Isolements répétés durant les confinements, décrochage scolaire, inquiétude face à l’avenir, perte du job étudiant… la situation liée à la crise sanitaire a fortement fragilisé la santé mentale des jeunes. Des enquêtes alarmantes montrent qu’il est urgent d’agir pour favoriser l’accompagnement et un suivi psychologique de cette « Génération Covid ».
L’Etat a notamment misé sur Santé Psy Étudiant, dispositif récemment prolongé jusqu’en août 2022.
De leurs côtés, les mutuelles aussi s’impliquent sur le sujet de la santé mentale des jeunes, découvrons quelques actions.
La santé mentale des jeunes, très alarmante
L’état de santé mentale des jeunes s’est dégradé depuis la crise du Covid-19. De nombreuses études ont été réalisées face à ce phénomène qui est devenu un réel sujet de santé publique. Une de ces enquête réalisée par Ipsos auprès des 18-24 ans en janvier 2021 a dévoilé des chiffres alarmants.
Près d’1 jeune sur 3 souffre de troubles de santé mentale, 40% des jeunes de moins de 25 ans rapportent un trouble anxieux généralisé (+9 points par rapport à l’ensemble des Français) et un peu plus d’1 jeune sur 5 de moins de 25 ans rapporte des symptômes de troubles dépressifs modérément sévères ou sévère.
En parallèle, selon le baromètre 2021 de l’Union nationale des Missions Locales, 42 % des jeunes se déclarent inquiets pour leur avenir. La « Génération Covid », a le sentiment d’avoir été sacrifiée par la société qui s’est beaucoup préoccupé des seniors en les négligeant.
Entre perte de repères, peur de l’avenir, sentiment d’abandon, les jeunes et notamment les étudiants tirent la sonnette d’alarme depuis 2 ans. Pour les soutenir dans cette situation compliquée, l’Etat prolonge son dispositif Santé Psy Etudiant.
Santé Psy Étudiant, prolongé jusqu’au 31 août 2022
Face à l’urgence d’agir en faveur de la santé mentale des jeunes, l’Etat a mis en place le dispositif Santé Psy Étudiant depuis un an.
L’objectif est de permettre à tous les étudiants de bénéficier de 8 séances chez un psychologue gratuitement et ainsi pallier les renoncements des soins par manque de moyens.
Pour y prétendre, l’étudiant doit tout de même suivre 3 étapes qui lui permettront de s’inscrire dans un parcours de soin :
- Consultez son Service de santé universitaire (SSU) ou son médecin généraliste. Une lettre d’orientation sera remise, ouvrant droit aux séances gratuites.
- Choisir un psychologue parmi la liste des professionnels partenaires du dispositif.
- Prendre rendez-vous avec le psychologue choisi.
Les actions des mutuelles : exemple de MGEN et Aésio
Bien que très utile, le dispositif Santé Psy Étudiant n’est pas suffisant pour permettre à tous les jeunes de bénéficier d’un soutien ou de prévention psychologique. Les mutuelles de santé l’ont bien compris et c’est pour cette raison que plusieurs d’entre elles proposent de nouvelles offres en conséquent.
Voici des exemples proposés par la MGEN et Aésio :
En mars dernier, MGEN lançait une campagne d’accompagnement et de prévention dédiée à ses quelques 263.000 jeunes adhérents.
Récemment, le groupe a aussi décidé de prolonger le remboursement des consultations psychologiques au 1er euro dans la limite de 60 euros par séance en 2022.
De plus, il propose un réseau national coordonné, avec une offre complète couvrant l’ensemble du champ de la santé mentale : la prévention, le dépistage, les soins, la réadaptation et la réinsertion.
De son côté, la Fondation Aésio lance son premier appel à projet en faveur du bien-être mental de tous, tout au long de la vie. Une démarche qui s’inscrit dans la volonté de rendre cette question plus visible et de la déstigmatiser. Enfin, elle soutient deux projets à hauteur de 300.000 euros chacun : l’association L’Burn qui accompagne des victimes de burn out professionnel et personnel et PSSM France, qui forme des secouristes aux premiers secours en santé mentale.
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