La campagne présidentielle en cours incite les différents acteurs de l’assurance à apporter leur contribution sur les nombreux enjeux qui traversent le secteur. Dans un contexte où les questionnements sur l’avenir pèsent lourd, que ce soit en matière d’enjeux climatiques, sanitaires, d’économie, d’assurabilité des risques, sans parler du contexte géopolitique international, l’heure est plus que jamais à l’innovation et la transformation des modèles.
Cependant un produit d’assurance demeure une valeur sûre auprès des Français, celui de l’assurance-vie qui concernait en France à fin 2021, 53 millions de contrats. Ayant enrichi sa plateforme présidentielle par la publication d’un livre blanc Renforcer l’assurance vie au service de l’économie et de la croissance durable, France Assureurs apporte sa contribution avec cinq propositions sur la table.
L’assurance-vie, « produit d’épargne populaire dans tous les sens du terme »
Avant de formuler ses propositions, le porte-parole des entreprises d’assurance établit un certain nombre de constats et dresse la situation de l’assurance-vie en France, suite aux résultats de l’enquête Les Français et l’assurance vie, conduite par OpinionWay en septembre 2021 à la demande de France Assureurs :
- Forte de 38 millions de bénéficiaires, 53 millions de contrats et 1 876 milliards d’euros d’encours à fin 2021, l’assurance-vie est « le produit d’épargne préféré des Français »
- Les détenteurs de contrats sont, pour plus des trois quarts, des ouvriers, des employés, des agriculteurs, des professions intermédiaires ou des retraités.
- 24 % des libéralités des Français proviennent de produits d’assurance vie.
- 61% des encours d’assurance-vie sont investis dans les entreprises, et 29% dans l’action publique. Fin 2020, les investissements dans les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) atteignaient 86 milliards d’euros
Ces éléments illustrent ainsi le rôle majeur joué par l’assurance-vie dans l’économie ainsi qu’auprès de toutes les catégories sociales de la population. « En s’assurant, les Français se protègent et protègent l’économie. Leur rôle de citoyen se trouve ainsi valorisé dans leur choix d’épargne à travers des investissements socialement et environnementalement responsables », indique ainsi France Assureurs dans son communiqué.
Le regard des Français sur l’assurance vie et sa fiscalité
Au vu des résultats de l’enquête, France Assureurs souligne « la capacité de l’assurance-vie à répondre à de multiples objectifs. » En effet pour 60% des sondés, l’assurance vie permet de transmettre son patrimoine « dans de bonnes conditions », offre « des garanties face aux incertitudes » et est « un moyen fiable et sûr » d’épargner, notamment en vue de la préparation de la retraite. Cette proportion passe même à 80% parmi les détenteurs d’un contrat d’assurance-vie.
La présidente de France Assureurs Florence Lustman souligne ainsi que « les assureurs vie ont développé au fil du temps une large palette de produits qui permet de répondre aux besoins et aux objectifs de tous les Français, à tous les âges. »
Il ressort clairement enfin que les Français se sentent très concernés par la question de la transmission de patrimoine et à ce titre, ils refusent tout alourdissement de fiscalité en la matière, celle-ci étant déjà jugée trop lourde :
– 56 % des Français jugent injustes les droits de succession, loin devant les autres impôts et taxes.
– Plus de 9 Français sur 10 s’opposent à une augmentation de la fiscalité liée aux contrats d’assurance vie.
– 63 % des Français sont opposés à une réforme de la fiscalité de l’assurance vie qui serait liée à la succession
5 propositions pour renforcer l’assurance vie
Fort de ces constats établis sur la popularité, l’utilité publique et sociale de l’assurance-vie et sur l’attachement des Français à préserver la transmission de patrimoine, France Assurance en déduit qu’il est « essentiel de préserver ce qui fait le succès de l’assurance vie, au service des épargnants et de l’économie française. Pour autant, l’assurance vie doit évoluer et s’ajuster au plus près des nouvelles conditions économiques et sociétales. »
Le Livre Blanc livre et détaille ainsi 5 propositions clés, soumises aux candidats à l’élection présidentielle :
« Indexer la condition d’âge sur l’espérance de vie et les abattements sur le coût de la vie » : en effet ces paramètres n’ayant pas changé depuis 30 ans, France Assureurs propose de porter l’âge pivot à 75 ans et d’augmenter le montant des abattements en cas de transmission.
« Relever le plafond des versements déductibles sur le PER de 10 à 20 % des revenus professionnels » : la retraite deviendrait une opportunité d’investissement de long terme, afin de soutenir la reprise économique des entreprises.
« Valoriser la transparence des frais auprès des épargnants » : France Assureurs salue à ce titre l’accord de place conclu le 2 février 2022, souhaitant toutefois que l’information des épargnants soit encore davantage encouragée.
« Proposer un nouveau format de document PRIIPs » afin de rendre plus simple et plus compréhensible ce document d’information européen, avec la nécessité de « prendre en compte la spécificité de l’assurance-vie et préserver l’obligation de conseil. »
« Lever les freins excessifs et atténuer la volatilité du cadre réglementaire actuel (Solvabilité II) » : le but de cette mesure est de favoriser les investissements à long terme des assureurs dans les entreprises et offrir aux Français un choix de produits d’épargne retraite « plus diversifié et plus abordable. »
Concluant ces considérations, Florence Lustman appelle à renforcer pour l’avenir « le rôle économique de l’assurance-vie et son utilité sociale : nous espérons que les candidats à l’élection présidentielle sauront se saisir de nos propositions pour pérenniser le produit d’épargne préféré des Français. »