Deux tiers des Français pensent que prendre soin de sa santé passe par la prévention. C’est l’un des principaux enseignements de l’enquête « La prévention en matière de santé : où en sont les Français ? » réalisée par BVA pour la Fondation APRIL.
La prévention est un levier majeur de l’amélioration de la qualité de vie des Français et contribue à la durabilité de notre système de santé. Pour mieux comprendre la relation des Français à leur santé et leur perception de la prévention, la Fondation APRIL dévoile les résultats d’une enquête dédiée réalisée par BVA* et pose un constat clair : alors que la prévention s’appuie principalement sur des gestes simples et individuels, il existe de fortes disparités entre la sensibilisation des Français et leur passage à l’acte pour protéger leur santé.
Des connaissances théoriques…
Deux tiers des Français pensent que prendre soin de sa santé implique d’agir en amont en adoptant de bons gestes et une bonne hygiène de vie. Ils estiment d’ailleurs globalement avoir un bon niveau de connaissance concernant les gestes et comportements à adopter pour être et rester en bonne santé.
Près de 9 Français sur 10 s’estiment suffisamment informés sur les bons réflexes à adopter, notamment en matière d’alimentation (88%), de lutte contre les addictions (85 %), de sédentarité (85 %), de sommeil (82 %).
Les Français savent également à 77 % comment prévenir les risques liés à leur santé mentale. Le niveau de sensibilisation sur ces sujets s’accentue avec l’âge : 65 % des personnes âgées de 65 ans et plus misent davantage sur la prévention pour réduire le risque de dépendance et 87% d’entre elles considèrent le fait de prendre soin de sa santé comme une source de bien-être au quotidien, loin devant l’évitement d’une maladie grave (59 %).
À l’inverse, les jeunes de 18 à 24 ans, moins enclins à adopter une hygiène de vie stricte sont moins bien informés ou sensibilisés que la moyenne sur les bons gestes à adopter (45 %). Le fait de prendre soin de sa santé est enfin perçu comme un enjeu collectif par une majorité de Français : près de 6 personnes sur 10 y voient un bénéfice à l’échelle de leur famille et de la société au-delà du bénéfice individuel.
… pas toujours mises en pratique
Pour autant, moins d’un Français sur deux déclare mettre en pratique d’autres comportements préventifs que la limitation de consommation de tabac et d’alcool (57 %) et l’entretien d’une vie sociale et de loisirs (52 %).
Ils déclarent privilégier le plaisir immédiat, plutôt qu’adopter des comportements de prévention perçus comme trop contraignants : une logique hédoniste surtout présente chez le jeune public (62 %) et qui tend à s’inverser dans un âge plus avancé (29 % chez les seniors).
D’autres facteurs influent sur le manque d’investissement des Français à l’égard de leur santé : 26 % ne trouvent pas la motivation, 25 % ne souhaitent pas changer leurs habitudes et 25 % n’en ont pas les moyens financiers. » La perception de la prévention des Français est assez contrastée… »
Ils se disent à la fois très sensibilisés, tout en reconnaissant mettre peu en pratique les gestes et les comportements de santé à adopter. Nous sommes face à l’enjeu de la transformation de la connaissance en comportements effectifs, dans une situation où les risques sont à la fois multiples et différenciés selon les publics.
Collectivement, organismes publics et privés, nous devons accélérer sur l’accompagnement des Français dans cette nécessaire bascule, tant à l’échelle individuelle qu’en tant que société », souligne Sophie Ferreira Le Morvan, déléguée générale de la Fondation APRIL.
Des soutiens variés dans la prévention
Les médecins et professionnels de santé (62 %), ainsi que les pouvoirs publics (52 %) sont perçus comme les acteurs les plus légitimes pour aider les individus à prendre en main leur santé. Sans se substituer au système de soin, les acteurs de l’assurance santé (complémentaires, mutuelles…) ont un rôle crucial à jouer pour accompagner les Français vers plus de prévention : ils sont cités par près de 4 Français sur 10. Il est également à noter que les 18-24 ans accordent davantage de poids (18 % contre 7 %) aux associations et fondations pour aider les individus à prendre en main leur santé.
Source : enquête BVA Fondation APRIL
*Étude réalisée en partenariat avec BVA, entre le 23 et le 30 juin 2022. Échantillon de 2000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
L’info en chiffres
- 6 Français sur 10 se sentent exposés aux troubles musculosquelettiques
- Près de la moitié des Français se sent concernée par des problèmes de sommeil et par l’anxiété
- 4 Français sur 10 sont exposés à la sédentarité, une alimentation déséquilibrée, l’hyperconnexion
- Près de 3 Français sur 10 se voient exposés à des risques pour leur santé mentale : dépression (29%), burn-out ou épuisement professionnel (29%), isolement social (26%).