Récemment s’est déroulée la 46e assemblée générale de la Fanaf (Fédération des sociétés d’assurance de droit national africaine). Elle a eu lieu à Dakar, au Sénégal. Parmi les débats de l’événement, celui « des risques systémiques : Assurance et résilience ».
Proposer un éclairage autour des risques systémiques qui impactent actuellement le système financier mondial, voilà le fil rouge de l’assemblée générale de la Fanaf. Cette notion signifie le risque qu’un événement particulier entraîne par réactions en chaîne des effets négatifs considérables sur l’ensemble du système pouvant occasionner une crise générale de son fonctionnement.
Pour étudier la question était présent Youssef Fassi Fihri, directeur général de la Société Centrale de la Réassurance (SCR) qui compte parmi les plus anciennes sociétés de réassurance en Afrique du Sud, au Rwanda, en Égypte, en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud.
Youssef Fassi Fihri est intervenu sur de nombreux sujets et n’a pas manqué de souligner l’axe important que la réassurance joue en consolidant la résilience des économies et des sociétés : « Le risque systémique entraine des effets de contagion négatifs considérables sur l’ensemble du système économique occasionnant une crise générale, une paralysie au niveau d’un ou plusieurs pays. »
Le réchauffement climatique, un risque systémique majeur pour l’assurance
La SCR a lancé un sondage pour étudier ces dangers. Résultat ? La sécheresse, les dangers politiques, et l’inflation sont les risques systémiques les plus forts qui fragilisent le continent Africain. D’ailleurs, 66 % des répondants disent que le risque systémique est très important pour le secteur de l’assurance/réassurance.
Selon Fassi Fihri, le réchauffement climatique est également un haut risque systémique à prendre en compte. Notamment parce que celui-ci est difficilement modélisable pour les réassureurs et assureurs, car l’industrie ne peut pas encore prévoir ces impacts.
Des leviers à déployer
Le Covid 19 a permis mettre en lumière l’importance de considérer les systémiques, puisque cette épidémie a fait jaillir des crises financières importantes. Ainsi, à la suite de la pandémie, les acteurs de l’assurance et de la réassurance se sont ainsi rapprochés.
D’autres solutions sont à mettre en œuvre afin de mettre au centre du débat ces enjeux. Le directeur de la SCR en propose plusieurs à déployer : une agriculture raisonnée, qui comprendrait la mise en œuvre de l’assurance paramétrique (qui couvre les conséquences financières des aléas climatologiques), des couvertures à l’échelle nationale ou encore une électrification plus verte et une digitalisation de l’économie, avec notamment des couvertures cyber risque.