Sources d’enrichissement et de confiance en soi, les expériences de vie à l’étranger transforment les personnes qui en bénéficient. Qu’ils soient de passage ou installés depuis des années, les expatriés acquièrent généralement des compétences supplémentaires liées à leur vécu dans un autre pays.
La cinquième édition du baromètre Expat Communication[1], lancé en collaboration avec April International, met cependant en lumière les difficultés que rencontrent les expatriés une fois de retour dans leur pays d’origine. Entre manque d’anticipation et sentiment de solitude, nombreux sont ceux qui déchantent et nécessitent d’être davantage accompagnés.
Eléments et chiffres-clés de l’enquête
-70% des anciens expatriés de retour au pays considèrent leur retour d’expatriation comme difficile.
-En cas de retour pour raisons professionnelles, les principales difficultés évoquées sont :
- la baisse du niveau de vie (25%),
- la difficulté à valoriser l’expérience à l’étranger (21%)
- le sentiment de solitude ou d’exclusion (19%)
-40% des sondés d’entre eux ont déclaré ne pas s’être préparés à subir ces difficultés
-Parmi les expatriés toujours en poste à l’étranger, 58% d’entre eux prévoient des difficultés de réintégration dans le système de santé en cas de retour au pays
Le spleen de l’étranger ?
Les raisons pour lesquelles un ancien expatrié regagne son pays d’origine peuvent en partie déterminer certains types de difficultés une fois rentré à bon port. Si parmi les sondés rentrés d’expatriation, 56% d’entre eux ont volontairement mis fin à leur séjour à l’étranger, cela signifie que pas moins de 44% ont fait part d’un « retour subi » que ce soit pour des raisons professionnelles (34%), familiales (30%) ou personnelles (22%).
Un retour subi qui conditionne forcément l’état d’esprit des personnes concernées, d’autant plus que 96% d’entre elles ont gardé à l’esprit « les impacts positifs de leur expérience [à l’étranger]. » Parmi ces impacts positifs, sont cités en priorité :
- « une meilleure capacité d’adaptation » (28%)
- « de meilleures compétences humaines » (19%)
- « une meilleure connaissance de leur valeur professionnelle » (12%).
Un décalage de perception au niveau professionnel
Comme le souligne April International dans son communiqué, « Le retour dans le monde du travail est un défi de taille. En jeu notamment, la baisse de leur niveau de vie et la difficulté à valoriser l’expérience étrangère. » Un décalage est mis en évidence entre la perception valorisante qu’ont les anciens expatriés eux-mêmes de leur expérience professionnelle à l’étranger, et des réflexions plus terre-à-terre que peuvent mener certains recruteurs au sein des entreprise.
En effet, en fonction des postes et des secteurs, tous les chargés de recrutement n’accordent pas systématiquement de plus-value significative au fait d’avoir travaillé à l’étranger. Certains peuvent même privilégier des profils sans dimension internationale mais jugés plus immédiatement opérationnels car déjà rompus aux pratiques du pays concerné.
En conséquence, l’expatrié revenu au pays vit d’autant plus mal un échec lors d’un recrutement, alors qu’il pensait disposer d’atouts susceptibles de faire la différence. Dans ces conditions, un sentiment de déclassement peut rapidement survenir.
Des difficultés de réintégration dans les systèmes de santé
D’après April International, « une grande partie des verbatims relate des difficultés liées à la partie administrative et plus précisément au rattachement à la sécurité sociale », sachant que 80% des anciens expatriés étaient rattachés, lors de leur séjour à l’étranger, au système de santé de leur pays d’expatriation : différentes démarches les attendent donc une fois de retour au pays. April International déplore ainsi « les témoignages qui soulignent la lenteur de la réactivation des droits et un suivi médical difficile dans le pays de retour, notamment pour des maladies chroniques. »
Plus précisément, les sondés de retour dans leur pays d’origine ont pointé 3 catégories de difficultés liées à la réintégration au système de santé :
- la remise en place d’un suivi médical à 58% (recherche de médecins, reconnaissance et prise en charge de maladies chroniques…)
- la réactivation des droits à la Sécurité Sociale à 56%, du fait de la « lourdeur et longueur des démarches »
- la souscription à une mutuelle à 36%, en particulier pour les personnes se trouvant sans emploi lors de leur retour
En parallèle, la réintégration dans le système de santé est aussi la préoccupation majeure des expatriés encore toujours en poste à l’étranger, dans l’hypothèse d’un rapatriement.
La nécessité d’une meilleure anticipation et d’un accompagnement
Forts de leur enquête et de leur expertise en termes d’accompagnement des expatriés, Expat Communication et April International pointent ce qui constitue à leurs yeux la cause principale de l’ensemble de ces difficultés : un manque d’anticipation. Le baromètre met en effet en évidence « le manque de préparation [des personnes revenues d’expatriation] de leur retour professionnel : 40% déclarent ne pas s’y être préparés. » En conséquence, « 27% ont dû se mettre à la recherche d’un emploi une fois rentrés. »
Du côté des expatriés vivant toujours à l’étranger, « une certaine imprévision » est également évoquée. En effet, « l’impatriation ne constitue pas un véritable objet de préoccupation pour 43% d’entre eux. Et 33 % n’envisagent aucune préparation particulière pour leur retour professionnel. »
C’est donc là que le bât blesse car pour nos experts à coup sûr, « une meilleure préparation permettrait de mieux valoriser les compétences acquises (capacité d’adaptation, compétences sur le plan humain, etc.) lors d’une expérience à l’étranger. » C’est à ce titre qu’Expat Communication et April International plaident pour leurs différents dispositifs et solutions d’accompagnement, que ce soit en matière de coaching, de démarches administratives ou de maintien de la couverture Santé.
[1] Le baromètre Expat Communication est une série d’enquêtes bimestrielles reposant sur les expatriés et ceux qui sont déjà de retour d’expatriation. Un thème différent est abordé tous les deux mois, permettant d’avoir une meilleure connaissance de l’expatriation et des enjeux de la mobilité internationale en 2022. L’enquête sur le retour d’expatriation a eu lieu en mai 2022 et a réuni plus de 3500 réponses d’expatriés ou anciens expatriés.