+2,2 % : c’est l’augmentation moyenne du salaire des cadres en 2022. Leurs rémunérations repartent à la hausse dans un marché de l’emploi qui reste tendu et un environnement économique incertain.
Le secteur du transport et de la logistique bénéficie de la plus forte revalorisation salariale, avec une croissance de +3,8 % en moyenne au national.
C’est dans un contexte particulier qu’Expectra publie la 20e édition de son baromètre des salaires (1). Si le marché de l’emploi reste très dynamique, le niveau record de l’inflation, le contexte géopolitique incertain ou encore les tensions sur les matières premières sont autant de nuages susceptibles de peser sur l’activité des entreprises.
Néanmoins, après deux années de crise sanitaire – qui ont ralenti la mobilité et l’évolution des cadres -, les salaires retrouvent un rythme de croissance plus soutenu, avec une évolution moyenne globale de + 2,2 % contre + 2 % en 2021 et + 2,3 % en 2020. Parmi les secteurs qui ont le plus bénéficié de la reprise, celui du transport et de la logistique, toujours porté par le e-commerce, affiche la plus forte progression de salaire (+ 3,8 %), suivi par le secteur du BTP (+ 2,7 %).
Concilier agilité et prudence
« Bien que la progression observée de + 2,2 % sur un an ne reflète pas encore l’ampleur de la situation que nous vivons, elle en donne le ton. Dans toutes les filières, l’écart entre l’offre et la demande de compétences se creuse. Dans la situation actuelle de quasi plein emploi, et dans un environnement inflationniste, les prochaines NAO devraient continuer à tirer le salaire des cadres vers le haut. Néanmoins, dans un contexte d’incertitudes protéiformes, les entreprises doivent faire preuve d’agilité autant que de prudence dans la gestion de leurs effectifs » souligne Khaled Aboulaich, directeur général d’Expectra. « Ainsi, si la rémunération reste la composante principale dans le choix d’une entreprise par un salarié, l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, l’autonomie dans la gestion du temps de travail, la formation, la mobilité, le sens des missions proposées sont autant de leviers sur lesquels les entreprises peuvent s’appuyer pour fidéliser leurs collaborateurs et attirer de nouveaux talents. »
Des recrutements toujours soutenus
La hausse moyenne de + 2,2 % du salaire des cadres constatée depuis un an peut sembler timide au regard du contexte inflationniste de ces derniers mois. Mais les entreprises, confrontées à la double difficulté de recruter de nouveaux talents dans un marché pénurique et de fidéliser leurs effectifs en poste, font preuve de prudence et sont très attentives à un éventuel retournement de la conjoncture économique.
Toutefois, avec un rapport de force qui s’est clairement inversé depuis deux ans en faveur des salariés, le rebond moyen de la rémunération des cadres observé en 2022 cache de fortes disparités. En région, les fonctions les plus recherchées voient ainsi leur niveau de rémunération frôler les + 10 %.
C’est le cas du salaire de responsable des ressources humaines en Rhône-Alpes qui s’envole de + 9,4 %. Le salaire médian des cadres s’établit à 48 930 euros en 2022. Au cours des cinq dernières années, le salaire des cadres a connu une progression globale de + 12,1 %. En cette rentrée de septembre, malgré un environnement incertain, les recrutements restent extrêmement soutenus et certains secteurs affichent une progression salariale nettement au-dessus de la moyenne nationale.
Banques et assurances : un secteur qui reste dynamique
Le secteur de la banque et de l’assurance a continué de performer depuis la crise sanitaire, porté notamment par la demande de crédits immobiliers et la capacité d’épargne des Français. Les salaires du secteur connaissent une progression moyenne de + 2,6 %.
Le comptable assurance voit sa rémunération augmenter de + 5,8 %, ce qui le hisse à la 4e place du Top 10 national, et il signe au passage le record de la progression de salaire en PACA : + 7,9 %.
Avec quatre fonctions représentées dans le top 10 des plus fortes progressions salariales, les métiers de l’IT voient leur rémunération dopée par une pénurie de talents sans précédent. La recrudescence des cyberattaques fait de l’ingénieur sécurité une compétence aussi rare que recherchée, ce qui conduit à une progression de ses émoluments de + 5,3 %. Le salaire du responsable informatique, rouage de la digitalisation des entreprises, poursuit sa croissance à hauteur de + 4,9 %.
Enfin, le chef de projet infrastructure, métier historique de l’IT, enregistre la plus belle évolution de la filière (+ 6,3 %) devant le technicien d’étude télécom (+ 5,8 %).
En région, Rhône-Alpes et Nord se démarquent
Avec quatre fonctions représentées dans le top 10 des plus fortes progressions salariales, les métiers de l’IT voient leur rémunération dopée par une pénurie de talents sans précédent. La recrudescence des cyberattaques fait de l’ingénieur sécurité une compétence aussi rare que recherchée, ce qui conduit à une progression de ses émoluments de + 5,3 %.
Le salaire du responsable informatique, rouage de la digitalisation des entreprises, poursuit sa croissance à hauteur de + 4,9 %. Enfin, le chef de projet infrastructure, métier historique de l’IT, enregistre la plus belle évolution de la filière (+ 6,3 %) devant le technicien d’étude télécom (+ 5,8 %).
Si le classement national marque le couronnement des compétences techniques, en région il fait davantage honneur aux fonctions support. La plus belle évolution revient au responsable ressources humaines en Rhône-Alpes, avec une revalorisation de + 9,4 % de son salaire. Les métiers du chiffre ne sont pas en reste : la rémunération du comptable assurance enregistre la plus forte progression en région PACA à + 7,9 % et le technicien de recouvrement exerçant en Île-de-France voit son salaire progresser de + 6,9 %. Les fonctions digitales font également une percée remarquée en région : le chef de projet digital voit son salaire augmenter de + 8,5 % dans le sud-ouest et celui du data analyst s’accroît de + 8,2 % dans le nord-est.
- Le baromètre des salaires Expectra est construit à partir de l’ensemble des postes pourvus par Expectra (Intérim, CDD et CDI) de profils bac + 2 à bac + 5. La règle imposant qu’un salarié intérimaire soit rémunéré au même niveau qu’un salarié titulaire garantit une bonne représentativité des salaires. Au global, ce sont plus de 7 120 entreprises qui sont représentées (68 % en province et 32 % en Île-de-France). Le baromètre présente les rémunérations (minimales, médianes et maximales) et les évolutions de salaire enregistrées sur 2022 versus 2021.