Comptant parmi les leaders mondiaux de l’assurance d’entreprise, la compagnie QBE a dévoilé les premiers résultats de son 6ème Baromètre de la gestion des risques des PME et ETI françaises, élaboré par OpinionWay.
Interrogés sur leurs préoccupations actuelles dans un contexte économique et sociétal tendu, les dirigeants n’ont pas moins affiché un certain optimisme, 85% d’entre eux ayant exprimé leur confiance en l’avenir. Naturellement, des sujets tels que la sobriété énergétique ou l’inflation suscitent une certaine vigilance. A noter que le risque Cyber est pour le moment absent des résultats présentés et fera l’objet d’un focus ultérieur.
Un contexte laissant place à l’incertitude
QBE ne s’en cache pas : le contexte sociétal actuel en France, naturellement connecté aux problématiques mondiales (réchauffement climatique, guerre en Ukraine, gestion des flux migratoires), pourrait se prêter à certaines inquiétudes pour la bonne santé des entreprises dans les prochains mois. La crise énergétique et l’inflation galopante à 5,6% d’après l’INSEE sont considérées comme des questions brûlantes, pouvant mettre en péril aussi bien les finances des entreprises que leurs cohésions sociales.
Les PME et ETI françaises prêtes à faire face ?
Malgré ce contexte délicat, les résultats de l’étude dénotent d’un optimisme surprenant :
– 62% des entreprises se disent « résistantes face aux risques actuels dans le contexte actuel »
– 85% des dirigeants « ont confiance dans leurs capacités à absorber les chocs pour les 6 prochains mois »
Les impacts liés à la crise énergétique et à l’inflation semblent donc contenus. Cela ne signifie pas que nos entreprises envisagent de traverser cette période sans aucune difficulté. Comme l’indique QBE dans son communiqué de presse, « 84% des dirigeants d’entreprises sont beaucoup plus attentifs à leurs charges et à leurs dépenses. 75% assurent que l’inflation aura des conséquences sur la rentabilité de leur entreprise, et 57% admettent plus de difficultés à maintenir leurs marges. »
Il s’agit donc bien d’absorber le choc et d’y faire face, et non de nier toute difficulté. Pour autant, seuls 13% des répondants déclarent « rencontrer des difficultés à payer leurs factures », ce qui signifie qu’au moins pour les 87% restants, « l’impact reste contenu. »
Cet optimisme est-il fondé ?
Directrice générale de QBE France, Delphine Leroy nous éclaire sur les fondements de cet optimisme affiché : « il peut s’expliquer par deux choses : une bonne identification des risques et un dispositif d’aides gouvernementales pouvant participer à une analyse optimiste de la situation. En effet, avoir conscience des risques permet de mieux les anticiper pour y faire face. A travers notre étude, nous notons que les entreprises se prémunissent des risques à venir. Les médias participent aussi activement à la mise en garde des entreprises en annonçant les dégradations à venir, notamment si le conflit russo-ukrainien ne cesse pas. »
Pour mieux anticiper et appréhender ces risques auxquels sont confrontées les entreprises, le rôle et l’accompagnement de l’assureur restent bien évidemment cruciaux. Delphine Leroy insiste sur l’intérêt pour les assureurs d’engager une démarche proactive : « il est important d’avoir une bonne connaissance de ses risques pour adapter ses couvertures d’assurance mais aussi évaluer les risques non assurables. La difficulté première pour les PME et ETI est l’absence de ressources dédiées à ces sujets, dans un environnement incertain et évoluant très rapidement. »
« C’est pourquoi QBE adopte une approche proactive de la gestion des risques, poursuit Delphine Leroy. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos courtiers pour aider nos clients à évaluer, gérer et réduire les risques auxquels ils sont exposés. A travers notre offre, nous proposons une cartographie des risques majeurs de l’entreprise, qui constitue aussi un outil de pilotage et de prévention des risques, afin de faire progresser la gouvernance et la performance des entreprises, en améliorant de manière continue la maîtrise de leurs risques et de leurs coûts associés. »
Le Top 5 des risques les plus appréhendés par les entreprises
