnelles et en intelligence artificielle, à AgroParisTech et à l’Université Paris Dauphine, rejoint le groupe AXA en tant que Senior Data Scientist avec une mission précise : « accompagner le top management pays à mettre en place des stratégies et projets data pour moderniser leurs procédures. »
Après une expérience chez Natixis en tant que Lead Data Scientist, Tarik Dati rencontre Hadrien de March, son futur associé, polytechnicien qui a travaillé dans la finance des marchés chez Goldman Sachs à Hong Kong.
Les deux trentenaires décident de réunir leurs expertises de pointe nécessaires à la rationalisation du projet et au développement de méthodes et outils pour la création d’une entreprise DeepTech.
Ainsi, en 2019, Qantev voit le jour à Paris. Elle dispose aujourd’hui d’une antenne à Londres, et un deuxième bureau de représentation sera bientôt ouvert en Asie.
Sa solution est majoritairement commercialisée auprès des principaux acteurs de l’assurance santé dans plusieurs régions du monde comme la Thaïlande, Singapour, la Malaisie, l’Angleterre, le Mexique, les États-Unis, le Maroc et Hong Kong. « Dans certains pays, la santé est très libérale. Les assureurs doivent travailler avec des réseaux, des hôpitaux. Nous les accompagnons dans cette démarche. »
Aujourd’hui, Qantev connaît une croissance à trois chiffres qui doit être soutenue par le recrutement de nouveaux talents dans plusieurs postes. L’entreprise vient de lever 10 millions de fonds en série A pour poursuivre son développement, notamment en Amérique du Nord et en Asie, en créant des bureaux de proximité.