Après avoir écumé les réseaux sociaux et renforcé leur marque employeur, les recruteurs comptent bien exploiter les potentialités du métavers, cet univers virtuel à partir duquel peuvent naître des collaborations bien réelles.
La startup spécialisée dans le recrutement Hippolyte-RH s’est associée à l’IFOP pour mener une enquête auprès de 1300 actifs en poste, en France, représentatifs de la population de l’Hexagone. L’objectif de cette dernière ? Faire ressortir les attentes et les pratiques des candidats, mais aussi des entreprises en matière de recrutement.
Les réseaux sociaux ne sont plus les seuls terrains de jeu des recruteurs et des candidats qui s’intéressent désormais au métavers. Cet environnement virtuel a déjà été testé par Carrefour, pour attirer des ingénieurs notamment. Pourtant décriée, cette expérience aurait attiré ceux qui sont en recherche d’emploi.
En effet, toujours d’après une enquête d’Hippolyte-RH, « 51 % des Français seraient prêts à participer à une opération de recrutement effectuée dans le métavers. Un chiffre qui s’élève même à 69 % chez les 18-24 ans et à 84% au sein des personnes en recherche active d’un emploi ».
Pour Guillaume Bailleul, fondateur et CEO de la startup, le métavers représente donc une opportunité que les entreprises doivent davantage investir. « Il pourra aussi leur permettre d’envoyer un signal fort aux plus jeunes, en leur montrant qu’elles sont à la page et qu’elles peuvent même entre pionnières dans la digitalisation. Cela plaît aux candidats, en particulier ceux du numérique, et ça peut faire la différence sur un marché́ de l’emploi tendu. »
Un manque de démocratisation du métavers
En octobre, ESCP a lancé une nouvelle formation Metaverse for Business, et organisé, avec Les Échos et Netexplo, un cycle de conférences dédiées à l’impact du métavers dans le monde du travail. Thomas Pontiroli, journaliste aux Échos, a profité de cette conférence pour apporter un éclairage sur les grandes tendances qui ont marqué le métavers depuis un an.
Il a tenu à remettre en contexte la notion de métavers, toujours floue pour les consommateurs, mais aussi pour le groupe Meta qui ne qualifie toujours pas son univers virtuel, Horizon Worlds, de métavers.
Aujourd’hui, le métavers ne s’est toujours pas démocratisé auprès du grand public. « Meta attendait 500 000 utilisateurs mensuels sur Horizon Worlds après un an, ils en sont aujourd’hui à 200 000 », constate Thomas Pontiroli.
Première nouveauté : pour pallier l’échec de cet environnement virtuel, Meta souhaite rendre disponible Horizon Worlds sur PC et smartphone, dans les prochains mois. Ce déploiement massif en cross-platform devrait démocratiser cette innovation au plus grand nombre et ainsi propulser le métavers sur le devant de la scène.
Carrefour recrute via le métavers
Aujourd’hui, plusieurs métavers existent : Decentraland, Horizon Worlds, Sandbox… Pour autant, avec une expérience similaire sur chacun de ces univers virtuels, les résultats restent aujourd’hui assez décevants pour toutes les plateformes.
Thomas Pontiroli parle d’effet d’emballement autour de ces technos, de la part des sites eux-mêmes et de Meta, mais aussi des entreprises, à l’image de Carrefour qui a lancé une campagne de recrutement sur le métavers pour séduire des data scientists. Là encore, les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Le journaliste des Échos compare ces échecs avec l’emballement médiatique autour des NFTs et du Web 3.0.
Pour Frank Bournois, DG d’ESCP, nous sommes à une époque charnière du monde de l’entreprise. Les lignes bougent dans les organisations, notamment en matière de digital. « La technologie, c’est aussi le management de la technologie, son introduction dans les entreprises, le management des hommes qui doivent s’adapter, le commercial, le marketing les pratiques du consommateur », explique Frank Bournois.
Ainsi, pour le DG d’ESCP, les écoles de commerce doivent également s’emparer de tout ce qui tourne autour du métavers, une innovation qui poursuit son déploiement alors même que les consommateurs n’ont toujours pas clairement compris ses implications. Former les experts business du métavers devient crucial pour permettre aux entreprises de saisir cette techno, mais aussi l’impact qu’elle peut avoir sur des sujets très divers comme le management, le recrutement, la marque employeur ou encore le marketing.
Le métavers sera-t-il la clef pour recruter de nouveaux Métavers ? Les années à venir le confirmeront, ou pas. Les réseaux sociaux et la cooptation demeurent aussi des vecteurs porteurs.
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