L’absentéisme est une réalité qui concerne la plupart des entreprises publiques comme privées, tous secteurs économiques confondus, avec des conséquences négatives.
L’absence d’un salarié perturbe le fonctionnement de la société, et engendre un coût de remplacement élevé. Pour prendre des mesures pour éviter l’absentéisme, il est important de le comprendre. C’est ce à quoi contribuent le baromètre Verlingue et l’étude de WTW qui viennent d’être publiés.
La nouvelle étude 2022 du cabinet WTW en France met en exergue la tendance observée ces dernières années, à savoir un taux d’absentéisme qui est en constante augmentation et qui s’est accentué pendant la crise sanitaire. Cette hausse est de l’ordre de 37% depuis 2017 et de 15 % spécifiquement entre 2019 et 2021.
En moyenne 54 jours d’arrêt sur l’année
S’établissant à 4,6 % en 2021, l’absentéisme a donc touché 31% des salariés français ayant au moins déposé un arrêt de travail au cours de l’année. La période de Covid-19 a pour sa part été à l’origine d’une hausse de 18 % entre 2017 et 2021. Globalement, la durée d’absence poursuit son augmentation puisqu’elle s’élève à environ 54 jours (+ 16 % entre 2017 et 2021).
L’étude de l’année dernière précisait déjà que le dispositif d’indemnisation des arrêts dérogatoires pour motifs d’enfants non scolarisés, de personnes vulnérables ou encore de proches de personnes vulnérables, mis en place durant la crise sanitaire, avait été le facteur prépondérant de l’augmentation des arrêts maladie (+ 25 % en 2020). En 2021, la part des arrêts longs a continué à augmenter, représentant près de 60% des jours d’absences (vs 61% en 2020).
Enfin, concernant le type d’arrêt, l’étude indique que l’absentéisme pour maladie s’élève à 83 % contre 17 % pour les accidents de travail.
Prendre des actions pour inverser les courbes
« La tendance observée ces dernières années perdure pour l’ensemble des indicateurs : le taux d’absentéisme, le nombre de salariés en arrêt au moins une fois dans l’année, le nombre moyen de jours d’absence ainsi que la fréquence d’arrêt sont tous en augmentation depuis 2017.
Bien que les collaborateurs non-cadres et les femmes restent les plus touchés, certaines populations doivent être surveillées telles que les jeunes de moins de 30 ans, que ce soit pour inverser la courbe de leur absentéisme ou pour mettre en place des dispositifs afin de les attirer et les retenir. De même, les salariés des établissements de santé devront être suivis en raison des conséquences de la pandémie qui continueront de se répercuter sur leurs conditions de travail » analyse Noémie Marciano, Directrice Offre de Conseil Health & Benefits, WTW en France.
Dans le public aussi
WTC a également réalisé une enquête inédite auprès de 10 382 collectivités et 290 000 agents publics, confirmant qu’aucun corps n’échappe à cette tendance même si des disparités existent selon les professions, la localisation ainsi que les profils des employés.
Un coût moyen de 3 293 euros par an
De son côté, Verlingue, courtier en assurances spécialisé dans la protection des entreprises, publie son premier Baromètre Absentéisme sur la base des données observées sur son portefeuille clients (282 000 assurés) entre 2018 et 2021. Il apparaît que l’absentéisme est au cœur des préoccupations des entreprises.
Le taux annuel d’absentéisme devrait s’élever à 5,6% en 2022, contre 5,5% en 2021, 5,7% en 2020 et 4,8% en 2019. La 5e vague Covid a eu pour conséquence une aggravation du taux constaté en 2021. Le coût du maintien de salaire 2021 est en moyenne de 85 € par jour d’absence et de 3 293 € par an et par salarié absent. Il est supérieur de 27 % à celui de 2018 (impact des arrêts longs) et représente 3,3 % de la masse salariale. Les arrêts longs, qui représentent 13 % des arrêts, pèsent pour 69 % de la durée totale des absences en 2021 et impactent directement sur le coût de l’absentéisme pour les entreprises.
Le taux de rechute est lié au déterminisme de l’année passée. Un salarié qui a déjà été absent l’année passée présente deux fois plus de risque d’être absent cette année. L’absentéisme croît avec l’âge, la durée d’absence des plus de 55 ans étant doublée par rapport aux moins de 30 ans, pour un coût multiplié par trois.
Une méthodologie pour réduire l’absentéisme
Il est important d’identifier les facteurs clés de l’absentéisme pour améliorer la qualité de vie des salariés et diminuer le coût global de l’absentéisme. Le baromètre Absentéisme Verlingue propose un décryptage chiffré des facteurs de l’absentéisme dans un contexte économique, social et sociétal complexe et plus difficile à appréhender (difficultés de recrutements / allongement des carrières, annonce de réforme des retraites, et impacts financiers sur les programmes de prévoyance des entreprises).
Grâce à la data et à l’analyse d’experts Verlingue du risque Prévoyance, le Baromètre vise à mieux comprendre les évolutions structurelles de l’absentéisme et offre une méthodologie qui permet d’avoir une démarche structurée pour prévenir pour réduire l’absentéisme, favoriser le retour à l’emploi et structurer des politiques de santé et prévention. Autant de mesures qui permettront aux entreprises de gagner en productivité, d’améliorer la qualité de vie de leurs salariés et, in fine, de diminuer le coût global de l’absentéisme.
Sources : enquête WTC et baromètre Verlingue
Lors d’un webinar du jeudi 30 juin, deux experts de la société Gerep, Olivier Massa, Directeur général, et Matthias Lespinasse, Directeur Technique et actuaire, sont intervenus pour partager leurs expériences concernant l’évolution des risques en matière d’absentéisme au travail, ainsi que les conséquences de ce dernier, en lien direct avec les enjeux de la protection sociale.