Entretien avec Sidney Mbassi, directeur adjoint de Praeconis. Praeconis fête ses 12 années d’existence, quel est votre bilan ?
Sidney Mbassi : Praeconis a été créée en octobre 2010 à Vesoul par la Mutuelle médico-chirurgicale, la MMC. Dès le départ, nous avons adopté une démarche singulière, celle de faire converger le modèle du courtage grossiste avec les valeurs du monde mutualiste. Le but était alors de renforcer les portefeuilles des mutuelles en assurance individuelle. Mais très vite, l’histoire nous a rattrapés, puisqu’est arrivé l’accord national interprofessionnel de 2013 qui a rendu obligatoires les complémentaires santé pour les salariés et entraîné une partie de la cible des adhérents vers des contrats collectifs.
Côté développement, nous comptons aujourd’hui 450 courtiers actifs avec une forte hausse constatée de 30 % entre 2020 et 2021. Notre chiffre d’affaires atteint les 13 millions d’euros, soit une progression de 50 % en croissance organique sur 2021
Quelles sont vos offres produits et de services notamment au niveau digital ?
Des contrats santé, bien évidemment, modulaires qui se déclinent sous forme de sur-complémentaires. Une solution emprunteur , qui déjà était aussi sans sélection médicale car nous n’intervenions que sur un marché de reprise des garanties et une offre pour les travailleurs indépendants, axée sur les jeunes entrepreneurs. Nous disposons aussi de « petites collectives » à destination des TPE. J’ajoute que nos contrats santé disposent de garanties de dépendance simples car forfaitaires, pouvant couvrir en cas de perte d’autonomie grave. Enfin, nos solutions contiennent aussi des assurances de protection juridique.
Concernant les services digitaux, nous nous félicitons du démarrage de notre nouvel espace adhérents déployé en novembre 2021 qui a conduit à 22 000 connexions, ce qui est pour nous un beau succès. La nouvelle application mobile, lancée en janvier de cette année, a quant à elle enregistré 3 000 téléchargements. Elle sera bientôt dotée d’un simulateur de remboursement. Il est clair que souhaitons aller vers le 100 % digital en gestion. Bien évidemment, nous avons pensé à ceux qui sont un peu en rupture avec les nouvelles technologies, et particulièrement les séniors, en constituant une cellule d’accompagnement.
Pour l’avenir, quelles sont vos ambitions ?
Nous avons pour ambition d’atteindre les 20 millions de chiffre d’affaires en 2025. Pour cela, nous devons accroître le développement de notre réseau pour atteindre au moins les 800 courtiers et conseillers en gestion de patrimoine actifs. Nous allons à ce titre recruter un directeur commercial. L’objectif n’est pas d’avoir un réseau démesuré. Compte tenu de notre ADN mutualiste, nous souhaitons conserver un développement maîtrisé avec des partenaires qui nous ressemblent.
Notre axe de développement prioritaire sera la prévoyance. Aujourd’hui, elle ne représente que 20 % de notre chiffre d’affaires. Notre objectif est de porter cette part à 50 %. Nous allons poursuivre le travail entamé ces dernières années, en promouvant notre offre pour les TNS ciblant les jeunes entrepreneurs auxquels nous allons rajouter la cible des auto-entrepreneurs ou encore celle des métiers issus des nouvelles technologies dont le développement est très important. Au-delà des couvertures décès et arrêt de travail, nous introduirons des garanties nouvelles de type maladies redoutées ou des couvertures de risques spéciaux.
Je rappelle que nos engagements peuvent être substantiels dans la mesure où nous assurons les chefs d’entreprise en homme-clé jusqu’à 50 millions d’euros. Depuis le lancement de cette offre, nous avons énormément progressé dans la sensibilisation des réseaux et nous avons travaillé à leur transformation, pour les amener sur ce terrain de la prévoyance des dirigeants. Avec cette solution, nous comptons aussi renforcer notre réseau avec des CGP.
Avez-vous d’autres projets de diversification ?
Oui, en assurance retraite. Nous travaillons sur une offre de plan d’épargne retraite individuel axée essentiellement sur des unités de compte « vertes », écoresponsables, permettant aussi de financer des initiatives régionales dans les domaines de la santé ou du vieil âge. Nous souhaitons par ailleurs devenir un acteur global pour les chefs d’entreprise et les professions libérales et réfléchissons à des solutions d’assurance dommages en partenariat avec des porteurs de risques spécialisés. Enfin, nous nous apprêtons à développer Praeconis hors des frontières sur le Luxembourg et la Belgique. Nous sommes ouverts à de la croissance externe, à condition qu’elle soit, là encore, mesurée et maîtrisée et ne nous interdisons pas de faire renter d’autres mutuelles dans notre capital.
Une nouvelle étape commence, avec une nouvelle marque…
En effet, notre logo évolue. Les lettres c et o de Praeconis sont remplacées par une forme symbolisant l’infini pour marquer notre volonté de durer dans le temps et d’accueillir de nouveaux partenaires distributeurs et de nouveaux organismes assureurs à notre capital.
Revoir le plateau CGP TV : La prévoyance patrimoniale pour les jeunes entrepreneurs (07/2021) ;