Comme vous le savez sûrement, le métavers est un monde virtuel où les humains interagissent et échangent des expériences virtuelles grâce à l’utilisation d’avatars et à la technologie blockchain dans des logiciels du cyberespace.
Ce qui ressemblait autrefois à de la science-fiction est devenu une réalité qui grandit à toute vitesse. Pour prendre un exemple récent, Iberdrola, société énergétique bien connue d’Ibex35, le principal indice boursier de la Bourse de Madrid, a tenu sa première assemblée générale dans le métavers. Le média espagnol Füture nous en dit plus en se focalisant sur l’assurance.
L’immobilier et la construction automobile, premiers exemples
L’activité immobilière est en augmentation dans cet univers fictif et la preuve en est que les investissements ont été formalisés dans des terrains et bâtiments virtuels. Un grand promoteur immobilier vend déjà dans le métavers et a même conçu un édifice qui peut être parcouru facilement de manière interactive.
En outre, plusieurs constructeurs automobiles créent des lieux de travail virtuels où ils permettent à leurs véhicules d’être testés, ainsi que de connecter leurs occupants au métavers.
Nous le voyons, le monde virtuel donne la capacité aux entreprises de développer leur activité et ouvre de nouvelles voies au secteur de l’assurance.
L’assurance, sa transformation avec le métavers
En Amérique latine, la compagnie d’assurances colombienne Sura a créé un jeu interactif et pédagogique installé sur Oculus, un casque fondé par Meta Quest, qui révèle les risques et tendances dans lesquels nous sommes plongés avec la technologie à travers un voyage en réalité virtuelle. Il propose de s’immerger dans le monde parallèle pour sensibiliser les internautes au bon usage des données, aux dangers cybernétiques et aux autres phénomènes pouvant survenir sur le Web.
De l’autre côté de l’Atlantique, sur notre territoire, AXA a acquis un terrain dans The Sandbox. Bien que la compagnie n’ait pas révélé de plans précis pour son implantation dans le métavers, elle a laissé entendre qu’elle pourrait y ouvrir une agence virtuelle ou proposer de nouveaux services spécifiquement conçus pour ce monde fictif.
Entre futures protections et contexte légal
En ce qui concerne les polices existantes de risque cyber, nous pourrions trouver des déclarations de sinistres survenus dans le métavers, tels qu’un rançongiciel à l’une des nombreuses entreprises qui agissent déjà dans ce monde qui permettent, par exemple, la réservation d’une chambre d’hôtel.
De plus, des contrats RC pourraient couvrir les dégâts causés dans le métavers à condition que l’assureur n’ait pas introduit d’exclusions pour les risques liés à la cybernétique.
Les assureurs étudient aussi des produits spécifiques destinés à couvrir les dommages aux biens immobiliers virtuels, sans oublier que le métavers peut être un nouveau canal de vente assurantiel.
Nous pouvons imaginer plusieurs situations comme une vente aux enchères immobilières, un événement virtuel dans lequel il y a eu un crash ou une défaillance du système, une double vente d’actifs, un vol de cryptomonnaie ou encore des dommages causés par des expériences trop immersives avec des équipements de réalité virtuelle.
Si le secteur de l’assurance est et doit être conservateur sur certains aspects, il saura profiter de l’opportunité offerte par le métavers, tout comme les juristes devront lever les doutes qui surgissent. D’ailleurs, il y travaille déjà, notamment avec le DSA pour digital services act, le règlement sur les services numériques qui vise à encadrer les activités des plateformes, voté par le Parlement européen le 5 juillet 2022.