Les sociétés investissent de l’argent réel dans des actifs virtuels. Elles acquièrent des propriétés sur des plateformes métavers, vendent des produits numériques de marque dans ce monde virtuel et mettent en œuvre de riches expériences client.
Les potentielles pertes et responsabilités qui peuvent provenir du développement et de l’utilisation des actifs numériques du métavers sont-elles ou peuvent-elles être protégées par une assurance ? L’article de Füture et le cabinet d’avocats américain Covington & Burling LLP tentent de nous éclairer sur cette transformation dans l’assurance.
Des points communs et contraires à la fois
Les grands types de dommages et de responsabilités qui découlent du métavers sont similaires à ceux auxquels les entreprises font face en raison de leurs activités numériques.
Par exemple, nous pouvons citer les piratages, les interruptions d’activité, les atteintes à la vie privée et les attaques de ransomware.
La principale différence concerne le temps passé dans ce nouveau monde virtuel, pour travailler, acheter, vendre, jouer ou encore célébrer des événements.
De ce fait, pour les individus dont l’identité métavers devient une identité à part entière, la perte ou la destruction d’éléments essentiels peut être catastrophique. Une société voudra alors assurer toutes ses lacunes de couverture.
Une couverture cyber étendue
Les avocats du cabinet multinational considèrent que la cyberassurance sera la source la plus probable de protection contre les risques dérivés du commerce métavers. Ses polices couvrent le plus souvent une variété de pertes et de responsabilités liées à des cas de confidentialité et de sécurité du réseau ou des données.
Toutefois, il faudra faire preuve de vigilance face à ce qui est réellement assuré ou sous-assuré. Les différentes manières d’exprimer les choses peuvent créer de la confusion.
Rien de mieux qu’aborder le processus de souscription et les risques de façon claire, et de proposer des dispositions alternatives pour compléter.
Une protection silencieuse
Certains acteurs de l’assurance se servent du terme « cyber silencieuse » pour désigner la couverture offerte par des polices générales pour les risques liés à la cybersécurité.
Elle est dite silencieuse, car les contrats ne font pas expressément référence au cyber, mais à plusieurs risques qui sous-entendent protéger ce type de dommage.
Il est alors important de bien assurer les lacunes de couverture. Dans le cas contraire, cela compromettrait le commerce dans le métavers.
Mais l’assurance traditionnelle dans tout ça ?
Selon ces analystes, le contrat classique de responsabilité civile devrait continuer à couvrir les dommages corporels et matériels qui entraînent des préjudices physiques.
Par exemple, le développement de maux de tête dus aux aspects immersifs du métavers devrait être couvert. Cela peut aussi concerner la diffamation, l’atteinte à la vie privée et le discrédit qui peuvent se produire dans ce monde virtuel.
Et si le sinistre se produit dans le métavers ?
Les polices de responsabilité civile des entreprises doivent continuer à couvrir les sinistres liés à l’emploi, tels que la discrimination et le harcèlement, même s’ils surviennent dans le bureau virtuel.
Toutefois, l’inquiétude croissante des assureurs concernant le « cyberespace silencieux » peut les amener à essayer de réduire la couverture. Les acquéreurs d’assurance auront alors besoin d’une plus grande expertise pour couvrir les risques liés au métavers.
Les avocats du cabinet affirment que l’assurance peut s’avérer difficile lorsque les mondes réel et virtuel se rapprochent étroitement.