Bien que se sentant prêtes à faire face, nos entreprises ne sont pas moins attentives aux évolutions de l’actualité sur certains sujets de préoccupation :
– hausse des prix des énergies : 71%
– hausse des prix des matières premières : 59%
– pénurie des matières premières : 55%
– difficultés d’approvisionnement en énergie : 44%
– gestion des ressources humaines : 40%
Ainsi entre la hausse des prix et les difficultés d’approvisionnement, l’énergie est clairement la source de préoccupation principale. Le baromètre souligne que les entreprises « ont été particulièrement attentives aux discussions sur la sobriété énergétique sur le devant de la scène depuis la fin de l’été » :
– 77% « ont entendu parler du plan de sobriété annoncé par le Gouvernement »
– ce chiffre monte même à 87% « pour les entreprises de 250 salariés et plus »
– plus d’un dirigeant sur 4 (26%) estime que « ce plan aura un impact sur ses activités »
Delphine Leroy confirme l’importance des annonces gouvernementales, qui rassurent les entreprises en même temps qu’elles les poussent à rester vigilantes sur leur consommation d’énergie : « les aides gouvernementales peuvent rassurer les entreprises sur le fait qu’elles reçoivent l’accompagnement nécessaire, les aides face à la hausse des prix de l’énergie et le Prêt Garanti par l’Etat (PGE) notamment. Le gouvernement a pris la mesure de l’urgence et va proposer des aides adaptées aux différentes tailles d’entreprises. Relayé par les médias, le gouvernement apporte un éclairage sur sa volonté de soutenir l’industrie française et éviter la désindustrialisation. Il y a aussi des discussions avec l’Union Européenne dans la volonté d’apporter une réponse globale face à cette situation. »
A noter que la question de la gestion RH figure dans ce Top 5 des préoccupations, reléguant d’autres risques propres aux PME et ETI, comme « la hausse des taux d’intérêt » (38%) ou « les variations du cours de l’euro » (28%). Après le phénomène de « grande démission » entrainant en répercussion une « guerre des talents » largement évoquée au sein de l’Assurance en Mouvement, semble poindre maintenant la crainte d’une importation en France du phénomène du « Quiet quitting » ou « démission silencieuse », qui se répand actuellement aux Etats-Unis.
Quid du risque Cyber ?
Pour le moment, les cyber risques n’ont pas encore été cités dans cette nouvelle vague de l’étude publiée par QBE, mais ce n’est que partie remise : « le sujet du cyber sera abordé en février », nous rassure Delphine Leroy.
Celle-ci rappelle cependant que dans la précédente étude de QBE de 2021, « le risque cyber était identifié mais à notre sens minimisé par les entreprises. En 2021, les entreprises se sentaient protégées puisque 88% d’entre elles déclaraient être en capacité de gérer une cyberattaque si elle survenait, et seules 16% pensaient que les risques immatériels nécessitaient un accompagnement externe spécifique. Or, face à la multiplication des attaques, le risque cyber nous semblait sous-évalué, les entreprises étant davantage préoccupées par des risques plus quotidiens et sûrement plus concrets pour elles, car le risque cyber est plus difficile à appréhender. Néanmoins, nous savons que ces risques peuvent, très vite, paralyser les activités de nos clients. »
Pour rappel, une étude publiée le 13 octobre par le courtier et conseiller en assurances Bessé, en partenariat avec le Groupe Stelliant, livrait un constat implacable. Nos entreprises sont insuffisamment préparées et insuffisamment assurées en matière de cybercriminalité, et particulièrement les ETI, les PME et les TPE, avec des impacts considérables non seulement sur leurs finances, mais aussi sur leurs organisations.
L’expert Laurent PORTA, associé chez Vae Solis Communications, avait prévenu concernant la cybercriminalité : « ce n’est plus la peine de perdre du temps à s’interroger si « je vais être touché » mais plutôt « Qu’est-ce que je dois protéger ? » et « Comment je me prépare ? ».
Il nous faudra donc attendre le mois de février et la publication d’une nouvelle vague d’éléments du 6ème baromètre QBE pour voir comment cette perception du risque Cyber aura évolué auprès des entreprises interrogées.