Pascal Perrier, Directeur Réseaux CGPI – Courtiers & Digital Business de BNP Paribas Cardif France, revient sur les principaux d’enseignements du Baromètre du marché des CGP 2022. Deux tiers des cabinets déclarent avoir un projet d’acquisition ou de cession.
Votre dernier baromètre des CGP montre que ces derniers gardent le moral dans un contexte difficile. Comment expliquer cet enthousiasme ?
Pascal Perrier : la majorité des CGP nous indiquent qu’ils se portent bien et qu’ils restent confiants pour leur activité même si le contexte actuel génère une inquiétude grandissante. Ils détiennent des stocks qui, malgré la volatilité des marchés, restent en progression. Ils continuent d’engranger des volumes, ce que nous pouvons de notre côte confirmer. En effet, BNP Paribas Cardif enregistre une hausse de son activité en France depuis le début d’année.
Que recherchent-ils en priorité ?
Ils veulent avant tout des solutions d’investissement en phase avec le contexte économique et cherchent aussi à s’adapter à la réglementation. Les honoraires, le recrutement et la prévention des cyber-risques ne font pas partie de leur priorité.
En matière de placement, le trio gagnant recherché est : les produits structurés, le private equity et l’immobilier.
Un point important est à souligner, celui de l’investissement socialement responsable. Les CGP lui accordent une part de plus en plus importante. Cette part a doublé en 3 ans. En 2019, nous constations un écart entre la perception des CGP et les attentes de leurs clients. Aujourd’hui, cet écart entre les attentes respectives est très léger. L’ISR devient incontournable d’un point de vue sociétal et réglementaire. Les conseillers avouent que dans ce domaine, ils ont besoin d’être accompagnés.
Des nouveautés cette année dans votre baromètre ?
Oui, car nous l’avons co-construit avec les CGP. Ils nous ont ainsi demandé de nous intéresser à la consolidation du secteur au regard des opérations de concentration d’envergure réalisées ces derniers mois.
Le mouvement a en effet changé de nature. Auparavant, on parlait de groupements. A présent, nous nous situons sur des opérations capitalistiques avec l’arrivée de fonds d’investissements qui ont bien mesuré les gains de parts de marché des CGP.
Les cabinets sont convaincus qu’il s’agit d’une tendance lourde. 65% des CGP déclarent avoir un projet d’acquisition ou de cession. Cela n’est pas neutre. Néanmoins, les conseillers ne se disent pas inquiets par rapport à cette nouvelle donne, surtout lorsqu’ils bénéficient d’une bonne implantation locale.