Le 1er mars 2022 se tenait le tant attendu Grand Oral organisé par la Mutualité Française. A tour de rôle, les 4 candidats à la présidentielle, Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Valérie Pécresse ont exprimé leurs propositions sur le sujet de la santé en vue des élections.
Les enjeux du Grand Oral de la Mutualité Française
Le Grand Oral, comme son nom l’indique, est un événement durant lequel différents candidats à la présidentielle prennent la parole pour partager leurs visions et leurs ambitions sur les sujets de santé qui préoccupent les français.
Lors de son introduction, le président de la Mutualité Française, Eric Chenut est revenu sur les grandes enjeux de santé pour les 5 années à venir qui sont la transition écologique, la transition démographique ainsi que la transition numérique.
Il précise, « Tous ces enjeux montrent à quel point il est urgent de ré-intéroger la finalité même de la protection sociale. Dans son sens, dans son périmètre et également dans la repartion de l’effort entre le socle socialisé de la sécurité sociale et les couvertures mutualisées en santé, en prévoyance, en épargne retraite, en dépendance. »
Découvrez ici l’intégralité du Replay du Grand Oral :
Que retenir du Grand Oral des candidats ?
Lors du Grand Oral, quatre candidats ont présenté leur programme santé et protection sociale. Ils ont également été interrogés par des mutualistes et think tanks.
Revenons sur les propositions phares de ces quatre allocutions :
Pour faire face aux problèmes des déserts médicaux, le candidat écologiste préconise de doubler les capacités d’accueil des universités de médecine et de conditionner les installations des médecins dans les zones déjà pourvues.
Au sujet des problèmes auxquels fait face l’hôpital public, il faudra le rendre attractif notamment en passant par une revalorisation des conditions de travail et des salaires.
La santé environnementale étant l’une de ses priorités, il propose un plan de lutte systématique contre les perturbateurs endocriniens et les substances CMR.
Enfin, face au vieillissement de la population il veut le développement « des lieux de vie intermédiaires entre le domicile et l’Ehpad ».
Pour les hôpitaux, la candidate du PS suggère de modifier les financements actuels (Odam, T2A) des hôpitaux français et propose un nouveau système basé « sur les besoins réels des populations. »
Pour répondre aux problèmes des déserts médicaux, elle demandera aux internes de quatrième année d’effectuer « une année de professionnalisation » dans une région sous-dotée en termes de moyens médicaux.
La santé mentale sera un thème central de sa politique de santé, elle plaide notamment pour un remboursement par la sécurité sociale des consultations chez un psychologue.
Au sujet du vieillissement de la population, elle maintient sa position de départ à la retraite à 62 ans et propose une revalorisation des pensions, du minimum vieillesse à 1 000 euros, et du minimum contributif à 1 200 euros.
Pour l’accès aux soins et les hôpitaux, le candidat communiste veut la prise en charge à « 100 % » des soins de santé par l’Assurance Maladie ainsi qu’un recrutement de 100 000 infirmiers, aides-soignants, auxiliaires de vie, aides à domicile pour hôpital public.
Sur l’importante question de la fin de vie, celui-ci salut les progrès qui ont été faits notamment avec la loi Claeys-Leonettil et propose d’ouvrir un grand débat sur l’euthanasie, un débat qu’il veut « dépassionné sur une question qui n’est ni de gauche, ni de droite. »
Enfin il souhaite « retrouver une souveraineté en matière d’accès aux soins, de production de médicaments, de productions de produits de santé ». Pour cela, une relocalisation des sites de production pharmaceutiques autour d’un pôle public qui gérerait à la fois la production et la distribution des produits seront nécessaires.
Face à un système « à bout de souffle » la candidate de droite veut donner plus de pouvoir aux territoires et réussir à diviser par deux le délai « pour avoir des soins à moins de 30 minutes. » Pour cela, elle veut décentraliser la gestion de l’offre de santé en s’appuyant sur une délégation de certaines compétences aux collectivités territoriales.
Elle souhaite également simplifier l’hôpital public en s’appuyant sur le numérique.
Face aux déserts médicaux elle rappelle sa proposition du « docteur junior » : « Ce sera une année de stage obligatoire au cours des études de médecine générale, en 2022 ce sera sur une base volontaire mais à partir de 2025, le dispositif sera intégré au cursus. »
Pour terminer, en matière de prévention, elle souhaite allouer des moyens importants pour « créer une politique de prévention globale. »
Bien que le Grand Oral ai permis de donner la parole à des candidats de différents bords politiques au sujet de santé, beaucoup ont manqué à l’appel. Ils auront cependant une autre occasion de développer leurs projets, lors du « grand oral », le 17 mars, proposé par la Fédération hospitalière de France.
Pour aller plus loin, découvrez l’analyse de la Mutualité Française du programme santé et protection sociale de tous les candidats
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