Après un été 2022 marqué, partout en France, par une succession d’épisodes climatiques extrêmes, les Français auraient-ils pris conscience des impacts du réchauffement climatique ?
Après une enquête menée par Assurance Prévention, l’association de France Assureurs, qui allait déjà dans ce sens, c’est au tour d’une étude menée en septembre 2022 par L’Olivier Assurance, en collaboration avec la société de sondage en ligne YouGov, de confirmer cette évolution des mentalités. Ainsi 64 % des personnes interrogées ont avoué leur crainte d’être confrontées à des aléas climatiques pouvant engranger des dommages pour leur habitation.
Une prise de conscience des risques climatiques
Bien que le réchauffement climatique soit déjà une réalité depuis des années, les Français n’avaient pas pour autant jusqu’à présent intégré cette donne comme une source d’impacts concrets et majeurs en ce qui concerne leur assurance habitation. Or comme le rappelle L’Olivier Assurance sur son blog, « l’été 2022 nous a rappelé qu’il s’agit d’un enjeu mondial et prioritaire. Entre les incendies en Gironde, les violentes rafales de vent en Corse, la mini-tornade du Calvados ou encore l’été caniculaire qui devient une norme saisonnière, la France a été particulièrement touchée par le dérèglement climatique », de façon on ne peut plus concrète.
L’été 2022 a en effet été reconnu comme l’été le plus chaud jamais enregistré en Europe, les températures moyennes de la saison estivale ayant été dépassées de 2,3 degrés. L’étude de L’Olivier Assurance a ainsi dévoilé divers éléments illustrant cette prise de conscience des Français :
- 64 % des sondés craignent d’être confrontés à des aléas pouvant toucher leur logement
- Au sein de la tranche d’âge 25- 34 ans, sans doute la plus sensibilisée, le taux d’inquiétude monte même à 75 %
Les résultats ont également les risques climatiques les plus redoutés, parmi lesquels :
- Les problèmes d’étanchéité et de fondation
- Les fissures des murs
- Les incendies
- La déstabilisation du sol
Les Français sont-ils protégés suffisamment ?
D’après l’étude, 64 % des sondés ont souscrit à une assurance habitation contre le risque climatique, soit exactement la même proportion que ceux ayant exprimé leurs craintes liées au réchauffement.
A noter que parmi les différentes catégories de population, ce sont cette fois-ci les retraités qui sont les plus couverts, à hauteur de 72 %. L’étude explique cette tendance par deux raisons : le fait de rechercher davantage de protection avec l’âge, et les garanties plus nombreuses conférées aux assurés du fait de leur ancienneté.
Naturellement, tous les contrats d’habitation, y compris ceux couvrant le risque climatique, ne comprennent pas exactement les mêmes garanties : la couverture de certains risques peut ainsi varier selon les contrats.
D’après l’étude, l‘incendie est le risque le plus couvert par les assurances habitation, 77% des Français étant assurés en cas d’incendie. Cette prégnance de l’incendie s’explique facilement par le fait que ce risque n’est pas lié exclusivement au réchauffement climatique, les causes d’incendies pouvant être multifactorielles.
Après les incendies, viennent les inondations contre lesquelles les Français se sont couverts à 68% et les problèmes d’étanchéité des toitures et vitrages (42%).
Il n’en reste pas moins que malgré cette prise de conscience, un peu plus du tiers de la population n’est pas couvert et rien ne dit qu’ils envisagent de se protéger : au contraire puisque 85% d’entre eux ont bien répondu ne pas avoir l’intention de souscrire à une solution d’assurance comprenant ces garanties.
Parmi les explications avancées à ce refus, l’étude souligne surtout le fait que jusqu’à présent depuis 5 années consécutives, les déclarations de sinistres liés au dérèglement climatiques représentent une très faible proportion puisque seuls 11% des Français ont pour l’heure été confrontés à de tels sinistres.
Pour autant selon l’étude, en cas de catastrophe naturelle, plus de 4 Français sur 10 accordent de l’importance aux dédommagements mis en œuvre par les assurances.
Ainsi Fanny Limare-Wolf, Directrice Financière de L’Olivier Assurance, confirme que les assureurs entendent pleinement jouer leur rôle de protection des Français, d’autant plus crucial dans le contexte socio-économique actuel, tout en devant impérativement renforcer les efforts de prévention et de sensibilisation :
« les résultats de cette étude montrent une inquiétude grandissante de la part des Français face à l’accélération des sinistres liés au changement climatique et ils sont de plus en plus conscients des risques pour leur habitation. Dans un contexte inflationniste, plus que jamais les assureurs doivent trouver le bon équilibre : proposer des couvertures solides et à des prix compétitifs pour permettre aux Français de boucler leurs fins de mois. Mais surtout, pour limiter l’augmentation des primes d’assurance habitation, la prévention reste l’enjeu n°1. »
Le risque d’inondation en Ile-de-France – les rapports de la Cour des comptes
La prise en compte insuffisante du risque d’inondation en Ile-de-France par les collectivités locales et les populations entraîne une stratégie de prévention défaillante, notamment en raison d’une mauvaise coordination. Ce rapport de novembre 2022 est expliqué par Anne-Laure de Coincy et Jean-Marc André, rapporteurs.