Dans le cadre du lancement de l’Observatoire de l’imprévoyance, le Groupe VYV, en partenariat avec Les Échos, a organisé une conférence-débat sur les conséquences financières et sociales de l’imprévoyance. En voici les résultats.
« Dans notre société, la fracture sociale augmente ». C’est en partant de ce constat que le Groupe VYV, a organisé un événement sur l’imprévoyance le 25 mars dernier.
Deux objectifs en vue : éclairer sur le coût de l’imprévoyance, ses enjeux et réduire l’appréhension suscitée par la prévoyance « pour que l’imprévoyance devienne un réel sujet de débat », mais aussi soulever « le paradoxe qui veut qu’aujourd’hui 40 % des Français ne se sentent pas concernés par le sujet alors qu’il engendre les situations les plus émotionnelles qu’on connaisse en termes d’assurance et changer d’angle en passant de la prévoyance à l’imprévoyance, pour favoriser la prise de conscience », explique le groupe.
Les différents intervenants ont mis en avant plusieurs points et abordé différents sujets. Premièrement, le paysage de la couverture de la prévoyance est, d’après eux, très contrasté.
La prévoyance, d’une catégorie sociale à l’autre
D’une catégorie sociale à l’autre, les situations sont très différentes. Les cadres sont bien protégés avec des contrats de prévoyance de bon niveau. Pour autant, un fonctionnaire « qui aura par malheur un accident en début de carrière », touchera après 3 à 5 ans une retraite pour invalidité fortement minorée.
Les travailleurs non-salariés, certaines professions libérales… sont aussi des professions mal couvertes et ont des problèmes pour trouver des garanties. Seul 1 TNS (travailleur non salarié) sur 2 est protégé, lorsque 15 % de salariés du privé n’ont pas de prévoyance (notamment au sein de TPE). Sans oublier les auto-entrepreneurs qui, eux, ne sont pas couverts.
Améliorer l’accessibilité aux droits
Pour améliorer l’accessibilité aux droits à la prévoyance, trois pistes ont été évoquées.
Premièrement, la mise en place d’un ANI de la prévoyance. À l’instar de l’obligation de couverture en santé des salariés, cet Accord national interprofessionnel (ANI) généraliserait la couverture des salariés en prévoyance en la rendant obligatoire, la création d’un compte personnel de prévoyance « On part ici de l’idée que les droits doivent s’attacher à la personne et non à son statut. Sur le même modèle que le compte individuel de formation, le compte personnel de prévoyance suivrait l’individu tout au long de sa vie professionnelle, et ce quel que soit son statut ».
Ou encore le renforcement de la portabilité. Cette dernière permet au salarié qui quitte une entreprise de conserver sa couverture santé et prévoyance pendant un an maximum. « Mais cet avantage social peut présenter des failles et être source de disparités. D’abord par manque d’information (la portabilité, surtout en prévoyance, est très peu activée car méconnue), mais aussi selon les situations puisque l’on sait par exemple qu’en période de crise, il faut compter en moyenne 13 mois pour retrouver un emploi. Autre exemple, les seniors sont nombreux à ne pas retrouver d’emploi après leur départ d’une entreprise. »
Les enquêtes de l’Observatoire de l’imprévoyance
L’Observatoire de l’imprévoyance a pour objet d’analyser les carences de l’état de la couverture prévoyance en France. L’enquête menée auprès de 3 000 Français âgés de 18 à 80 ans (réalisée par Ipsos), révèle le paradoxe français en termes d’insouciance face aux événements graves de la vie ainsi que la méconnaissance autour des solutions, acteurs et impacts financiers.